Décryptage

Métiers de l'assurance : des emplois garantis !

Les conseillers clientèle à distance font partie des métiers recherchés par les entreprises d'assurance.
Les conseillers clientèle à distance font partie des métiers recherchés par les entreprises d'assurance. © Plainpicture/Kniel Synnatzschke
Par Catherine de Coppet, publié le 22 novembre 2016
6 min

Souvent méconnu, le secteur de l’assurance a plutôt bien résisté à la crise. Offrant une palette de métiers variés, il recrute un peu plus de 10.000 personnes chaque année, en particulier des commerciaux et des conseillers clientèle.

L'assurance, un secteur réservé aux plus expérimentés et aux plus vieux ? Détrompez-vous ! Si ces métiers peuvent souffrir d'une image plutôt austère, sachez que près de 60 % des nouveaux recrutés ont moins de 30 ans. En outre, près d'une embauche sur cinq en CDI [contrat à durée indéterminée] concerne des moins de 26 ans. Sans parler du nombre d'alternants, qui n'a cessé d'augmenter ces dernières années. En 2015, ceux-ci représentaient 25 % des recrutements.

"Le secteur se porte bien et continue de recruter de façon quasi constante, malgré la crise et un contexte de départs massifs à la retraite qui met parfois les entreprises au défi", commente Norbert Girard, secrétaire général de l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance. En 2015, plus de 13.000 personnes ont été recrutées dans le secteur, que ce soit pour un premier contrat ou pour une mobilité.

Lire aussi : Les métiers du secteur banque-finance

Recherche commerciaux et gestionnaires

Ce sont principalement les métiers de commerciaux et de conseillers clientèle ou gestionnaires qui restent les plus pourvoyeurs d'emplois. "Nous recrutons essentiellement des conseillers commerciaux à distance, en centre d'appel", confirme par exemple Adélaïde Fromentay, chargée de recrutement à la MAIF, une entreprise mutualiste qui recrute 800 personnes cette année.

Que ce soit à distance ou en face-à-face, le conseiller commercial a pour mission d'expliquer au client les différentes offres qu'il peut proposer à partir de ses besoins. "La base du métier, c'est la relation client, avec cette dimension très importante de satisfaction et de qualité de service", insiste Adélaïde Fromentay. Santé, retraite, accidents, prévoyance, assistance... l'assurance est de fait en première ligne pour la protection des personnes, d'où l'importance de l'écoute et de la capacité à s'adapter aux situations. "Ce sont des postes où les salariés ont beaucoup d'autonomie, où les missions sont variées et intéressantes", commente la chargée de recrutement. Un métier proche de celui de gestionnaire. "Nous recrutons des personnes qui travaillent sur le volet sinistre, soit comme gestionnaire de contrats, soit en charge des déclarations de sinistres", explique Adélaïde Fromentay.

Pour ces deux métiers-phares, le niveau de formation exigé est le bac+2, et les salaires oscillent entre 24.000 et 27.000 € bruts pour un débutant. "80 % des recrutés chaque année dans le secteur ont au moins ce niveau", précise Norbert Girard. Diplôme roi pour intégrer le secteur, le BTS (brevet de technicien supérieur) assurance. "Les BTS NRC ou MUC, ainsi que les licences pro assurance sont des voies classiques pour décrocher un emploi de conseiller commercial ou clientèle", poursuit le spécialiste. Pour des postes à plus forte responsabilité dans ce domaine, comme responsable d'équipe par exemple, des niveaux plus élevés de diplôme sont attendus. "Niveau bac+5, les diplômés d'écoles de commerce ou de l'ENASS sont de bons profils", indique Norbert Girard.

L'impact du digital

Mais le secteur de l'assurance recrute aussi des profils plus spécifiques et pointus, du fait de l'impact des nouvelles technologies sur le secteur. "On voit se développer des métiers issus de l'hybridation de plusieurs autres", commente Norbert Girard. À l'instar des métiers de data scientist et data analyst, qui se développent. "Il s'agit de statisticiens qui se sont spécialisés en bases de données ou en marketing", poursuit l'expert. "Le digital analyst assure la qualité et la fiabilité des données recueillies", explique Adelaïde Fromentay.

De nouveaux métiers, liés à des diplômes spécifiques du digital, émergent également dans les entreprises d'assurance, notamment en marketing. "Nous recrutons des UX designers chargés de penser les parcours clients sur le Web, mais aussi ce qu'on appelle des Scrum masters, en référence à la méthodologie marketing du même nom", souligne la chargée de recrutement à la MAIF.

Entré par hasard, resté par choix

Les spécialistes du secteur et les recruteurs insistent également sur les possibilités d'évolution offertes par la profession. "Quatre salariés sur cinq ont été au moins une fois en formation sur l'année 2015", explique Norbert Girard. À côté de l'évolution vers des fonctions de management ou à fortes responsabilités, le secteur permet une évolution dans des secteurs d'activité très variables. Tous les domaines de la vie étant couverts par les assureurs, chacun peut y trouver moyen de s'épanouir en fonction de ses goûts. "On y entre parfois par hasard, mais on y reste par choix !", souligne Norbert Girard.

Cette variété se retrouve dans le profil des entreprises qui recrutent. "Cela va de la PME [petite ou moyenne entreprise] qui fait du courtage au grand groupe", indique Louis-Christian de Baudus, fondateur du Salon de l'assurance. L'assurance permet aussi à de nombreux cadres de se lancer à leur compte à un moment de leur carrière, comme agent général."

"Après mon bac ES, je ne savais encore pas trop ce que je voulais faire, mais j'aimais bien la relation client, le conseil. Je me suis inscrite en fac d'AES [administration économique et sociale], mais le rythme ne me convenait pas. Je n'allais pas assez en cours ! C'est en discutant par hasard avec mon assureur que j'ai eu envie de me lancer dans le secteur. J'ai passé un BTS NRC [négociation et relation client] au lycée Sainte-Ursule de Caen, puis j'ai été admise à l'IUT, l'établissement le plus proche de chez moi à proposer la licence assurance, banque, finance.

Les cours sont tous assurés par des professionnels du secteur, c'est très intéressant ! Je suis engagée dans la spécialité vente d'assurances de personnes. Ce qui me plaît le plus pour l'instant concerne toute la protection sociale : calcul des pensions de retraite, prévoyance, maladie... Quand on voit tout ce qu'un assureur peut apporter aux personnes, c'est motivant. Je me vois bien pour commencer conseillère clientèle assurance-vie ou prévoyance. La majorité de mes camarades veulent devenir agent général, c'est-à-dire à leur compte, franchisés, parce qu'on dit que cela rapporte plus."

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