Témoignage

Apprentissage : "Comment les olympiades des métiers dopent notre début de carrière professionnelle"

Le 8 octobre, la ministre du Travail félicite Allan 21 ans médaille d'argent en taille de pierre et Alexis 21 ans médaille d'or en menuiserie aux WorldSkills de Kazan en 2019.
Le 8 octobre, la ministre du Travail félicite Allan 21 ans médaille d'argent en taille de pierre et Alexis 21 ans médaille d'or en menuiserie aux WorldSkills de Kazan en 2019. © Etienne Gless
Par Etienne Gless, publié le 09 octobre 2019
6 min

En août dernier, ils ont décroché l’or, l’argent, le bronze ou des médailles d’excellence aux olympiades mondiales des métiers à Kazan en Russie. De retour en France, Alexis, Romain, Johan… ont confié à l’Etudiant comment cette compétition internationale les a enrichis professionnellement. Rencontre avec des champions de la taille de pierre, de la menuiserie ou de l’intégration robotique.

"J’ai vécu une expérience unique lors des Worldskills à Kazan en Russie en août dernier. J’ai grandi professionnellement et personnellement", confie Alexis, 21 ans médaillé d’or en menuiserie. "Après une telle expérience, ce n’est pas difficile de trouver du travail", confie le champion mondial de la menuiserie qui poursuit actuellement son tour de France avec les Compagnons du Devoir.

Apprendre à travailler en équipe

Pour Romain, 24 ans, qui a obtenu sa licence professionnelle robotique en 2018, la sélection en équipe de France des métiers puis la participation aux Olympiades de Kazan lui ont apporté la liberté de choisir son employeur et même de décrocher un poste face à des candidats plus diplômés, titulaires d'un titre d’ingénieur ! "J’étais intégrateur robotique et automatismes chez un fabricant de machines-outils et j’ai démissionné pour postuler comme formateur à l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie). Si je l’ai emporté face à des ingénieurs, je le dois à l’expérience acquise aux Worldskills", assure le jeune homme."

"En entretien, j‘ai mis en avant le travail effectué durant la période de préparation et pendant la compétition. Je crois que ce qui a séduit le recruteur, c’est ma capacité de travail. Être capable de fournir un effort coûte que coûte pour arriver à ses fins, se donner du mal, un employeur aime ça !" sourit Romain qui a décroché une médaille d’argent et fait découvrir son métier mal aimé et mal connu d’intégrateur robotique.

"Dans l’industrie, l’intégrateur robotique met au point des solutions robotisées qui sont intégrées dans les processus de fabrication". Pour Romain, l’aventure WorldSkills c’est aussi l’occasion de développer des compétences transversales comme le travail en équipe avec des professionnels venus de métiers très différents (art floral, menuiserie, bijouterie, coiffure…) et aussi des valeurs comme le respect de l’autre : "Il n’y a pas de métier supérieur ou inférieur aux autres. Et comme nous représentions tous la France, l’équipe a développé un véritable code d’honneur".

Progresser en anglais, en gestion du temps et du stress

"Cette compétition m’a fait progresser à grande vitesse dans mon métier", se souvient également Allan, 21 ans, tailleur de pierre, qui, après un CAP obtenu en 2016 et un brevet professionnel (BP) en 2018, continue à se former en apprentissage pour préparer un BTS. "On se confronte à d’autres jeunes du monde entier et forcément on progresse techniquement", explique Allan qui a décroché une médaille d’argent.

"Le plus dur lors de la compétition était de gérer mon temps et mon stress : je devais réaliser la taille de ma pièce dans un temps limité et je ressentais énormément de pression avec la peur de ne pas finir dans les temps impartis", explique le jeune professionnel. "Sur un plan plus personnel, le fait d’appartenir à l’équipe de France des métiers m’a aidé à surmonter ma timidité", confie encore Allan. "Les olympiades des métiers ça nous change". Louis, 22 ans, jardinier paysagiste a quant à lui amélioré son niveau d’anglais à l’occasion de la compétition internationale. "Et sur mon métier proprement dit j’ai découvert d’autres techniques propres à des pays étrangers."

Un réseau professionnel puissant et un tremplin pour choisir son emploi

Pour Thomas, frigoriste, la participation aux Olympiades lui a plus prosaïquement permis d’être très courtisé par les entreprises, et ce dès la compétition nationale : "Dès que j’ai intégré l’équipe de France des métiers, j’ai reçu plusieurs offres d’emplois via LinkedIn. Mais j’ai préféré choisir une entreprise différente, que j’avais déjà ciblée et où je voulais vraiment aller".

Car les WorldSkills, c’est aussi un réseau professionnel : "J’ai pu trouver une piste pour effectuer mon stage de trois mois en soudure industrielle à l’issue de mes dix mois de formation spécialisée", se réjouit ainsi Maxime 22 ans, ingénieur Arts-et-métiers, qui concourrait en équipe en production industrielle.

Robin, 22 ans, étudiant à l’école Boulle et candidat dans la catégorie ébénisterie a profité de la réception de l’équipe de France des métiers au ministère du Travail pour solliciter la ministre, Muriel Pénicaud : "Le Mobilier national a lancé un appel d’offres pour renouveler le mobilier de la salle de réunion du conseil des ministres à l’Élysée. Nous avons constitué une équipe de quatre élèves de mon école pour y répondre et j’ai obtenu un rendez-vous pour discuter avec la ministre du travail des fonctionnalités recherchées", explique Robin. "Les olympiades des métiers permettent de créer un réseau, c'est un vrai tremplin professionnel !" conclut l’étudiant.

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