Enquête

5 raisons de choisir les métiers de l'agriculture

Noémie, 23 ans, salariée agricole dans une ferme laitière bio en Loire-Atlantique, a commencé sa carrière comme cowgirl en Californie.
Noémie, 23 ans, salariée agricole dans une ferme laitière bio en Loire-Atlantique, a commencé sa carrière comme cowgirl en Californie. © ANEFA
Par Étienne Gless, publié le 01 août 2016
1 min

L'amour est dans le pré, comme dit l'émission de télé. Si vous aimez vivre au grand air et que vous n'avez pas peur de retrousser vos manches, voici pourquoi l'agriculture reste un secteur d'avenir.

1. L'agriculture recrute toujours !

L'agriculture emploie 1,1 million de salariés, à temps partiel ou temps complet. Les chefs d'exploitation recrutent encore l'équivalent de 35.000 nouveaux salariés à temps complet par an pour des postes qualifiés : des diplômés d'un CAP agricole au minimum, d'un bac pro et de plus en plus d'un BTS agricole. Le BTSA se révèle également nécessaire pour devenir exploitant agricole. Ainsi, le secteur des grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux…) requiert des connaissances techniques et économiques de plus en plus pointues. "Dans ce secteur, les formations supérieures sont les plus demandées, en particulier les titulaires d'un bac +2, que concernent 62 % des offres d'emploi", constate l'APECITA, l'équivalent de Pôle Emploi dans l'agriculture.

Autre tendance : l'emploi agricole s'exerce de plus en plus dans un groupement d'employeurs (des petits exploitants se partagent des salariés) ou dans des entreprises de prestation de services, quand un exploitant agricole n'a pas le matériel ou les compétences disponibles pour certains travaux.

Enfin, pour nombre de  travaux des champs (taille, moisson, récolte, vendange…), l'agriculture recrute de nombreux saisonniers : 850.000 contrats d'embauche sont signés chaque année.

2. Des métiers manquent de bras : agent viticole, agent de culture légumière, agent d'élevage…

La France reste le premier producteur de vin du monde. Si vous avez les compétences pour tailler la vigne, la récolter et conduire un tracteur… foncez ! Le secteur peine à pourvoir les postes d'agents viticoles et de tractoristes, d'après la bourse d'emploi de l'ANEFA (7.000 offres par an).
Autre secteur qui peine à recruter, le maraîchage. Un tiers des offres déposées à Pôle Emploi ne trouvent pas preneurs, principalement les postes d'agents de cultures légumières ou fruitières et les chefs de culture. D'après les recruteurs, ces filières attirent peu les jeunes diplômés.

L'élevage d'animaux de troupeaux (bovins et porcins surtout), pâtissant d'une mauvaise image, attire également peu les jeunes. Dans ces métiers de la production animale, les exploitants recherchent avant tout des profils qualifiés : des agents d'élevage maîtrisant les gestes techniques du métier mais possédant aussi les connaissances qui gravitent autour. Génétique, contraintes environnementales, qualité et traçabilité des produits, bien-être des animaux… génèrent des besoins en compétences élevées pour des postes dans le conseil et le développement. Des postes acessibles à partir de bac +2.

3. Horticulture, travaux paysagers… des filières porteuses

Fleurs, fruits et arbustes vous bottent ? Vous tombez bien : pépinières et entreprises horticoles recrutent. Les 5.000 entreprises de production horticole ornementale (compositions florales, espaces verts, murs végétalisés…) emploient 20.000 personnes dont près des deux tiers en CDI (contrat à durée indéterminée). La majorité de la population vit en ville et le besoin est fort de garder le contact avec la nature… Et comme la production nationale est encore insuffisante pour répondre à la demande, cela ouvre de nouvelles opportunités d'emploi !
Autre secteur florissant depuis dix ans : celui des travaux paysagers (paysages, jardins, espaces verts). Votre mission ? Faire de la France un jardin ! Les 28.600 entreprises dans ce domaine emploient 65.300 salariés et recrutent en CDI à 80 %. Élagueur, ouvrier paysagiste, chef d'équipe… : il y a de l'emploi pour tous les niveaux de formation, du CAP à bac +6. Néanmoins, d'après le site d'offres d'emploi de l'APECITA, les niveaux de formation les plus demandés sont le bac (25 % des offres) et le BTS (52 %).

4. L'agriculture se féminise

Bienvenue aux filles ! 40 % des salariés des exploitations agricoles sont désormais des salarié-e-s. De même, à la tête des exploitations, on retrouve de plus en plus de femmes. Elles représentent le quart des chefs d'exploitations, selon une étude de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) consacrée à l'emploi féminin. Des métiers jugés autrefois trop physiques sont rendus accessibles grâce aux nouvelles technologies et à la mécanisation. "Je mesure 1,57 m, je pèse 50 kilos et je m'en sors très bien", sourit Noémie Grégoire, 23 ans, agent d'élevage laitier en Loire-Atlantique, qui doit nourrir, soigner et traire 70 vaches dans une ferme.

5. Public, privé : des chemins variés pour se former

190.000 jeunes choisissent chaque année de se former à l'enseignement agricole. Vous pouvez les rejoindre et vous préparer aux métiers de l'agriculture dans le secteur public comme dans le privé. Le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt a la tutelle de l'enseignement public agricole. Sur le site educagri.fr, vous trouverez l'ensemble des établissements de formation publics, soit environ 1.200. Pour l'enseignement agricole privé, trois fédérations d'établissements existent. Les 430 Maisons familiales rurales forment chaque année 93.000 jeunes en alternance. De son côté, le CNEAP regroupe 218 établissements. Enfin, l'UNREP regroupe une centaine d'établissements et de centres de formation.

Témoignage - Noémie Grégoire, 23 ans, agent d'élevage laitier
Salariée agricole dans une ferme laitière de 70 vaches à Héric (44), Noémie exerce le métier d'agent d'élevage laitier depuis décembre 2013. Soins aux animaux, traite, conduite de matériels, travaux de culture, réparation de matériels… Noémie travaille en alternance avec un autre salarié. "Une semaine sur deux, je commence à 6 heures du matin, l'autre à 9 heures".
Noémie n'est pas issue du milieu agricole mais elle se passionne pour les chevaux à l'adolescence et décide de passer un bac STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant). Elle l'obtient en 2010 au lycée agricole Jules-Rieffel de Saint-Herblain (44).
Elle prépare ensuite son BTS (brevet de technicien) agricole en alternance à Carquefou, au sein d'une Maison familiale rurale, un établissement d'enseignement privé sous contrat. "Le BTS ACSE (analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole) est axé gestion. Il m'a permis d'acquérir une bonne connaissance générale de l'exploitation agricole", estime Noémie qui a multiplié les stages durant sa formation.La jeune femme a pu réaliser un stage de trois mois aux États-Unis, dans un ranch californien où elle était cow-girl. "Je préparais les chevaux qui allaient convoyer le bétail et j'étais à cheval pour ramener le troupeau. C'était génial !", se souvient-elle.
Rentrée en France fin 2013, Noémie se met à la recherche d'un emploi dans l'élevage dans son département d'origine. Pôle Emploi la met en relation avec la bourse de l'emploi agricole de l'ANEFA. Noémie répond à plusieurs annonces et, en une semaine, est embauchée dans une exploitation laitière labellisée agriculture biologique : "Je suis actuellement payée 125 % du SMIC. Le contenu du travail, le salaire, les responsabilités… Mon travail me convient très bien !"

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