Décryptage

Ecologie : les signes qu'une formation est de qualité

De nombreuses formations dédiées à l'environnement ont vu le jour ces derniers mois dans des écoles publiques ou privées.
De nombreuses formations dédiées à l'environnement ont vu le jour ces derniers mois dans des écoles publiques ou privées. © Adobe Stock/VectorMine
Par Thibaut Cojean, publié le 28 février 2023
5 min

De nombreuses écoles proposent des cursus autour de l'écologie, mais de qualité variée. Une approche pluridisciplinaire ou une stratégie RSE transparente sont des signes d'une prise en compte sérieuse des enjeux de la transition écologique dans la formation.

La transition écologique est un secteur de formation de plus en plus attirant. Selon un sondage d'Harris Interactive publié en mars 2022, 66% des lycéens et 63% des étudiants "seraient prêts à changer de formation ou à prolonger leurs études pour se former aux enjeux environnementaux et/ou à un métier écologiquement utile".

L'enseignement supérieur s'est rapidement adapté à cette demande : de nombreuses formations dédiées à l'environnement, dans des écoles publiques comme privées, ont vu le jour ces derniers mois. Pour les lycéens qui formulent en ce moment leurs vœux sur Parcoursup, l'offre est telle qu'il est difficile de s'y retrouver. Dès lors, quels éléments considérer pour bien choisir sa formation en environnement ?

"Beaucoup de ces formations sont nouvelles, analyse Nicolas Graves, co-auteur du rapport Jouzel et membre du collectif étudiant Pour un réveil écologique. C'est compliqué de les évaluer, car on n'a pas de retour d'anciens diplômés." Si un futur étudiant ne pourra pas préjuger en amont de la qualité d'une formation, plusieurs signes montrent qu'un établissement a bien intégré les enjeux écologiques.

Une approche pluridisciplinaire pour saisir les enjeux écologiques

Les spécialistes poussent pour une prise en compte pluridisciplinaire des enjeux écologiques, c’est-à-dire dans toutes les matières. Aussi, aborder l'écologie selon différents angles et dans la majorité ou la totalité des cours est un gage de sérieux.

"Une formation qui ne parlerait que de climat et de carbone, et mettrait de côté les thématiques sociales, économistes ou humanistes, invisibiliserait une grande partie de la problématique et ne serait pas de qualité", explique Roxane Sansilvestri, enseignante-chercheuse en socio-écologie et responsable formation au Campus de la Transition.

Si le site Internet et les brochures d'une école donnent des informations sur les programmes, le mieux est encore d'en parler directement avec les étudiants, lors des journées portes ouvertes. Vinciane Martin, chargée de projet enseignement supérieur au Shift Project, conseille de leur poser des questions assez précises : "Quels sont les intitulés des cours ? Combien d'heures ? Comment sont-ils valorisés ? Est-ce que les enseignants sont eux-mêmes formés ?"

Se renseigner sur la stratégie de l'établissement

Mais la transformation d'un établissement ou d'une université se passe aussi en dehors des amphis. C'est pourquoi Nicolas Graves recommande d'enquêter sur "son engagement écologique". Une enquête facile à mener, car les écoles n'hésitent pas à mettre en avant leurs démarches sur leurs sites internet.

Parmi les bonnes pratiques à scruter : la transparence en matière d'impact écologique des campus, la mise en place d'une politique de diminution de cet impact, la présence dans l'équipe de direction d'un ou d'une chargé(e) de la RSE (responsabilité sociétale et écologique), la signature de l'accord de Grenoble ou encore la participation au grand baromètre de Pour un réveil écologique. "Le label DD&RS est un bon outil, complète Vinciane Martin. C'est la référence."

Prendre le temps de se spécialiser en environnement

Par ailleurs, puisque la transition écologique concernera tous les secteurs, viser une formation qui ne traite que de ce sujet n'est pas forcément le choix le plus judicieux, surtout juste après le bac. Dans la grande majorité des cas, on peut apprendre un métier avant de lui donner une dimension écologique.

Ainsi, pour des études longues, on peut "rester généraliste au début, puis se spécialiser en master", conseille Roxane Sansilvestri. Par exemple, faire une licence de droit, puis un master en droit de l'environnement.

L'engagement participe de la formation à la transition écologique

Et "il n'y a pas que le choix d'une formation", ajoute Nicolas Grave. L'engagement peut aussi passer par "le choix de l'entreprise" où faire ses stages ou son apprentissage. Pratique pour les études courtes, comme le BTS ou le BUT.

Enfin, il ne faut pas négliger les associations et collectifs écologiques étudiants, qui permettent à la fois de s'engager rapidement et de se former en autodidacte, même en suivant un cursus éloigné de l'écologie.

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