Attractivité en IFSI : près de 22% des étudiantes infirmières risquent d'abandonner leur formation
Le taux d'abandon ne cesse de s'accentuer depuis quelques années en études de soins infirmiers : rien qu'en 2020, 2.844 étudiantes en première année ont quitté leur formation. Même si le DE infirmier est très demandé sur Parcoursup, les IFSI ne parviennent pas à faire le plein et le nombre de diplômées est en chute libre. Et cela ne risque pas de s'améliorer…
Des abandons plus fréquents en première année de soins infirmiers
Pour les étudiantes, la première année en soins infirmiers est décisive. Notamment depuis 2019, date à laquelle le concours pour intégrer les IFSI a été supprimé. Année également où pour la première fois, la formation a intégré Parcoursup. Aussi, le nombre d'étudiantes qui souhaitaient s'inscrire en DE infirmier explose : les effectifs qui avaient diminué en 2017 augmentent subitement de 6% en 2019.
La formation n'attire pas suffisamment face aux abandons
Toujours plus d'abandons donc et des formations en soins infirmiers qui peinent à faire le plein. Car même si chaque année, le nombre d'inscrits en première année augmente, les nouveaux étudiants ne parviennent pas à combler les départs. Entre 2018 et 2019, 1.932 étudiants supplémentaires ont intégré les IFSI en première année, or, 2.407 ont aussi abandonné.
Plus flagrant encore, à la rentrée 2020, 336 étudiants sont venus s'ajouter aux effectifs mais 2.844 ont quitté leur formation quelques mois plus tard. En parallèle, le nombre de places en IFSI ne cesse de croitre avec 4.600 places supplémentaires entre 2020 et 2022 mais à ce rythme-là, le nombre d'abandons pourrait être deux fois plus important que le nombre de nouvelles places ouvertes. Et cela pourrait encore s'accentuer : la Première ministre vient d'annoncer l'augmentation des quotas de 2.000 places pour la rentrée 2023 également.
Plus de places en IFSI mais pas plus de diplômées
L'étude de la DREES montre également que d'autres formations paramédicales sont concernées par cette désaffection. Au cours de leur année de formation, 10% des futures aides-soignantes abandonnent leurs études. Pour les autres formations dont le cursus est supérieur ou égal à trois ans, les abandons sont conséquents pour les techniciennes de laboratoire (13% pour la promotion 2018) et pour les manipulatrices d'électroradiologie médicale (15%). Les étudiantes en ergothérapie sont quatre fois plus nombreuses à abandonner leur formation en 2018 par rapport à la promotion 2011 (7%).