Décryptage

Réforme du bac : comment avez-vous choisi vos spécialités de première ?

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Les matières scientifiques sont les plus prisées par les élèves de seconde. © Fotolia/ Drivepix
Par Camille Jourdan, publié le 17 juillet 2019
6 min

INFOGRAPHIE. Avec la fin des filières S, ES, et L, les élèves de seconde passant en première générale devaient choisir trois enseignements de spécialité pour la rentrée de septembre 2019. Pour quelles matières avez-vous opté et comment avez-vous fait vos choix ?

À partir de la rentrée 2019, exit les séries scientifique (S), économique et sociale (ES) et littéraire (L) en classe de première. Avec la réforme du bac, vous devez désormais choisir trois enseignements de spécialité, qui viennent s’ajouter à un tronc commun de matières générales.

Selon le ministère de l’Éducation nationale, 92 % des lycées publics proposent sept des 12 spécialités mises en place. Malgré un panel relativement large, il n’est donc pas toujours évident d’avoir accès à des enseignements comme arts, sciences de l’ingénieur ou littérature, langues et cultures de l’Antiquité.

Quelles sont les spécialités les plus plébiscitées ?

Sans grande surprise, les matières scientifiques sont celles que vous avez le plus choisies : 64 % d’entre vous ont opté pour les mathématiques, 43 % pour la physique-chimie, et 42 % pour les sciences de la vie et de la Terre. Pour 26 % d’entre vous, ces trois enseignements sont d’ailleurs choisis ensemble, rappelant l’ancienne série S.

En théorie, vous étiez pourtant libres de constituer le menu de votre choix, au regard de la carte proposée par votre établissement. "Mais on nous a quand même dit qu’il fallait que les spécialités soient cohérentes entre elles", rapporte une mère d'élève. Iona, élève à l’Institution Saint-Malo (35), confirme : "Toutes les combinaisons n’étaient pas acceptées, notamment quand ils ne les trouvaient pas compatibles entre elles."

Selon le ministère, vous êtes tout de même 47 % à avoir fait des choix que vous n’auriez pas pu faire auparavant avec les séries ES, L et S. "Des élèves qui veulent faire du droit de l’information ont par exemple opté pour les sciences économiques et sociales combinées aux mathématiques et au numérique et sciences informatiques", note en ce sens Éric Rottier, proviseur du lycée Barthou à Pau (64). Athénaïs, élève au lycée Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse (01), a allié littérature, langues et cultures étrangères (LLCE) aux SES et aux mathématiques. "J’ai pioché dans les anciennes filières les matières qui m’intéressaient le plus", confie-t-elle.

Des choix en fonction de l’après-bac

Tout en laissant de multiples combinaisons possibles, le lycée Daumier à Marseille (13) proposait aux élèves des "portails" thématiques d’accès aux études supérieures, en fonction de leurs appétences : arts, sciences et numériques, et lettres, langues et sciences humaines.

"Nous avons aussi recommandé aux élèves de choisir les matières où ils étaient à l’aise", rapporte de son côté Éric Rottier. Pour ces raisons, Iona mais aussi Léa, élève au lycée Mathias de Chalon-sur-Saône (71), ont boudé les matières scientifiques. Passionnée de danse, et parce qu’elle "adore les langues et rêve de partir à l’étranger", Léa a choisi les spécialités arts, humanités, littérature et philosophie et LLCE. Pour sa part, Iona a opté pour histoire-géographie, LLCE et SES : "L’histoire et l’anglais sont mes matières préférées, justifie-t-elle, et ces spécialités me permettront d’avoir du choix pour mes études supérieures, malgré l’importance des mathématiques".

Un casse-tête pour les emplois du temps

Concernant les emplois du temps, "les élèves seront en classe entière un peu plus de la moitié du temps, pour les enseignements généraux, explique Éric Rottier, et des plages horaires seront réservées aux spécialités, pour lesquelles les élèves seront alors en groupe." Dans le lycée dont il a la charge, le proviseur a donc constitué 48 groupes, qui comprennent entre 19 et 28 élèves. "Nous avons prévu des plages de deux heures par spécialité", poursuit-il. Chaque spécialité sera donc étudiée deux fois par semaine, pour un total de quatre heures.

Ce casse-tête se complique encore lorsque les spécialités sont mutualisées entre des établissements distincts. C’est le cas par exemple des lycées Daumier, Périer et Marseilleveyre, à Marseille. Le premier donne notamment la possibilité aux élèves des trois établissements de suivre littérature, langues et cultures de l’Antiquité. Des mutualisations parfois trop complexes à mettre en place, selon Anthony Barbero, proviseur du lycée Mathias : "Outre la concordance des emplois du temps des différents lycées, il faut inclure les temps de déplacements entre ces derniers." Comment cela va se dérouler en pratique ? Réponse en septembre.
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