Reportage

Une année en terminale : "Si, si, maintenant, j’ai un projet !"

Le psychologue de l'Education nationale prête attention aux résultat et au bien-être
Le psychologue de l'Education nationale prête attention aux résultat et au bien-être © erwin canard
Par Erwin Canard, publié le 23 novembre 2016
1 min

IMMERSION AU LYCEE. Épisode 3. La professeure principale a reçu les TS1 en entretien individuel pour faire le point sur leur orientation. Si tous les élèves ne sont pas encore certains de leur projet, tous ont désormais au moins une idée de ce qu'ils veulent faire après le bac.

Stefan, élève de TS1, entre dans la salle 7 du lycée Paul-Doumer du Perreux-sur-Marne (94). Isabelle Trellu, sa professeure principale, l’accueille : "– Alors toi, en septembre, tu n’avais pas de projet pour la suite. – Si, si, maintenant, j’en ai un !", rétorque Stefan, pas mécontent.

"Sois ambitieux !"

Il est 11 h 45, mardi 22 novembre 2016, et Isabelle Trellu en est à son troisième rendez-vous avec les élèves de TS1. L’enseignante a profité d’un trou dans l’emploi du temps de la classe pour évoquer, individuellement et s'ils le souhaitaient, leur projet postbac. "Le but est de s'assurer, pour ceux qui en avaient un, qu’ils se sont bien renseignés et que leurs résultats sont suffisants pour le mener à bien. Pour ceux qui n’en avaient pas, il s'agit de voir s’ils ont avancé dans leur recherche", explique-t-elle. Treize entretiens sont prévus, sur les 24 élèves que comprend la classe. Sur ces 13 élèves, sept avaient indiqué, en septembre, ne pas avoir de projet.

Lire aussi : Quelles études après un bac S ?

Pour Stefan, ce n’est donc plus le cas. "Je veux aller en PACES [première année commune aux études de santé], même si j’hésite encore entre médecine, ergothérapie et pharmacie", souligne-t-il. Depuis septembre, le lycéen s’est rendu à deux salons et à l’UPEC (université Paris-est Créteil) pour s’informer. L’enseignante, certaine des capacités de Stefan pour atteindre son objectif, tente alors de stimuler cet élève qui semble se reposer sur ses facilités. "Ton projet se tient, tu as toutes tes chances, si toutefois tu te mets au travail… C’est bien ce que tu fais, mais tu peux faire encore mieux. Vise les félicitations, sois ambitieux !" À la sortie de l’entretien, Stefan montre un sourire satisfait. "Je voulais entendre la prof en dehors des cours sur mon idée de projet. Quand on est en classe, on n’est qu’une personne parmi les autres, livre-t-il. Elle m’a confirmé que c’était un bon projet, et je vais essayer de me mettre à bosser !"

"Ne pas oublier de se faire plaisir !"

Chloé, elle, avait deux idées en septembre : la police scientifique et l’architecture d’intérieur. Mais elle n’est plus certaine de vouloir se diriger vers ces secteurs : elle n’a pas envie de travailler en police scientifique toute sa vie et a peur des faibles débouchés en architecture d’intérieur. "– Tu te sens perdue ?, lui demande l’enseignante. – Un peu…", répond Chloé. Isabelle Trellu lui conseille de prendre rendez-vous avec la copsy (conseillère d’orientation psychologue) afin de creuser ses deux projets, voire d’en trouver un troisième. "Mais il ne faut pas oublier de se faire plaisir !", conclut l’enseignante, sous-entendant que la lycéenne peut toujours se diriger vers la police scientifique, un secteur qui intéresse Chloé depuis longtemps, quitte à évoluer ou changer de travail dans quelques années.

Puis, vient le tour de Kahina. Son projet, elle le connaît depuis longtemps : "Je veux faire du cinéma depuis toute petite", sourit-elle. Consciente qu’une carrière d’actrice s’avère aléatoire, elle souhaite s’orienter vers le montage ou les effets spéciaux. Son entretien avec sa professeure principale ne lui a pas pour autant été inutile. "Je repars avec un contact d’un ancien élève qui travaille dans le secteur !", indique-t-elle, en croisant Quentin qui entre dans la salle. Ce redoublant a complètement changé de projet depuis l’an dernier. Si la médecine l’attirait, il ne se sent plus désormais de faire d’aussi longues études. En septembre, il avait indiqué être "sans projet". "Depuis, je suis allé au CIO et on a trouvé deux projets qui me plaisent, raconte-t-il à son enseignante : STAPS [sciences et techniques des activités physiques et sportives] et pompier."

Plus aucun élève sans projet

Ce grand bonhomme, social et souriant, a connu une période délicate en début d’année. "Cet été, j’avais pensé à ne pas redoubler au lycée et passer le bac en candidat libre car je ne me plaisais pas dans le cadre scolaire. En début d’année, j’étais renfermé, mais là, ça va mieux !" Grâce, notamment, à ces objectifs qui le motivent. "Je suis content car je commence à distinguer ce que je peux faire pour mes études et mon projet commence à voir le jour ! Faire une année de plus m'a servi finalement."

À la fin des entretiens, Isabelle Trellu ne cache pas son enthousiasme : "Je suis très contente de ce que j’ai vu ! Ceux qui avaient un projet se sont tous renseignés, ceux qui n'en avaient pas en ont un. La plupart ont des plans B et ils se sont servis des informations qu’on leur a données sur les portes ouvertes, les salons, le CIO...".

Et, en cette mi-novembre, si certains doutent ou n’ont pas encore d’idée très précise, plus aucun élève n’est "sans projet".

L'Etudiant en immersion au lycée

Comment les élèves de terminale préparent-ils le bac ? Comment gèrent-ils leur orientation ? Cette année, l’Etudiant vous amène au lycée Paul-Doumer, au Perreux-sur-Marne (94). De septembre à juillet, vous serez au cœur de la TS1 et suivrez le parcours des 24 élèves de la classe, leur travail, leurs préoccupations, leurs envies, leurs peurs…

Lire aussi :

- L'épisode 1 de l'immersion au lycée

- L'épisode 2 de l'immersion au lycée

- L'immersion au collège

- L'immersion à Sciences po

- L'immersion en PACES

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