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En études de kiné, des frais de scolarité "19 fois plus élevés" qu'à l'université

Kinésithérapie frais de rentrée 2022
Entre instituts publics et privés, les frais de rentrée pour les étudiants en kinésithérapie font le grand écart. © Andrey Popov/Adobe Stock
Par Camille Bluteau, publié le 04 octobre 2022
5 min

Le coût de la rentrée 2022 pour un étudiant en formation de kinésithérapie s’élèvera en moyenne cette année à 6.424 euros, un montant 2,5 fois plus élevé qu'à l'université. En cause : les frais de scolarité considérés très élevés.

C’est un coût multiplié par 2,5 par rapport à un étudiant entrant en licence à l’université d’après les chiffres de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). Les étudiants en masso-kinésithérapie ont déboursé, en moyenne, 6.424 euros pour leur rentrée 2022 contre 2.527 euros pour un étudiant à la fac.

Des frais en kiné "19 fois plus élevés qu’une formation universitaire"

Si vous souhaitez devenir kiné, il faut savoir qu'il existe plusieurs types d’institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK). Des instituts publics, privés à but non lucratif ou privés à but lucratif.

Et parmi ces instituts, les frais de scolarité ne sont pas les mêmes. En moyenne, vous devrez débourser, à la rentrée 2022, 4.032 euros pour une formation en kiné, "soit 19 fois plus qu’une formation universitaire*", précise la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (FNEK).

Mais attention, ces frais ne sont pas les mêmes en fonction du lieu d’études. L’association étudiante évoque même une "disparité territoriale". Un étudiant en kiné dépense en moyenne 6.266 euros de frais de scolarité pour étudier en Île-de-France contre 3.156 euros pour étudier dans une autre région.

Des formations non financées par les régions

"En plus d’être injuste, c’est illégal", s’insurge Claire, étudiante en cinquième année de kiné à l’institut de Brest. En effet, selon le Code de la santé publique, c'est aux régions que revient l'obligation du fonctionnement et de l'équipement des instituts de kinésithérapie publics. Elles peuvent également participer au financement du fonctionnement et des équipements des établissements privés.

Or, "les régions et les ARS (agences régionales de santé) ne répondent pas à leur devoir", avance Mathilde Jacquot, vice-présidente de la FNEK, chargée des affaires sanitaires et sociales. "À Brest, les étudiants paient en moyenne 5.700 euros par an pour une formation publique. On est loin des 170 euros de frais universitaires", explique-t-elle.

L’association étudiante, en procès contre la région Bretagne, réclame une prise en charge complète des frais de scolarité pour les instituts publics. "Ces frais ne sont pas justifiés. On se demande où va cet argent", estime Mathilde Jacquot.

"Les études de kiné ne sont pas accessibles à tous"

Si certains étudiants ont la chance d’être aidés par leurs parents, "nombre d’entre eux doivent faire des emprunts étudiants". "Ma mère s’est demandée comment on allait financer ça. Je ne vis qu'avec ma mère qui n’a pas de revenus élevés", explique Claire.

Elle s’est donc tournée vers un contrat de fidélisation présenté comme "la solution miracle" : "J'ai passé des entretiens dans des établissements de santé en partenariat avec la région Bretagne, après avoir été retenue je dois y travailler durant trois ans après mon diplôme en échange d’un financement total des études et d’un salaire durant la cinquième année d’études”, ajoute l’étudiante.

Aujourd’hui, elle réfléchit à rompre ce contrat. "Mais il me faudrait faire un emprunt de 50 000 euros. Les études de kiné ne sont pas accessibles à tous", conclut-elle.

*Pour ce calcul, la FNEK se base sur une moyenne entre la licence et le master. La moyenne d'une année de licence et une année de master équivaut à 413 euros soit 19,5 fois moins qu'une année en formation kiné (ndlr).

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