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Etudes de santé : quelles aides financières pour les étudiants ?

Selon votre cursus en santé, plusieurs types d’aides peuvent vous aider.
Selon votre cursus en santé, plusieurs types d’aides peuvent vous aider. © Kiattisak / Adobe Stock
Par Sarah Nafti, publié le 26 septembre 2023
1 min

En dehors des bourses du Crous, plusieurs types d’aides peuvent accompagner les étudiants en santé. Parfois, tout dépend du cursus choisi car, selon les formations, les étudiants ne pourront pas bénéficier de toutes les aides financières.

"Les aides existent tout au long des études, souligne Nicolas Savic, porte-parole de l’ANEPF (Association nationale des étudiant.es en pharmacie de France). Un étudiant qui n’a pas de problèmes en deuxième année, peut en avoir en cinquième année, et il faut qu’il ait le réflexe de demander plutôt que, comme beaucoup, se tourner vers des prêts étudiants."

Car ce que l'on s'imagine moins, c'est que les études de santé, souvent suivies dans des établissements publics, ont tout de même un coût. Le montant peut s'élever à 5.000, 6.000 voire 7.000 euros par an pour certaines formations. Quelques coups de pouce peuvent alors être nécessaires.

Les bourses du Crous, accessibles aux étudiants en santé

Les bourses sur critères sociaux sont la principale source de financement des étudiants qui en ont besoin. Pour les études de médecine, de pharmacie et d’odontologie, l’accès passe, comme pour les autres étudiants universitaires, par le Crous. Le dossier social étudiant permet d’obtenir des bourses sur critères sociaux et de faire une demande de logement Crous.

Des aides d’urgence, comme l’aide spécifique ponctuelle, peuvent aussi être mobilisées par le service social du Crous, qui dispose "de services de santé très proactifs notamment pour la santé mentale". L’ANEPF propose également une aide d’urgence, qui peut s’élever à 300 euros en fonction de la situation de l’étudiant.

Des contrats pour financer ses études en santé

Les étudiants de deuxième et troisième cycle de médecine et d’odontologie peuvent bénéficier d’une allocation CESP (contrat d’engagement de service public) pour financer leurs études. Cette allocation, de 1.200 euros par mois, est proposée en échange d’un engagement à exercer dans une région en pénurie pendant le même temps que celui pendant lequel l’allocation est perçue (au minimum deux ans).

Certaines agences régionales de santé (ARS) ont mis en place le dispositif Contrat d’allocation d’études, qui permet de financer les études en échange d’un engagement à exercer dans un établissement de santé de la région pour un temps déterminé.

L’ARS Grand Est, par exemple, le propose aux étudiants infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs d’électroradiologie médicale et élèves aides-soignants. L’Ile-de-France l’a mis en place pour les étudiants en dernière année en santé et social, et cela représente jusqu’à 9.000 euros pour un étudiant infirmier, 10.800 euros pour une étudiante sage-femme.

Certaines collectivités vont encore plus loin pour inciter les futurs professionnels à s’installer : une ville comme Brive-la-Gaillarde (19) propose aux étudiants de médecine, dès la cinquième année, 12.000 euros par année universitaire pour une installation de six ans, ou 6.000 euros pour trois ans.

Romilly-sur-Seine (10) propose une aide de 500 euros par mois pour tous les étudiants en santé (médecin, dentiste, kiné, orthophoniste) en échange d’une installation de cinq ans. Des départements comme l’Aube ou la Vienne ont aussi des dispositifs financiers pour les étudiants en santé, tout comme certaines communautés de communes (Dunkerque, Val-de-Cher Controis ou encore Cauvaldor…).

Des indemnités de transports, voire d'hébergement

Les étudiants en santé sont souvent amenés à faire des stages, parfois loin de leurs lieux d’études ou de résidence. Ils peuvent percevoir une indemnité de 130 euros bruts par mois pour leurs frais de déplacement, si l’établissement est à plus de 15 km.

Et, dans certains cas, il est possible de percevoir une aide de 200 euros pour l’hébergement. En outre la plupart des collectivités locales ont des tarifs préférentiels pour les transports en commun.

La BESS pour les études sanitaires et sociales

En ce qui concerne les études de sage-femme, kiné, infirmer, elles sont considérées comme sanitaires et sociales, et dépendent donc des régions. Les étudiants peuvent percevoir, sur critères sociaux, la bourse d’études sanitaires et sociales (BESS), gérée par la région et non par le Crous -sauf en Normandie.

A noter : les études de sage-femme ayant obtenu la reconnaissance du statut médical ne pourront plus bénéficier de la BESS en 2024.

Les BESS sont alignées sur les mêmes critères que les bourses du Crous et représentent les mêmes montants. Toutefois, "les étudiants font face à une inégalité d’accès aux services", regrette Kim Anh Potiron vice-présidente chargée des affaires sanitaires et sociales de la FNEK (Fédération nationale des étudiant.es en kinésithérapie). "Le délai de versement est plus aléatoire, et peut aller jusqu’au 20 du mois, au lieu du 5 pour celles du Crous."

L’exonération de la CVEC (contribution à la vie étudiante et de campus) n’est pas automatique, et l’étudiant doit également faire des démarches auprès du Crous pour bénéficier du repas à 1 euro. En outre, les restaurants universitaires sont souvent éloignés des lieux d’études. Certaines aides, comme l’ASAA (aide spécifique annuelle) ne leur sont pas ouvertes.

Les différentes fédérations étudiantes ont édité des guides qui récapitulent les différentes aides existantes, et le site etudiant.gouv.fr propose une carte interactive qui détaille les aides régionales. "N’hésitez pas à vous adresser aux services sociaux du Crous, mais aussi, localement, aux fédérations étudiantes, il n’y a pas de honte à avoir besoin d’aide", insiste Nicolas Savic.

En plus des aides financières, les étudiants en santé ont la particularité d'effectuer la majorité de leur cursus en stage. Ils touchent à ce titre une gratification ou un salaire selon leur niveau d'études.

Ainsi, les étudiants en soins infirmiers bénéficient de 36 euros pour une semaine de 35 heures en première année et 60 euros en troisième année. Les internes en médecine (à compter de la septième année d'études) vont eux percevoir un salaire de 24.628,51 euros bruts par an pendant leur première année d'internat, ce à quoi il faut ajouter les indemnisations de gardes de 156,53 euros ou 171,24 euros selon le jour travaillé.

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