Décryptage

Métiers de l'aérien et de l'aéronautique : ça décolle !

L'industrie aéronautique française table sur 10.000 embauches en 2017, dont un quart de jeunes diplômés à tous les niveaux de formation.
L'industrie aéronautique française table sur 10.000 embauches en 2017, dont un quart de jeunes diplômés à tous les niveaux de formation. © plainpicture/Aurora Photos/Rob Hammer
Par Étienne Gless, publié le 26 janvier 2017
1 min

Plus 6 % de passagers transportés en un an et les compagnies aériennes revoient leurs embauches à la hausse. Les constructeurs d'avions aussi. L'industrie aéronautique française prévoit plus de 10.000 embauches en 2017 dont un quart de jeunes diplômés. Soudeurs, mécaniciens, ingénieurs, et bien sûr, pilotes de ligne... Survol des métiers qui recrutent.

Peut-être parce qu'il regarde toujours vers le ciel et les étoiles et donc vers l'avenir, le monde de l'aérien voit la vie en bleu ! Toute la filière a actuellement de forts besoins en termes de compétences : les compagnies aériennes, les aéroports, les avionneurs, les équipementiers, les motoristes, les PME sous-traitantes, sans oublier les sociétés de maintenance. Bonne nouvelle : tous les niveaux de formation, du CAP (certificat d'aptitude professionnelle) à l'ingénieur, peuvent trouver un emploi dans le secteur. 

Des milliers d'emplois dans l'industrie

C'est dans l'industrie - en particulier la production - que les besoins en main d'œuvre sont les plus criants. La croissance du transport aérien pousse à la construction de nombreux appareils. Chez Airbus et Boeing, le carnet de commandes est plein pour presque dix ans. "La Chine aura besoin de 6.000 avions dans les 20 ans à venir", prévoit Airbus. Le trafic aérien sur le continent chinois a quadruplé en dix ans et la Chine représente déjà un quart des livraisons d'appareils de l'avionneur européen. Pour honorer les commandes, les usines accélèrent leurs cadences de production. Par exemple, Boeing, qui produisait 42 exemplaires par mois de son 737, doit désormais en produire 47.

Pour faire face à la demande, l'industrie aéronautique française prévoit plus de 10.000 embauches en 2017 dont un quart de jeunes diplômés. Parmi ces recrutements, beaucoup de postes d'ingénieurs et de cadres (environ 40 %), mais aussi de nombreux postes de techniciens supérieurs et d'ouvriers hautement qualifiés (33 %). "La priorité actuelle est d'assurer la montée en compétence technique des jeunes élèves et apprentis dans les métiers de la production", indique ainsi le GIFAS (Groupement de industries françaises aéronautiques et spatiales).

Très demandés : soudeurs, drapeurs, chaudronniers...

"Dans les métiers de la production, on recrute à tous les niveaux de formation : opérateurs, mécaniciens, techniciens supérieurs et ingénieurs. Il faut produire à tout prix pour honorer les commandes d'appareils", confirme Jean-Michel Bossuet, rédacteur en chef adjoint de la revue Aviation Pilote qui organise le salon des formations et métiers aéronautiques du 27 au 29 janvier 2017, au Bourget.

Vous pouvez assez facilement entrer dans le secteur aéronautique avec un CAP ou un bac pro pour des postes très recherchés d'ajusteurs, de monteurs câbleurs, de chaudronniers, de soudeurs ou encore de drapeurs-stratifieurs. Dans le hall d'assemblage de l'avion, on recherche des intégrateurs cabines, chargés de fixer les fauteuils, les lumières ou le plancher de la cabine à l'intérieur de l'avion.

De gros besoins dans la maintenance

"Les métiers de la maintenance recrutent de plus en plus. Normal : il y a chaque année davantage d'avions mis en service", explique Laurent Dujaric, conseiller emploi et formation à l'espace Airemploi. Et la tendance veut que l'on exploite plus longtemps les appareils. D'où d'énormes besoins en entretien, réparation et renouvellement de pièces. Dans les hangars des compagnies aériennes ou des constructeurs, comme sur le tarmac de l'aéroport, les mécaniciens sont très recherchés : mécanicien moteur, mécanicien avionnique, mécanicien avion piste, technicien de maintenance aéronautique... Celui qui aime mettre les mains dans le cambouis et toucher à l'appareil doit posséder un bac pro du secteur aéronautique obtenu en trois ans, suivi d'une mention complémentaire en un an.

Les compagnies aériennes recrutent aussi

Côté compagnies aériennes, les recrutements redécollent également : le trafic aérien de passagers a bondi de 6 % en un an en 2016 avec plus de 3,7 milliards de personnes transportées au total. Une croissance tirée par les compagnies aériennes à bas coût et un pétrole bon marché. "Au niveau mondial, toutes les compagnies recrutent et débauchent des pilotes à un niveau équivalent à celui de la période d'avant la crise de 2008", assure Jean-Michel Bossuet.

Chez Air France, entre les départs en retraite de pilotes et l'arrivée de nouveaux appareils, de 150 à 200 pilotes de ligne devraient être recrutés par an dans les années à venir. Les compagnies aériennes ont également besoin de personnel en cabine (hôtesses de l'air et stewards). Les MEC (membres de l'équipage cabine) doivent assurer la sécurité des passagers et leur bien-être durant plusieurs heures. Esprit de service de rigueur. Enfin, au sol, les compagnies ont toujours besoin de préparateurs de vols et de mécaniciens de pistes, chargés d'assurer la maintenance de l'avion entre son atterrissage et son prochain décollage.

Pour s'éclater, il faut être passionné

Points communs pour réussir dans tous ces métiers : une maîtrise de l'anglais irréprochable, de bonnes notions en informatique et un excellent savoir-être, en plus de son expertise métier. Le secteur aérien et aéronautique cultive le respect de l'autre, l'assiduité, le sérieux au travail et le "geste parfait".  "L'important pour s'épanouir dans tous ces métiers reste la passion du secteur aérien et de son métier, conclut Jean-Michel Bossuet. Sinon, vous ferez une carrière terne : ce milieu ne supporte pas le manque d'implication."

François, ingénieur chez Airbus : "J'évolue dans le secteur qui me passionne depuis l'enfance".

François, 26 ans, travaille depuis le début de l'année 2016 chez l'avionneur européen Airbus, dans l'usine de Saint-Nazaire (44). Sa mission : veiller à la bonne marche de la production d'un avion de la gamme.

François, 26 ans, jeune ingénieur diplômé de l'Estaca a été recruté par Airbus Saint-Nazaire en 2016

"Je suis un passionné de l'aérien depuis tout petit. Mon père, pilote, possédait son propre avion et m'emmenait voler tous les week-ends. J'ai décidé de faire de ma passion mon métier", se souvient François qui a été recruté comme ingénieur chez Airbus à l'usine de Saint-Nazaire (44) en février 2016.
Bac S en poche, François rejoint d'abord une classe préparatoire scientifique PTSI (physique, technologie et sciences de l'ingénieur). "Je préparais le concours de plusieurs grandes écoles d'ingénieurs généralistes quand j'ai découvert l'ESTACA, qui prépare, entre autres, aux métiers aéronautiques."

Là, hormis des cours de maths et de physique classiques, le jeune homme suit des cours d'aérodynamique dispensés par des ingénieurs aéronautiques d'Airbus, de Dassault, de Thalès ou d'Air France. "Vous apprenez les particularités d'un avion, mais aussi la réglementation aérienne", explique François.
 
Diplômé de son école en septembre 2015, le jeune ingénieur commence sa carrière chez STELIA Aerospace, un important fournisseur d'Airbus, où il passe quatre mois. Il rejoint ensuite l'avionneur européen à l'usine de Saint-Nazaire, dédiée à l'assemblage, l'équipement et aux essais des tronçons de fuselage.

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