Reportage

Challenge du monde des grandes écoles et universités : entre deux matchs, un échauffement pour les recrutements

publié le 03 juin 2013
5 min

Rencontrer des employeurs entre deux compétitions sportives, c'est ce que proposait le Forum des métiers organisé samedi 1er juin 2013 en marge du cinquième Challenge du monde des grandes écoles et universités. Des échanges informels, qui mènent parfois à l'embauche. Reportage.

Étrange mélange dans les tenues des jeunes candidats qui patientent devant les stands de Schneider Electric, Lagardère, Nestlé ou Disneyland : certains portent un classique costume sombre, d'autres des déguisements de mascottes à tête d'ours ou de lapin géant. Le Forum des métiers, qui s'est tenu samedi 31 mai 2013 au Stade Charléty à Paris, dans le cadre du cinquième Challenge du monde des grandes écoles et universités, tient à la fois du "speed recrutement" – ces entretiens d'embauches express – et de la rencontre festive.

Challenge du monde des grandes écoles et universités 2 // © Alexia Eychenne
Le challenge du monde des grandes écoles et universités côté Forum des métiers samedi 1er juin 2013. // © Alexia Eychenne


Des rencontres sans pression ni crainte de questions pièges

Sur la pelouse du stade ou dans ses travées, quelque 6.000 étudiants ou jeunes diplômés s'affrontent à l'athlétisme ou au football, se sensibilisent au handicap ou assistent à des tables rondes. En minijupes rouges à frou-frou et débardeurs blancs aux couleurs de l'EM Lyon, Chloé et Charlotte, 21 et 20 ans, sont venues faire la fête... une pile de CV sous le bras. Ces étudiantes de deuxième année entament leur recherche de stage pour janvier le temps d'un détour par l'espace Emploi.

"L'idée, c'est surtout de découvrir ce que les entreprises proposent en termes de postes et de métiers, assure Chloé, qui a pu découvrir ceux de la chaîne logistique chez Nestlé. L'ambiance est détendue. Cela met à l'aise pour poser des questions, voire demander des conseils d'orientation." Mais sans perdre de vue pour autant son objectif à plus long terme: "Les recruteurs nous ajoutent à leurs bases de données, ce qui permet de recevoir leurs offres", complète Charlotte.


Peaufiner son discours en vue d'entretiens plus formels
  

Les employeurs sont sur la même longueur d'onde. "On est là pour parler de nous de manière informelle, estime Sylvie Alinc, responsable de la marque employeur et des relations avec l'enseignement supérieur chez Nestlé. Les jeunes connaissent souvent très bien nos marques, mais rarement nos métiers. Peu savent par exemple que l'on cherche aussi des ingénieurs ou des techniciens dans nos usines." Une méconnaissance qui les prive d'opportunités et serait mal vue lors d'un vrai entretien.

Challenge du monde des grandes écoles et universités 1 // © Alexia Eychenne© Alexia Eychenne

Dans la longue queue pour le stand du groupe Lagardère, Alice, 24 ans, diplômée de Novancia à la recherche d'un premier emploi, ne mise pas non plus sur une embauche immédiate. Mais elle attend du salon qu'il l'aide à peaufiner son discours lors d'une rencontre plus formelle. "Je discute avec des salariés pour comprendre ce qu'ils font au quotidien, quelles sont leurs valeurs, l'ambiance de travail et les attentes des groupes vis-à-vis des candidats, témoigne-t-elle. Ce sont des atouts pour un futurs entretiens."


Se faire repérer des recruteurs
  

Impossible, de toute façon, de concrétiser un recrutement sur un bout de table, dans ce stade en sous-sol où résonnent les cornes de brume, expliquent les recruteurs. Le tutoiement est d'ailleurs de rigueur sur certains stands. Pour autant, il n'est pas interdit de se démarquer. "Nous annotons les CV en indiquant ce que nous avons aimé ou non, sinon la rencontre n'aurait pas d'intérêt", précise Sylvie Alinc. Les candidatures sont ensuite adressées aux experts du recrutement, à charge pour eux de les analyser.

Challenge du monde des grandes écoles et universités 3 // © Alexia Eychenne© Alexia Eychenne

GDF-Suez parle aussi clairement d'une "logique de prérecrutement". "On peut ajouter les CV à notre 'talent pool' si aucune offre ne correspond dans l'immédiat aux profils du candidat, mais on peut aussi s'isoler avec eux 15 minutes et prendre date pour un entretien d'embauche la semaine prochaine", explique René Rozot, directeur du recrutement et de la marque employeur du groupe énergétique. GDF-Suez a concrétisé une trentaine d'embauches suite au Forum de l'an passé, notamment des ingénieurs généralistes et des informaticiens, auxquels s'ajoutent 1.500 prises de contact.


Quelques minutes pour sortir du lot
  

Comment sortir du lot en à peine quelques minutes ? Yacine, 25 ans, étudiant à Paris 10 à la recherche d'un contrat d'apprentissage, est capable de citer le nombre de pays dans lequel GDF est présent, comme le montant de ses investissements. "Je m'attendais à un entretien RH sérieux, raconte-t-il, un peu perplexe face à l'agitation autour de lui. Je me suis préparé à des questions sur mes motivations et ma connaissance du groupe."

Une stratégie payante, selon René Rozot. "Les candidats que l'on rencontre viennent tous d'écoles qui nous intéressent. Ceux qui font la différence, résume-t-il, sont ceux qui prouvent leur intérêt pour nous, que le secteur de l''énergie les intéresse, et qu'ils ne font pas le tour des six stands en tenant à chaque fois le même discours." Un conseil qui vaut tout autant pour une candidature spontanée classique !


L'édition 2013 du Challenge du monde des grandes écoles et universités
La cinquième édition du Challenge du Monde des grandes écoles et universités s'est tenue samedi 1er juin 2013 au Stade Charléty, à Paris. Quelque 6.000 étudiants et jeunes diplômés de France et d'Europe se sont affrontés lors d'épreuves de course, de saut, de lancer du poids ou de football, sous le parrainage de l'ancien champion du 400 m haies Stéphane Diagana.
Des événements visaient aussi à sensibiliser les participants à la question du handicap, avec des démonstrations handisport, comme une initiation au basket fauteuil.
Résultats des courses : une équipe d'Aix-Marseille a remporté le décathlon et le foot féminin, et l'ESIEE Paris la version masculine. Quant aux étudiants des Mines d'Albi, de l'INSA Rouen ou de la Warsaw Management School, ils raflent les palmes des supporters ou des pomp-pom girls les plus survoltés...   

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