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Sarah, 24 ans, croupière, puis chef de partie : « On se couche quand le jour se lève »

publié le 21 mai 2007
1 min

Casier judiciaire vierge exigé ! Comme pour devenir fonctionnaire, si vous voulez travailler dans un casino, vous devrez montrer patte blanche. Mais la comparaison s’arrête là ! Comment se former à ces métiers mal connus ? A quoi ressemble le quotidien des pros des machines à sous et des tapis verts ? Combien gagne-t-on ? Travaille-t-on forcément la nuit ? Témoignages de jeunes qui ont choisi cette voie, et reportage à Paris, à l’école des croupiers.

Pour Sarah, tout est allé très vite et très tôt : croupière à 19 ans, elle est aujourd’hui chef de partie. Un parcours auquel ne la prédestinaient pourtant pas ses études littéraires… ni ses parents.

Croupière à 19 ans. "Je me suis inscrite à l’université, en archéologie et histoire de l’art, après mon bac L. Au bout de 2 mois, j’ai tout arrêté. Je suis allée, un jour, dans un casino et j’ai eu envie d’y travailler comme croupière. En attendant une session de formation pour apprendre le métier, j’ai travaillé comme aide-plaquiste. Je montais des faux-plafonds. En janvier 2007, enfin, j’ai pu suivre la formation. A partir de là, tout est allé très vite puisqu’en mai 2007, je signais un CDD de 6 mois au Casino de Deauville (14). J’avais 19 ans et ma seule expérience était un tournoi de 2 semaines à Marrakech auquel j’avais participé pendant la formation. J’étais impressionnée par la clientèle, plus âgée que moi, mais petit à petit, on apprend à connaître les clients. Ce n’est pas évident, non plus, de travailler la nuit au début. Même si les casinos ferment à 3 heures en semaine, et 5 heures le week-end, le temps de décompresser, on se couche quand le jour se lève".

Un passage en Angleterre. "Le métier de croupière consiste à animer des parties de jeux. Tous les jeux : poker, black jack, roulette… On reste environ 2 heures à une table, puis, après une pause d’un quart d’heure, on change de table. Après le CDD à Deauville, je suis partie travailler en Angleterre, à Leeds, avec mon ami - croupier également - que j’ai rencontré pendant ma formation. Je n’étais pas très bonne en anglais, mais comme on n’avait pas le droit de parler français pendant le travail, j’ai fait des progrès. Et puis, surtout, ça va beaucoup plus vite là-bas, ce qui est très formateur. Il est possible de miser de très petites sommes à la roulette : les joueurs mettent donc beaucoup de jetons sur le tapis, et puis, ils peuvent miser directement de l’argent, ce qui n’est pas le cas en France."

Un travail de nuit principalement. "4 mois plus tard, je suis revenue en France, et après un passage de 9 mois, au casino de Juan-les-Pins (06) où je suis devenue troisième, puis deuxième croupière, j’ai été embauchée au Casino de Blotzheim (68), en janvier 2009, comme première croupière. Un mois plus tard, je devenais sous-chef, puis chef de table, et encore un mois plus tard, chef de partie. Je gère désormais la salle et les croupiers. Je les place aux tables de jeux où l’on trouve toujours un croupier, et un chef de table qui observe. Je gère les pauses, et les éventuels conflits avec les joueurs. J’ai la chance de travailler dans un casino qui a ouvert récemment avec des salaires un peu supérieurs à la grille. Je gagne aujourd’hui 2.500 € par mois. Je travaille principalement la nuit, de 20h à 4h la semaine et de 22h à 6h le week-end, quelque fois, je suis en poste la journée, à partir de 14h, jusque 21h ou 22h."

Un choix assumé. "Le métier que je fais attire toujours la curiosité. Quand je vais dans une soirée, on me pose beaucoup de questions. Je comprends car personne dans mon entourage familial ou amical ne travaille dans un casino. D’ailleurs, mes parents ont eu un peu de mal à l’accepter, surtout mon père, qui était très sceptique et l’est encore un peu. Quant à mes amies, je ne leur en ai parlé que lorsque j’étais certaine de faire la formation, n’étant pas sure, moi-même, d’avoir fait le bon choix. Elles ont été assez surprises. Elles ne pensaient pas qu’on pouvait décider de travailler dans un casino".

Au sommaire :
Ils ont choisi de travailler dans un casino
Sarah, 24 ans, croupière, puis chef de partie : « On se couche quand le jour se lève »
Cédric, 31 ans, technicien de machines à sous : « La formation était payante, mais ma région me l’a financée »
Thomas, 22 ans, assistant clientèle : « Je dois aller au-devant des clients du Casino pour les conseiller »
Métiers du casino : reportage à l’école des croupiers

Céline Manceau
Avril 2011

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