Décryptage

Parcoursup : les différentes étapes du classement des candidatures

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Certaines formations peuvent recevoir plus de 1.000 dossiers pour seulement une trentaine de places. © Adobe Stock/BillionPhotos.com
Par Pauline Bluteau, mis à jour le 26 avril 2021
5 min

Ce n’est qu’à partir du 27 mai que les candidats recevront leurs propositions d’admission sur Parcoursup. Le temps pour les établissements du supérieur d’établir un premier classement de leurs futurs étudiants. Car quelle que soit la formation, toutes doivent passer par cette étape de sélection, y compris les écoles dont les concours post-bac ont été annulés en raison de la crise sanitaire.

Dès la fin de la procédure d’inscription sur Parcoursup, le 8 avril dernier, les écoles, instituts de formation et universités ont commencé à recevoir vos dossiers. Plusieurs centaines de milliers de candidatures qu’il faut maintenant trier avant le 27 mai prochain. Administration et responsables de formation se réunissent en jurys d’examen pour effectuer un classement des candidats. Un processus qui prend du temps, puisque certaines formations peuvent recevoir plus de 1.000 dossiers pour seulement une trentaine de places.

Écoles post-bac, universités, BTS, prépas… toutes concernées par le classement des candidats

À quelques exceptions près, toutes les formations se doivent de classer leurs candidats. La majorité des formations passe donc environ un mois à trier tous les dossiers reçus. C’est bien évidemment le cas des formations sélectives (BUT, BTS, prépas, écoles spécialisées…) mais aussi des universités qui doivent établir un classement de leurs futurs étudiants en licence.

C’est pour cela que lors de la phase d’admission, vous pouvez être mis en attente et avoir à suivre l’évolution de votre rang. Votre position dans la liste d’attente aura été au préalable déterminée (entre autres) par l’établissement.

Une méthode automatisée, toujours très utilisée

Ce classement peut s’effectuer de plusieurs manières différentes selon la formation et l’établissement lui-même. Certains privilégient la méthode manuelle quand d’autres préfèrent utiliser l’outil d’aide à la décision sur Parcoursup, soit une méthode automatisée. Tout dépend du nombre de candidatures reçues par rapport à la capacité d’accueil de l’établissement.

Pour faire simple, l’outil d’aide à la décision est en réalité un "fichier" fourni aux formations pour les aider à établir un classement. Les établissements qui l’utilisent n’ont plus qu’à attribuer des coefficients pour chaque élément de la candidature (notamment les bulletins scolaires) en fonction de l’importance qu’ils souhaitent lui donner. Même si seulement 33% des formations ont utilisé l’outil d’aide à la décision en 2019, d’après la Cour des comptes, 66% des candidatures ont été traitées par ce biais sur Parcoursup. Relativement peu répandue côté formations, la méthode automatisée concerne tout de même un volume important de dossiers.

Quelle que soit la méthode choisie, les établissements restent assez peu transparents sur ces classements et les coefficients ne sont pas rendus publics. Vous pouvez toutefois vous fier aux éléments inscrits sur la fiche détaillée de la formation souhaitée, rubrique "Critères généraux d’examens des vœux". Cela vous donne des indices sur ce qui compte vraiment pour les établissements, mais vous ne pouvez pas savoir exactement quelle pondération est appliquée.

L’importance de la vérification "humaine"

Parmi ces critères figurent aussi des éléments plus "qualitatifs", telles que les lettres de motivation, les appréciations des enseignants ou la rubrique "Activités et centres d’intérêt". Après avoir établi un pré-classement grâce aux bulletins scolaires via l’outil d’aide à la décision, certains établissements font un deuxième tri.

Exemple dans un BTS professions immobilières de Montélimar (26). La responsable de la formation explique qu’elle vérifie ce pré-classement en reprenant un à un certains dossiers ayant obtenu entre 12 et 14 de moyenne. Ceux-là peuvent perdre jusqu’à trois points et gagner un point en fonction de leur projet professionnel, de leurs stages, de leur motivation et de leur comportement. Un point peut faire gagner 10 à 15 places aux candidats. Or, les places valent cher pour cette formation qui n’en propose qu'une vingtaine pour plusieurs centaines de demandes.

Un nouveau classement apparaît, passé au crible par la commission d’examen des vœux. Les enseignants doivent expliquer leurs choix. Sachant que certaines formations ont également des quotas à respecter : c’est le cas des BTS qui doivent accueillir en priorité des bacheliers technologiques. À cela il faut ajouter le secteur géographique et les quotas de boursiers qui dépendent directement du rectorat. "Nous n’avons pas la main sur tout, nous devons motiver tous nos choix, la procédure est très encadrée", confirme la responsable du BTS.

Toutes les formations ne peuvent pas établir ce deuxième classement, souvent par manque de temps ou parce que le nombre de candidats est bien trop important par rapport à la capacité d'accueil et que les responsables de formation ne sont pas assez nombreux pour effectuer ce travail.

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