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Comment bien gérer ses congés quand on est apprenti ?

Les apprentis ont droit à cinq jours de congés pour révision.
Les apprentis ont droit à cinq jours de congés pour révision. © Voy_ager / Adobe Stock
Par Sarah Nafti, publié le 14 mars 2024
1 min

En tant que salariés, les apprentis ont droit à leurs cinq semaines de congés payés. Pour bien les gérer, mieux vaut anticiper et oser en discuter avec son tuteur sans tabou.

En intégrant le monde du travail, les apprentis acquièrent des droits. Comme tout salarié, un apprenti a droit à cinq semaines de congés payés, qu’il accumule dès qu’il commence à travailler. Mais la bonne gestion de ces jours de repos s’apprend. 

"J’ai déjà vu la question des congés être la cause initiale de difficultés entre l’apprenti et son tuteur", remarque Arthur Martel, directeur du campus MBWay Lyon, selon qui ce sujet est important, et doit donner lieu à des discussions dès le début du contrat.

Parfois "certains jeunes peuvent être maladroits" dans la formulation de leurs demandes. Dans l’approche de la discussion, il faut plutôt s’interroger sur les pratiques dans l’entreprise, que d’être trop direct en voulant imposer tout de suite des dates. "Certaines entreprises ferment une semaine au mois d’août ou à Noël", rappelle Arthur Martel. Dans ce cas, l’apprenti sera obligé de poser une partie de ses congés sur ces semaines de fermeture.

Pour les congés restants, il doit en discuter avec son manager ou son tuteur et comme pour les autres salariés, l’employeur peut refuser les dates prévues en fonction des besoins du service.

Anticiper au maximum

Un mot d’ordre important : l’anticipation. Ne pas attendre la dernière minute pour poser ses congés laisse plus de possibilité à l’employeur de s’organiser pour les accepter. Surtout que, comme le rappelle le président de l’Anaf (Association des apprentis de France) Aurélien Cadiou, "souvent les congés de l’apprenti vont passer après ceux des salariés qui ont des enfants".

Le sujet est toutefois rarement problématique selon lui : "La plupart des entreprises préfèrent que l’apprenti pose bien ses congés plutôt qu’avoir à les payer à la fin". Certaines vont même lui rappeler qu’il a des jours à prendre.

Pouvoir se reposer est d’autant plus important que, comme le souligne Sébastien Malige, directeur du CFA Codis, l’apprentissage suppose un rythme soutenu, et s'adresse aux "jeunes qui ont une maturité, une endurance et une motivation à pouvoir faire l’impasse sur les congés scolaires".

Les cinq semaines de congés payés sont forcément posées sur le temps en entreprise, et ne peuvent pas être utilisées sur le temps de formation. "D’où l’importance d’anticiper, au moins de plusieurs semaines, insiste Sébastien Malige. Nos apprentis travaillent dans le secteur du commerce, où il y a régulièrement des semaines d’activité intense. Un responsable point de vente doit pouvoir prévoir ses plannings à l’avance."

Cinq jours de congés pour révision

"L’apprenti est d’abord un salarié, note Sylviane Liotenberg, directrice du CFA de l’université Paris-Saclay. Nous essayons d’organiser les formations en fonction, et, par exemple, de ne pas prévoir de périodes de formation sur les vacances scolaires." Si l’apprenti a moins de 21 ans au 30 avril de l’année précédente, il a le droit de demander, en plus des cinq semaines réglementaires, 30 jours ouvrables supplémentaires, mais non rémunérés.

Et tous les apprentis ont également droit à cinq jours de congés pour révision. Ce congé est obligatoirement pris dans la dernière année de contrat, celle de la diplomation, dans le mois qui précède l’examen final. Mais c’est un droit "peu connu dans les entreprises", remarque Aurélien Cadiou, qui conseille donc "de trouver des compromis" : "L’idée est d’arriver à faire comprendre à l’employeur que l’objectif est de réussir son diplôme. S’il se braque et refuse, de toute façon, le temps de faire des recours, les examens seront déjà passés !"

Faire connaître ses droits

"Il faut encore faire de la pédagogie sur le sujet", abonde Sylvie Liotenberg, qui constate que "la législation n’est pas très claire". En effet, ces jours de congés de révision sont un droit, "mais ne s’appliquent pas pour les formations en contrôle continu, ce qui est le cas de la plupart de celles que nous proposons". Dans ce cas, la soutenance finale peut être considérée comme un examen final, "et certaines entreprises vont accepter le congé, mais elles n’en ont pas l’obligation".

Aurélien Cadiou souligne que ce congé pouvant n'être pris que lors de la dernière année de contrat, "c’est aussi le moment ou l’alternant est le plus productif", ce qui peut inciter l’entreprise à vouloir utiliser sa force de travail jusqu’au bout du contrat.

Si ce congé est accepté, l’apprenti a l’obligation d’assister aux séances de révision qui seraient proposées dans son établissement de formation. Mais, les révisions, ou l’écriture du rapport d’apprentissage, peuvent aussi se faire de façon informelle, en demandant du temps à son tuteur entreprise. En définitive, la discussion, l’échange restent des notions clés pour profiter de ses congés en toute sérénité.

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