Depuis toujours le job de "pion" reste un classique des emplois étudiants. Embauchés en CDD et à temps partiel, les assistants d'éducation -leur nom officiel pour l'administration- sont chargés de l'encadrement et de la surveillance des élèves. Des postes supplémentaires ont été créés du fait de la crise sanitaire. L'Etudiant vous explique comment en profiter.
"Le Covid créé des absences de professeurs et de personnes administratives et il faut pourvoir à ces remplacements". Mi-janvier Jean-Michel Blanquer le ministre de l’Éducation nationale a annoncé le recrutement de renforts pour répondre aux besoins causées par la crise sanitaire : 3.300 professeurs contractuels mais aussi 1.500 assistants d’éducation supplémentaires vont être embauchés d’ici la fin de l'année scolaire.
Les assistants d’éducation (AE ou AED) sont le terme officiel depuis 20 ans pour désigner les surveillants dans les écoles, collèges et lycées. 63.000 personnes exercent le job de "pion" (leur surnom pour les élèves, ndlr), dont un quart sont des étudiants.
Quelles sont les missions des assistants d'éducation?
À la grille d’entrée du collège ou du lycée, dans la cour, au self ou dans les couloirs, surveiller les élèves est la mission principale des assistants d’éducation. Ce n'est pas tout, ils participent également à la politique éducative de l'établissement. Ils viennent, par exemple en soutien, aux enfants dans leurs difficultés d’apprentissage.
En étant en contact régulier avec les élèves, ils peuvent détecter des situations préoccupantes comme celles liées, entre autres, au harcèlement scolaire.
Ils peuvent aussi se voir confier d'autres tâches y compris pendant le temps périscolaire : accès aux nouvelles technologies, aide à la recherche documentaire, animation d'activités culturelles ou sportive, aide à l'étude...
Quel est le profil d'un bon assistant d'éducation ?
"Aujourd'hui cette fonction nécessite une posture professionnelle afin de ne pas être un "copain" pour les ados mais bien un adulte référent", observe Carole Bauttista conseillère principale d'éducation (CPE) dans un lycée de Suresnes (92). "Il y a un règlement intérieur à faire appliquer, il faut être capable d'expliciter les règles aux élèves. Pour cela encore faut-il les avoir comprises et intégrées".
Bon plan pour les futurs profs Si vous vous préparez pour les concours menant au métier d'enseignant, vous pouvez signer un contrat d'assistant d'éducation de trois ans qui courra de votre deuxième année de licence (L2) à la première année de master (M1). Progressivement vous seront confiées des fonctions d'éducation et d'enseignement en plus de vos missions de soutien et d'accompagnement. En L2 vous observerez comment le professeur fait la classe, vous participerez au dispositif "Devoirs faits" au collège ou vous ferez de l'aide aux leçons en école primaire. Ensuite, en L3 vous interviendrez en classe avec le prof et enfin en M1 vous aurez les commandes pour gérer la classe avec l'appui de votre professeur-tuteur. Le dispositif vous permettra ainsi une entrée progressive dans le métier.
Quel est le volume de travail ?
En général les assistants d'éducation sont recrutés en CDD à temps partiel pour quelques heures par semaine (maximum 18 heures hebdomadaires pour un étudiant), même si le recrutement à temps plein (36 heures) est aussi possible. Dans ce cas il s'agit plutôt d'adultes qui en font leur métier. Les postes d'AED historiquement conçus pour les étudiants sont désormais occupés à 75% par des personnes qui ne sont plus en études (lire encadré ci-dessous). La moyenne d'âge est d'ailleurs de 30 ans.
Quelles sont les conditions pour postuler ?
Le baccalauréat, quelle que soit la filière (générale, technologique professionnel), suffit pour candidater à un poste d'assistant d'éducation. Vous devez avoir 20 ans révolus au moment de la prise de poste si vous exercez comme surveillant dans un internat.
Comment obtenir un poste ?
Pour candidater la procédure officielle est de postuler sur la plateforme SIATEN (système d'information des agents temporaires de l'éducation nationale) de l'académie où vous souhaitez travailler. Une fois enregistrées par les services académiques, les candidatures sont communiquées aux établissements scolaires. Vous serez alors contactés directement par les employeurs potentiels.
Mais rien ne vous empêche d'envoyer directement votre CV et lettre de motivation au chef d'établissement du collège ou du lycée qui vous intéresse.
Quel est le salaire d'un assistant d'éducation ?
Question rémunération, le salaire avoisine le niveau du SMIC. En général vous serez payé 803 euros brut par mois pour un mi-temps et 1607 euros brut pour un temps plein.
Si vous faites des heures supplémentaires, le montant de l’indemnité horaire a été fixé à 13,11 euros par un arrêté ministériel en date de décembre 2021. Consolez-vous il y a des avantages annexes auxquels vous pouvez prétendre : le paiement des vacances scolaires pour un contrat de 12 mois, la prise en charge d'une partie de vos titres de transport et de vos frais de déplacement etc.
De plus vous pouvez cumuler les revenus de votre emploi d'assistant d'éducation avec votre bourse sur critères sociaux. Deux conditions sont à remplir : bénéficier d'un taux de bourse correspondant au minimum au deuxième échelon et occuper un emploi d'assistant d'éducation à mi-temps.
Un statut précaire, une rémunération modeste Les assistants d’éducation (AE ou AED) ne peuvent être recrutés qu’en CDD renouvelable sans possibilité de CDI à l’issue de leur contrat. À l’origine ils étaient majoritairement recrutés en CDD parmi les étudiants en études supérieures mais aujourd’hui l’âge moyen est de 30 ans et beaucoup d'entre eux sont chargés de famille. De fait, seulement un quart des postes sont désormais occupés par des étudiants alors même que le Code de l'éducation (article L916-1) dispose que "le dispositif des assistants d'éducation est destiné à bénéficier en priorité à des étudiants boursiers". De plus, contrairement aux enseignants, les assistants d’éducation ne bénéficient pas d’une prime s’ils exercent dans un établissement situé dans un quartier REP ou REP+. En cours d’examen au parlement cet hiver, une proposition de loi de la députée Michèle Victory (PS), propose d’offrir un statut plus protecteur en autorisant le recrutement en CDI et en offrant une indemnité pour les assistants d’éducation qui travaillent en zone REP ou REP+.