Reportage

Apprentis, découvrez les nouveautés de votre rentrée 2018 !

340.000 apprentis font leur rentrée en septembre 2018.
340.000 apprentis font leur rentrée en septembre 2018. © plainpicture/Cultura/Monty Rakusen
Par Étienne Gless, publié le 05 septembre 2018
6 min

Si vous avez choisi de vous former en apprentissage, voici les nouveautés qui entreront en vigueur cet automne.

De plus en plus de vœux

Vous êtes 340.000 jeunes à rentrer en apprentissage cet automne pour préparer un CAP (certificat d'aptitude professionnelle), un bac pro, un BTS (brevet de technicien supérieur), une licence professionnelle, un master ou un titre d’ingénieur.

Depuis 2017, les effectifs repartent à la hausse quel que soit le niveau de diplôme préparé. L'appétit pour les formations en apprentissage grandit aussi chez les collégiens et c'est nouveau : "82.000 vœux pour des formations en apprentissage ont été émis sur Affelnet [le logiciel qui gère l'affectation des élèves entrant en seconde générale et technologique, en seconde professionnelle ou première année de CAP]. Soit une hausse de 45 % sur un an. C'est du jamais vu !", indique la ministre du Travail.

Tous les secteurs recrutent...

Côté entreprises aussi, les besoins augmentent. Les recrutements sont à la hausse dans l'industrie, les services ou le BTP. "Tous nos métiers recrutent. Mais en plâtrerie, en carrelage, etc., on a du mal à trouver des jeunes", témoigne ainsi Jean-Claude Duprez, le directeur du CFA du BTP de la Vienne qui compte 5 % d'apprentis en plus en 2018.

"J’ai toujours voulu travailler dans le BTP, mais j’hésitais sur le métier à préparer. C’est en visitant le centre de formation que j’ai décidé de devenir couvreur", explique Thomas, 16 ans, concentré sur la disposition de ses tuiles sur une charpente. Le secteur du BTP se modernise et les tablettes numériques font désormais partie du quotidien des ouvriers de chantier.

Le secteur se féminise aussi. "Les métiers du BTP ne sont pas des métiers d’hommes. Ce sont juste des métiers où il y a plus d’hommes", réplique Caroline, 16 ans, apprentie-peintre.

... pour parfois de grandes responsabilités

"Je suis gestionnaire de production. Je planifie, j'assure la gestion des flux et je veille au respect des délais", détaille Claudia, diplômée par apprentissage d'une licence professionnelle en logistique et pilotage des flux. Elle a récemment été embauchée par le groupe Safran Electronics & Defense, l'entreprise qui travaille sur le télescope géant européen inauguré au Chili en 2025.

CFA Chambre des métiers Vienne Pole alimentaire cours de pâtisserie
CFA Chambre des métiers Vienne Pole alimentaire cours de pâtisserie © Etienne Gless

L'âge limite repoussé à 30 ans

"J'ai obtenu mon bac pro boulanger-pâtissier et je prépare actuellement un brevet de maîtrise dans l'optique de m'installer à mon compte", explique Laurine, apprentie au pôle alimentaire du campus des métiers et de l'artisanat de Saint-Benoît (86). Le CFA accueille aussi des jeunes diplômés en réorientation, comme Benjamin, 28 ans, diplômé d'une école de journalisme. Faute de trouver un CDI (contrat à durée indéterminée) dans son métier, il est actuellement apprenti boucher en CAP.

"Les jeunes peuvent désormais démarrer leur apprentissage jusqu'à 30 ans, explique Muriel Pénicaud. C'est important pour ceux qui, après quelques années à l'université, veulent entrer en apprentissage. Ou pour ceux qui veulent aller jusqu'au BTS, au master ou au titre d'ingénieur. Il faut le temps de le faire."

Une "prépa apprentissage" début 2019

Beaucoup de jeunes au collège ne sont pas mûrs pour entrer en apprentissage. Il peut leur manquer des connaissances générales de base, et surtout ils ne connaissent pas bien les codes du monde du travail.

Pour eux, début 2019, seront lancées les premières "prépa métiers" pour préparer l’orientation vers la voie professionnelle et l’apprentissage. "Elles seront d'une durée de trois à six mois", précise la ministre.

Ces prépas apprentissage permettront aussi, à travers des stages, de découvrir les métiers dans un secteur et de mieux choisir. Objectif : limiter les ruptures de contrats qui sont encore nombreuses.

54 heures de découverte des métiers de la 4e à la 1re

"De la 4e à la 1re, 54 heures seront dédiées chaque année pour tous les jeunes à la découverte des métiers et des entreprises pour permettre une orientation éclairée", détaille Muriel Pénicaud. Visite d'entreprises, témoignages de jeunes apprentis, plate-forme de stage de 3e... Les régions, les établissements scolaires et les entreprises commencent à plancher sur l'organisation de ces heures.

"Souvent, c'est une rencontre qui donne envie de s'orienter vers un métier, assure la ministre du Travail. Rien de tel pour un jeune de 15-16 ans que de voir un jeune de 22 ans qui a les yeux qui brillent parce qu'il exerce un métier qui le passionne."

Une aide de 500 € pour financer le permis de conduire

Beaucoup d'apprentis doivent multiplier les déplacements entre leur entreprise d'accueil, leur centre de formation et leur lieu d'hébergement. Pour faciliter la mobilité des apprentis, le gouvernement a décidé d'octroyer une aide financière de 500 euros aux apprentis majeurs pour financer une partie de leur permis de conduire. La mesure annoncée en février 2018 est entrée en vigueur début 2019. Un coup de pouce bien utile : l'obtention du permis de conduire coûte actuellement entre 1.500 et 1.800 euros.

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