Témoignage

Etudes en soins infirmiers, "une formation plus dure qu'on ne le croit"

Les étudiants en soins infirmiers s'entraînent sur des mannequins.
Les étudiants en soins infirmiers s'entraînent sur des mannequins. © Tyler Olson / Adobe Stock
Par Elodie Auffray, publié le 20 juin 2022
5 min

Six étudiants en soins infirmiers racontent leur quotidien "intense", partagé entre cours en IFSI et stages à l'hôpital. Une formation très riche, qui peut vite donner le tournis.

Tous s'accordent à le dire : le cursus infirmier est à la fois passionnant et "très prenant". "C'est une très belle formation, plus dure que ce qu'on croit", résume Lina, en deuxième année à Strasbourg. "Il y a beaucoup de connaissances à assimiler en peu de temps, c'est très dense", complète Thibault, un camarade de promo. Junie, en troisième année à Bègles, près de Bordeaux décrit plutôt une formation "pas difficile mais intense".

Rien d'étonnant : les trois ans en IFSI (institut de formation en soins infirmiers) alternent, à égalité, périodes de cours et de longs stages. Les semaines de formation durent 35 heures, sans compter le travail personnel : "Tous les soirs, il faut relire les cours de la journée et le week-end, on a des TD ou des partiels à préparer", indique Thibault.

Même en stage, il faut potasser pour élaborer des analyses de pratique et remobiliser ses connaissances : "Avant d'arriver, il faut connaître les pathologies, les soins et les traitements qu'on aura le plus, pour être plus à l'aise. Quand j'ai fini ma journée, je fais aussi des fiches", raconte Jeanne, en troisième année à Vannes.

"On voit des choses pas toujours sympas"

Ces allers-retours entre école et terrain font justement tout le charme de la formation, selon les étudiants. "On voit les bases en cours et en stage, on les applique. Cela permet de bien retenir, parce que c'est concret. Par exemple, l'anatomie c'est compliqué, mais ça rentre tout seul parce qu'on s'en sert tout le temps", souligne Pauline, en première année à Saint-Brieuc. La Bretonne apprécie aussi que les cours soient dispensés par des professionnels, qui partagent leur expérience, à travers des exemples.
Mais attention au revers de la médaille concernant cette immersion professionnelle. Bien que très stimulants, les stages peuvent également être éprouvants : il faut trouver sa place, se plier aux attentes, s'adapter à l'organisation du service et aux méthodes de chacun. "Cela peut parfois être compliqué de s'intégrer dans l'équipe", prévient Thibault. De plus, "on voit des choses pas toujours sympas, des décès, des enfants malades... Mais on apprend à le gérer et on voit aussi des gens qui arrivent dans un état critique et qui évoluent beaucoup, c'est une satisfaction", souligne Pauline.

Des études en soins infirmiers à la vie professionnelle, il n'y a qu'un pas

En deuxième année, "on nous pousse plus à analyser", indique Lina. Les travaux de groupe sont plus nombreux, avec une composition souvent imposée, pour se préparer à la vie professionnelle. "Ils nous apprennent à savoir travailler avec les autres, même si on ne s'entend pas", souligne la jeune femme.
En stage, "il y a plus d'attentes, au niveau de la connaissance des médicaments et des pathologies", indique-t-elle. La dernière année est la plus exigeante, avec "beaucoup de responsabilités, de travail, de dossiers à rendre et le mémoire à faire en parallèle. C'est très speed", dépeint Jeanne.

Après l'IFSI, une large palette de possibilités

Quant aux débouchés, "il y a tout un panel", détaille Junie : "On peut se spécialiser au bloc opératoire, en puériculture, en réanimation, comme cadre de santé, ou bien sur des thématiques comme l'hypno-analgésie, les addictions... On peut même faire une passerelle pour devenir sage-femme, ou encore faire de l'humanitaire. C'est un métier hyper diversifié !"

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