Portrait

Erwan, archéologue : "J'aime gratter la terre sans savoir ce qu'il y a dessous"

L'archéologue travaille qu'il vente, pleuve ou fasse une chaleur étouffante. La motivation doit donc être au rendez-vous !
L'archéologue travaille qu'il vente, pleuve ou fasse une chaleur étouffante. La motivation doit donc être au rendez-vous ! © Cyril Entzmann/Divergence pour l'Etudiant
Par Martin Rhodes, publié le 12 novembre 2015
2 min

Un été, un chantier de fouilles, un coup de foudre. Erwan, qui exerce en archéologie préventive, gratte la terre et décortique des rapports avant que des terrains ne soient aménagés.

"J'avais 20 ans et étais inscrit en troisième année d'histoire de l'art. Un camarade de classe m'a proposé de faire des fouilles sur un chantier bénévole pendant l'été. Le petit matin, le contact avec la terre et le travail d'équipe... Dès le premier jour j'ai su que je ferai ça toute ma vie", se souvient Erwan.
Le jeune homme quitte alors l'université et s'inscrit dans une formation plus pratique de technicien de fouilles, cursus d'une durée de huit mois aujourd'hui disparu. Son diplôme en poche, il enchaîne les petits contrats et les déplacements avant de poser ses valises à l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventive).

Sonder, fouiller... et décortiquer les rapports

"Contrairement aux salariés du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) par exemple, je n'interviens pas sur les espaces de découverte mais sur des terrains vierges qui accueilleront bientôt une autoroute ou un centre commercial", précise Erwan.
Le travail de l'équipe d'archéologues-techniciens qu'il supervise se fait en deux temps : sonder 10 % de la surface du terrain puis, selon les résultats, effectuer des fouilles.
"J'aime particulièrement gratter la terre sans savoir ce qu'il y a en dessous ni dans quel état c'est. Mais je passe quasiment autant de temps à décortiquer les rapports des céramologues ou des anthropologues funéraires", souligne l'archéologue spécialiste du Moyen Âge.

Diplôme et vocation

Que conseille Erwan aux jeunes attirés par ce métier ? "Difficile désormais d'embrasser la profession sans master 2 d'archéologie. Par ailleurs, la vocation est plus importante encore que le diplôme. Qu'il vente, pleuve ou fasse une chaleur étouffante, je sais ce que je fais là."

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