Témoignage

Ces jeunes ont dessiné l’Europe verte : "Il faut faire entendre notre voix"

Les lauréats du concours de BD "Je dessine mon Europe verte" avec le photographe et parrain de l'événement, Yann Arthus-Bertrand, la secrétaire d'État à la Jeunesse, Sarah El Haïry et la présidente du CIDJ, Brigitte Bourguignon.
Les lauréats du concours de BD "Je dessine mon Europe verte" avec le photographe et parrain de l'événement, Yann Arthus-Bertrand, la secrétaire d'État à la Jeunesse, Sarah El Haïry et la présidente du CIDJ, Brigitte Bourguignon. © CIDJ
Par Maëlle Lions-Geollot, publié le 06 juillet 2023
4 min

Pollution, surpêche, économie circulaire et écologie… Camille, Pauline, Jeanne et Paul ont chacun dessiné une courte BD sur une problématique écologique qui leur tient à cœur. Lauréats du concours "Je dessine mon Europe verte" organisé par le CIDJ, ils expliquent leur choix à l'Etudiant.

Le CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) organisait en 2023 la seconde édition du concours "Je dessine mon Europe verte", destiné aux moins de 25 ans. Les candidats devaient dessiner deux planches de BD crayonnées ou assistées par ordinateur, sur un thème à choisir parmi 10 enjeux de la transition écologique.

"Je me suis inspirée de ma propre vie"

Pour les quatre jeunes gagnants, leur Europe verte, c’est d’abord une histoire personnelle.

Tous ont choisi d’aborder un sujet qui les touche directement, comme Jeanne, 16 ans, en classe de seconde et lauréate de la catégorie "crayonné 15-17 ans". La Bretonne a décidé de parler de la pollution par les algues vertes, causée par l’élevage industriel et très répandue dans sa région. Un problème écologique qui la "touche au quotidien", alors qu’une porcherie a été agrandie pas loin de son village il y a quelques années et que les plages sont régulièrement fermées.

"Je me suis inspirée de ma propre vie pour faire le scénario", explique-t-elle. Jusqu’à représenter son propre chien - qui lui, heureusement, n’est pas mort. 

Pauline, 19 ans, et Camille, 23 ans, ont toutes les deux dessiné la structure où elles ont effectué leur service civique. Pour la première, lauréate dans la catégorie "Crayonné 18-25 ans", c'est une médiathèque en Normandie, qui multiplie les gestes écologiques. "Je voulais montrer que les lieux culturels peuvent être des acteurs dans la transition écologique", explique la jeune fille, qui aimerait devenir illustratrice. 

Camille, elle, a travaillé dans un petit fournil local, dans les Pyrénées. "Comme c’est quelque chose que j’avais vécu, j’étais plus à même de le raconter", indique celle qui a été récompensée dans la catégorie "Assisté par ordinateur 18-25 ans". Une manière pour l’ancienne étudiante en design de synthétiser et de retranscrire en image cette expérience qui l’a "beaucoup touchée". 

Dessiner pour sensibiliser

Pour ces adeptes du dessin, le concours était l’occasion d’utiliser leurs crayons, feutres et stylos numériques comme vecteurs de leur engagement.

"C’est un super projet de nous permettre de nous exprimer de cette façon là, s'enthousiasme Pauline. On est pas tous aptes à bien parler, on s’exprime plus facilement à travers le dessin. L’art est une bonne manière de faire entendre nos voix, nos idées."

"Ça permet de mettre la lumière sur ces problématiques-là, sur les enjeux et l’importance d’agir", explique Paul, 17 ans et vainqueur dans la catégorie "Assisté par ordinateur 15-17 ans". Ce grand passionné de la nature et de la biodiversité s’est attelé à représenter la destruction des fonds marins par les filets de pêche des chalutiers, avec sa tablette graphique. "J’adore l'océan. Mon papa travaille à l’Institut océanographique de Monaco, il m’a transmis cette passion-là", explique celui qui aspire à devenir ingénieur agronome. 

Lire les planches des autres candidats lui a "permis de [se] sensibiliser à d’autres thèmes de l’écologie", se réjouit-il.

Même constat du côté de Jeanne, qui s’est plongée dans les recherches sur les conséquences des algues vertes pour sa BD. "J’ai appris des choses que je ne savais pas", affirme l’adolescente.

"L’action, il faut la mener maintenant"

Pour Camille, Jeanne, Pauline et Paul, la transition écologique commence avant tout dans le quotidien de chacun.

"Je voulais montrer qu’avec des simples petites actions, on peut bouleverser certaines consciences, surtout grâce au lien entre les différentes générations", souligne Pauline, qui se dit "perturbée" par la crise écologique et sujette à l’éco-anxiété

"Ça me touche de me dire qu’il y a des gens dans un petit village qui font ça, qui participent aussi à cette révolution là", confie de son côté Camille. 

"Il faut faire entendre notre voix", conclut Paul, qui cherche désormais des associations pour s’engager "réellement et concrètement". "L’action, il faut la mener maintenant, après ça sera trop tard."

Découvrez les bandes dessinées gagnantes du concours "Je dessine mon Europe verte" 2023

La BD de Jeanne

La BD de Pauline

La BD de Camille

La BD de Paul

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