"Le concours est un frein" : comment la fonction publique cherche à attirer les jeunes

"Ca n’est pas simple de recruter. Le concours en particulier est un frein pour les jeunes", résume Soazig Le Ouay, responsable de la communication au ministère de la Justice. C'est pour répondre à ce besoin de recrutement que s'est tenu le salon "Choisir la fonction publique", le 12 mars dernier à Paris.

Lors de ce salon, les visiteurs ont pu postuler à plus de 72.000 postes proposés au sein de la fonction publique territoriale, fonction publique de l’État et fonction publique hospitalière.

En effet, différents contrats existent au sein de la fonction publique. Or, "la première question qu'on me pose c'est 'faut-il passer par un concours pour espérer avoir un poste', indique Julie Mostardi, responsable bourse de l’emploi au CIG Grande Couronne. On les rassure en leur expliquant que de plus en plus de postes sont ouverts aux contractuels".

Le contrat permet notamment aux candidats de voir si "l'environnement territorial" leur correspond. "Ils ont ensuite la possibilité de continuer leur carrière en tant que contractuel ou de passer le concours afin d’être titularisés", explique-t-elle.

C'est aussi le cas de l'apprentissage, qui se développe au sein de la fonction publique avec 25.000 recrutements prévus cette année.

"Quand je suis arrivée en apprentissage à la Caisse des dépôts, je ne connaissais rien à la fonction publique et ça ne m’intéressait pas a priori d’y travailler, explique Aminata, étudiante en BUT GEA. Mais en y faisant mon apprentissage, j’ai découvert des métiers très variés et aujourd’hui je me dis pourquoi pas".

Ce que confirme Mathilde Icard, cheffe de service à la Direction générale de l’administration et de la fonction publique, pour qui "on arrive parfois par hasard dans la fonction publique mais on n’y reste jamais par hasard".

D’autres envisagent sérieusement d’y faire carrière comme Nathan, qui recherche un poste d’agent d’accueil, et qui se sent attiré par la sécurité de l’emploi et les possibilités d’évolution. Et pour cause, pour attirer les talents, la fonction publique promet aux candidats des carrières intéressantes.

Il est ainsi tout à fait possible de passer de la fonction publique territoriale à l’hospitalière ou à la fonction publique d’Etat. Mais surtout, "on peut progresser dans son métier, faire plusieurs métiers, changer de territoire au cours de sa vie professionnelle par le biais des concours ou de la formation", affirme Mathilde Icart.  

Le salaire dans la fonction publique peut néanmoins constituer un frein à son attractivité. Coline vient de terminer son master et cherche un emploi dans le domaine des relations internationales. La jeune diplômée s'intéresse à la fonction publique pour démarrer sa carrière, mais ne compte pas y rester. "Je pense que les emplois ne sont pas assez bien rémunérés, même avec de l’ancienneté", affirme-t-elle.

Julianne, étudiante en apprentissage à la direction générale de l'administration et de la fonction publique relativise. "Il ne faut pas regarder uniquement le salaire. Il y a aussi la qualité de vie. On a plus de congés que dans le privé et on a la sécurité de l’emploi", estime-t-elle. De plus, "avec la crise d'attractivité de la fonction publique, les employeurs publics tendent à augmenter les salaires".

Pour la plupart des candidats, le salaire n’est pas la seule motivation, selon Mathilde Icart. "Lorsque l’on choisit le service public aujourd'hui, c'est que l’on a envie de faire des métiers d'engagement, de donner un sens à son activité."