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Budget : les coups de pouce pour financer votre projet étudiant

Des associations vendent à tour de rôle des plats maison pour financer leurs projets.
À Sciences po Bordeaux, les associations vendent à tour de rôle des plats maison pour financer leurs projets. © Eugénie Baccot/Divergence pour l'Etudiant
Par Delphine Dauvergne, publié le 03 octobre 2018
6 min

Bourses des établissements, crowdfunding, partenariats… Découvrez les aides financières dont vous pouvez bénéficier et les moyens à votre disposition pour monter vos projets étudiants.

"Quel que soit le type de demande de financement, il faut fignoler son dossier, être synthétique – avec une idée par page – mais aussi être attentif aux dates du calendrier imposé et toujours viser au moins deux financeurs", conseille Valentine Welter, coordinatrice territoriale à Animafac. Ces principes de base posés, vous devez chercher les types d’aides qui correspondent le plus à votre projet, associatif ou start-up.

L’enseignement supérieur à la rescousse

L’une des principales aides aux projets étudiants, c’est le FSDIE (fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes). Il en existe un dans chaque université. Il est alimenté désormais par une partie de l’argent issu de la CVEC (contribution vie étudiante et campus), mais aussi par les universités et les collectivités locales.

"Les dossiers sont examinés en commissions. Attention : il y en a souvent seulement que trois ou quatre dans l’année, met en garde Valentine Welter. L’un des critères principaux pour être sélectionné : avoir un impact sur l’ensemble des étudiants. Les projets retenus peuvent être un ciné-débat, la création d’une épicerie solidaire, un accompagnement d’étudiants en situation de handicap…"

Ainsi, pour aider à financer les deux événements (dont un à l’étranger) de son association, Aix ONU, Mélanie a déposé un dossier auprès du FSDIE. L'étudiante de Sciences po Aix a récolté une enveloppe de 3.000 € pour un budget annuel d’environ 12.000 € (billets d’avion, hôtels…).

Si vous n’êtes pas à l’université, sachez que "la plupart des écoles (surtout les écoles de commerce) proposent des bourses et ont un budget dédié au développement de projets associatifs étudiants", informe Valentine Welter.

Démarchez les entreprises

"Vous pouvez trouver des financements privés, via des appels d’offres d’entreprises, des fondations ou encore du mécénat. Mais il faut savoir qu’une entreprise sera toujours plus encline à fournir de l’aide en nature, comme du matériel ou des dons de boissons et nourriture", précise Valentine Welter.

Adrien, jeune diplômé de Polytech Annecy-Chambéry, a participé à l’organisation de l’assemblée générale des élèves des BDE (bureaux des élèves) Polytech. "L’une des astuces trouvées pour réduire le coût a été de solliciter la mutuelle étudiante SMERRA. Elle nous a promis de rembourser des petits déjeuners équilibrés à hauteur de 3 € par personne et par jour pour notre week-end ski, ce qui a permis d’économiser environ 900 €". De con côté, l’association de Mélanie a réussi à convaincre une banque de la sponsoriser, avec un don de 1.500 €, en échange de publicité lors de leurs événements.

Des aides proches de chez vous

Ne vous privez pas de contacter toutes les collectivités locales de votre territoire (mairie, département, agglomération, région…). "Des projets de solidarité ou d’animation peuvent avoir des impacts et être légitimes pour obtenir ce genre de financement. Montrez dans votre dossier que votre action bénéficiera aux habitants", préconise Valentine Welter.

Au sein des préfectures, il existe des directions départementales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale et des directions régionales des af­faires culturelles. N’hésitez pas à vous renseigner pour savoir si votre projet rentre dans leurs critères.

Autre cible pour obtenir des financements publics : le programme ministériel Envie d’agir, avec deux types d’aides possibles. Le dispositif Projets-Jeunes concerne les premiers projets, qui ont une utilité sociale (1.000 € maximum) et le Défi-Jeunes concerne les projets de défi personnel ou à visée professionnalisante (6.000 € maximum).

Faites des concours !

Le réseau des CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires) est lui aussi doté d’un dispositif de soutien aux projets étudiants, Culture-ActionS. Pour y accéder, il faut être "un groupe d’étudiants ou une association étudiante, avec un projet qui aura des retombées significatives sur le milieu étudiant. Certains CROUS, comme celui de Paris, sont plus sollicités que d’autres, mais on peut espérer un financement de 700 € en moyenne, selon le projet en question", indique Valentine Welter. Un concours national récompense chaque année huit projets Culture-ActionS avec un coup de pouce supplémentaire.

Selon le type de projet (association, start-up…) et la thématique choisie (écologie, mode, cuisine, culture…), plusieurs autres concours étudiants peuvent vous permettre de décrocher un financement, mais aussi l’accompagnement de professionnels, voire d’incubateurs. Par exemple, le concours La Riposte, d’Animafac, propose – en plus d’un chèque – un week-end de formation et un accompagnement sur-mesure réalisés par l’association et ses partenaires ainsi que la possibilité de disposer d'un bureau. On peut également citer le prix PÉPITE-Tremplin pour l’Entrepreneuriat Étudiant, le concours pour jeunes réalisateurs de la Commission européenne, les prix Moovjee, ou encore Innovate! pour la solidarité.

Crowdfunding et débrouille

Le financement participatif est devenu un incontournable des projets étudiants

. Pour lancer son entreprise, une marque de vêtements pour la montagne et le ski, Samuel a récolté 3.000 € sur la plate-forme de crowdfunding Ulule. "Ces fonds nous ont permis de démarrer mais aussi de constituer une communauté de clients, qui nous font des retours sur les produits", témoigne cet étudiant à Grenoble Ecole de Management.

Enfin, pour financer votre projet, faites preuve d'imagination ! Exemple avec l’association de Mélanie : celle-ci organise "des goûters toute l’année, où les adhérents cuisinent. On a aussi commandé des pulls qu’on revendra aux étudiants". Il n’y a pas de petit profit !

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