Décryptage

Quelle insertion professionnelle pour les diplômés de master ?

Adobe
L'insertion professionnelle des diplômés de master affiche des taux élevés mais disparates selon les domaines. © Bojan/Adobe Stock
Par Etienne Gless, publié le 19 janvier 2020
4 min

INFOGRAPHIE- A bac+5, près de 9 diplômés de master sur 10 sont en emploi 18 mois après l’obtention de leur diplôme. Mais la rapidité d’insertion et les conditions d’emploi varient selon les domaines disciplinaires.

Près des deux tiers (64%) des 108.000 étudiants diplômés de master à l’université en 2015

sont entrés sur le marché du travail, les autres ont poursuivi des études. Et bonne nouvelle, les taux d’insertion atteignent les niveaux les plus élevés jamais enregistrés pour les masters depuis la mise en place des enquêtes nationales d’insertion en 2009 :

  • 18 mois après l’obtention de leur master, 87% des diplômés sont en emploi

  • à 30 mois ce taux grimpe à 91%

  • une exception, les diplômés d’un master du domaine des sciences humaines et sociales dont l’insertion dans l’emploi reste stable : 87% d’entre eux sont en emploi à 30 mois.

De fait, la rapidité d’insertion fluctue selon les disciplines : les diplômés d’un master dans les domaines droit-économie-gestion et sciences-technologies-santé sont beaucoup plus vite "absorbés" par le marché du travail que les diplômés de lettres-langues-arts et de sciences humaines et sociales. Le taux d’insertion à 18 mois des premiers est d’ailleurs supérieur au taux d’insertion des seconds à 30 mois !

Trois quarts des emplois dans le privé

Du côté des débouchés, trois diplômés de master sur quatre occupent un emploi dans le secteur privé. 16% sont employés dans la fonction publique et 9% dans le secteur associatif.
Mais selon leur spécialité, les diplômés ne bénéficient pas des mêmes débouchés ni des mêmes conditions d’emploi. La quête d’un emploi stable (contrat à durée indéterminée, CDI) est plus accessible aux diplômés d’un master dans le domaine droit-économie-gestion (81% à 30 mois) qu’à leurs homologues des sciences humaines et sociales qui ne sont que 59% à avoir un poste stable 30 mois après leur diplôme. A noter : pour les diplômés d’un master enseignement, la fonction publique constitue à 95% le débouché ultra majoritaire.

Des sacrifices pour accéder à l’emploi

Les jeunes diplômés bac+5 toujours en recherche d’emploi 12 mois après la fin de leurs études ont dû accepter de faire des concessions pour trouver une place sur le marché du travail. Selon le baromètre Apec de l’insertion des jeunes diplômés, 86% ont accepté un emploi autre qu’en CDI et 82% un salaire inférieur à celui souhaité. 72% ont dû se résoudre aussi à déménager et 50% à prendre un emploi en dehors de leur spécialité de formation.
Un tiers (32%) des diplômés d’un master de lettres, langues ou arts étaient ainsi employés de bureau ou dans le commerce 18 mois après leur diplôme. Enfin, 37% d’entre eux avaient le statut de cadre contre 57% de l’ensemble des diplômés de master.
Trois trajectoires d’insertion émergent :

  • ceux — les plus nombreux — pour qui l’insertion dans un emploi stable s’effectue rapidement,

  • ceux qui connaissent une insertion fluctuante faite de plusieurs emplois précaires avant de trouver un emploi stable conforme à leurs souhaits ou domaine de formation

  • et enfin ceux pour qui l’insertion n’est toujours pas réalisée 12 mois après la fin de leurs études. A bac+5, elle ne concerne que 6% des diplômés de master.

Le baromètre de l’emploi des diplômés de masters à l’université

Taux d’insertion à 18 mois (%)

Taux d’emploi à temps plein à 18 mois (%)

Taux d’emploi en CDI à 18 mois

Taux d’emploi cadre (ingénieur, profession libérales, professions intellectuelles supérieures…)

Ensemble des masters

87%

92%

56%

Masters droit-économie-gestion

90%

97%

62%

Masters Lettres langues arts

82%

80%

38%

Masters Sciences humaines et sociales

83%

80%

38%

Masters Sciences-technologies-santé

88%

96%

63%

Master enseignement

98%

92%

5%

MESRI, enquête d’insertion professionnelle des diplômés de l’université 2015.

Vous aimerez aussi

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !