Reportage

Paris 2024 : à HEC Paris, les étudiants se prennent au jeu de l'handisport

Les étudiants ont testé le rugby à sept en fauteuil.
Les étudiants ont testé le rugby à sept en fauteuil. © Florian Dacheux
Par Florian Dacheux, publié le 11 avril 2023
6 min

La dernière semaine olympique et paralympique, qui se tenait du 3 au 8 avril, a donné lieu à de nombreux événements un peu partout en France. Reportage sur le campus d’HEC Paris à Saclay où des étudiants ont participé à des ateliers sur le thème de l’inclusion par le sport, en présence de Tony Estanguet, président de Paris 2024.

À moins de 500 jours des premiers Jeux paralympiques d’été en France, le comité d’organisation de Paris 2024 vient d’achever la 7e édition de la semaine olympique et paralympique autour d’une thématique sociétale majeure : l’inclusion par le sport.

Plus de 7.000 écoles et établissements scolaires se sont en effet mobilisés en découvrant différents para-sports. De nombreuses activités ont été organisées un peu partout sur le territoire, à l’instar des ateliers programmés le 6 avril à HEC Paris dont le campus de Saclay (91) ne manque pas d’infrastructures sportives de qualité.

"Paris 2024, un accélérateur incroyable"

Alors qu’Yvan Wouandji, capitaine emblématique de l’équipe de France de cécifoot, a dû décliner l’invitation, ses coéquipiers du club de Saint-Mandé (94) ont encadré une initiation à ce sport pratiqué par les déficients visuels à l’aide d’un ballon sonore. Les yeux bandés, toutes et tous ont pu se rendre compte de la difficulté du défi.
"Ils développent d’autres sens, c’est impressionnant, témoignent de concert Jeanne, Ophélie, Mathilde et Agathe, actuellement en première année de master à HEC. Quand tu es privé de la vue, ça change ton monde. Et il faut bien avouer que notre monde n’est pas adapté à eux. Les Jeux peuvent aider à cela. Mais il faudrait davantage de sensibilisations et de médiatisation sur le sujet du handicap en général."
Président du club étudiant HEC Paris Handicap Diversity fondé il y a peu, Lucas corrobore : "L’an dernier, on a organisé nos premiers ateliers handisport. C’est génial d’être associé cette année à Paris 2024 qui est un accélérateur incroyable pour tout un tas de causes. Le handicap nous concerne tous car nous sommes potentiellement amenés à travailler dans le monde du sport ou à manager des équipes. On sait que l’on ne va pas changer le monde en une journée, mais c’est un début."
Reportage HEC Paris - Semaine olympique et paralympique
Reportage HEC Paris - Semaine olympique et paralympique © Florian Dacheux

"Il ne faudrait pas les Jeux olympiques d’un côté, et paralympiques de l’autre"

En lançant officiellement en 2019 un service intitulé "Mission Handicap", HEC Paris amorce des changements significatifs autour de la question de l’acceptation de nos différences. De la mise à disposition d’un logement adapté à l’aménagement des rythmes de travail, des dispositifs émergent.

"Une situation de handicap peut aller d’un gros problème d’allergie à un quotidien en fauteuil, rappelle Agnès Tourneix, référente handicap de l’école. Sur les près de 70 étudiants accompagnés, seuls trois ont un dossier MDPH (maison départementale des personnes handicapées). Peu font la démarche de se déclarer, par habitude d’avoir appris à compenser. C’est pourquoi les sensibilisations sont importantes."

Parmi les leviers présentés le 6 avril, l’atelier rugby à sept en fauteuils a fait forte impression. Fondé en 2011, ce sport d’équipe mixte exclut toutes cotations et classifications. Accessible au plus grand nombre, il met les pratiquants valides dans la même situation qu’une personne en situation de handicap.

"Idéalement, il faudrait une société à l’image de ce jeu, observe subtilement Agnès Tourneix. Et dans un monde idéal, aussi, il ne faudrait pas les Jeux olympiques d’un côté, et paralympiques de l’autre. Tout cela participe à notre changement de regard sur le handicap. On transmet à nos étudiants des valeurs de dépassement de soi."

Un équilibre entre des "Jeux populaires" et la "sobriété écologique"

En terme de dépassement de soi, Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë slalom, s’y connaît. Aujourd’hui à la tête de Paris 2024, l’ancien athlète, diplômé en 2005 d’un master en marketing sportif à l’ESSEC, n’a pas hésité à répondre aux questions des jeunes sur l’impact écologique des Jeux ou encore l’accessibilité.

"Notre vrai défi, c’est de trouver l’équilibre entre des Jeux populaires - avec des stades pleins et accessibles au plus grand nombre -, et les aspects financiers, a-t-il assumé. La sobriété est très importante mais on essaie de ne pas l’opposer au côté spectaculaire des Jeux. Pour nous, l’important, c’est l’héritage immatériel. Quelles traces on va laisser ? Combien de personnes vont se mettre au sport ? Est-on capables de réduire nos émissions carbone ?"
Une après-midi riche en échanges, ponctuée par une course caritative organisée par l’association étudiante Uni’Run au profit des associations Handi’Chiens et Cheer Up. Dernier élan encourageant du jour vers la promotion de la pratique du sport pour tous.

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