Décryptage

Partir à l'étranger seul ou en échange : quelles différences ?

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Partir seul peut sembler la meilleure option pour vous immerger dans la vie locale. Mais vous ne serez pas aidé dans vos démarches. © Gemma Ferrando/Westend61/Plainpicture
Par Sophie Collet, avec la collaboration de Morgane Taquet, publié le 21 janvier 2017
1 min

Votre établissement n’a pas de partenariat avec l’université étrangère qui vous intéresse ? Si vous envisagez d'organiser vous-même votre voyage, attention : les formalités sont lourdes. Cet extrait de l'ouvrage “Partir étudier à l'étranger” de Sophie Collet vous dit à quoi vous attendre.

Partir, oui, mais dans quel cadre ? Se lancer seul dans l'aventure peut sembler le meilleur moyen de se plonger dans le pays d'accueil, mais cette expérience comporte aussi de nombreux obstacles, pour l'essentiel administratifs. À l'inverse, les accords d'échanges permettent de partir avec des formalités allégées.

Mieux vaut partir en échange qu'en solitaire…

Enseignants et responsables universitaires sont unanimes : mieux vaut partir encadré, pour retirer un maximum de bénéfices de son séjour. Partir en échange, c'est alléger toutes les formalités pour entrer dans le vif du sujet : procédure d'inscription simplifiée, exonération des frais de scolarité, reconnaissance du diplôme au retour et même vie quotidienne facilitée. En effet, les services des relations internationales des universités d'accueil peuvent souvent vous aider à trouver un logement. Ils organisent parfois des cours de langues réservés aux étrangers ou mettent sur pied des visites culturelles.

Selon les pays, c'est essentiellement la dispense des droits d'inscription dans l'université d'accueil qui s'avère intéressante. En programme d'échanges, vous ne payez que les frais de votre établissement d'origine. En outre, vous obtiendrez plus facilement des bourses. Pour les organismes qui délivrent les aides financières, les programmes d'échanges sont en effet une garantie de fiabilité.

Lire aussi : Études à l’étranger : le coût du séjour freine les étudiants

Et à votre retour, vous verrez votre expérience validée en France. Or cette équivalence sera beaucoup plus difficile à obtenir si vous partez par vos propres moyens.

Pour augmenter vos chances, ciblez bien votre demande

Si votre dossier ne vous le permet pas, ne vous montrez pas trop gourmand sur la destination. Vous pourrez vivre une année très enrichissante même dans une ville moins charismatique que Londres, Madrid ou Berlin. Delphine témoigne : “J'ai passé une année inoubliable à Wolverhampton, en Angleterre, alors que je n'aurais jamais imaginé pouvoir apprécier cette ville industrielle qui a tout du ‘black country’ ! Mais j'ai immédiatement rencontré des gens très sympas qui sont rapidement devenus des amis.”

Alors essayez d'évaluer avec lucidité vos chances lorsque vous remplissez vos choix dans le dossier de candidature et n'hésitez pas à vous faire conseiller par des professeurs ou d'anciens étudiants partis en échange.

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… mais le nombre de départs individuels reste important

Malgré l'essor des accords d'échanges, Erasmus en tête, les départs individuels (les “free movers”) restent légion. D'après CampusFrance, l'agence française chargée de la promotion de l'enseignement supérieur français à l'étranger, ils représenteraient même plus de 80 % des départs à l'étranger des étudiants français !

Ces chiffres ne doivent pas faire oublier que la fréquence de cette pratique ne garantit en rien sa facilité… Car vous devrez vous occuper de tout personnellement : inscription, assurance santé, recherche de logement, etc. De même, les bourses vous seront beaucoup plus difficiles à obtenir. Et surtout : la reconnaissance de votre année à l'étranger est loin d'être garantie.

Lire aussi : Les diplômes obtenus à l'étranger sont-ils reconnus en France ?

Cependant, si vous avez déjà effectué récemment un séjour Erasmus (vous n'y avez droit qu'une seule fois par cycle d'études), ou si vous souhaitez absolument partir dans une fac qui ne dispose pas de partenariat avec votre établissement, vous pourrez examiner cette possibilité. Si vous êtes sûr de votre projet et pensez que le jeu en vaut la chandelle, tentez votre chance !

En passant par les agences nationales pour la mobilité étudiante

Heureusement, quelques structures existent pour soutenir les départs individuels en séjour d'études. Il s'agit notamment des agences nationales pour la mobilité étudiante. Ces agences disposent parfois de leurs propres programmes, voire de bourses réservées aux étudiants étrangers.

Pour en savoir plus sur toutes les options, commencez par vous renseigner à l'ambassade du pays d'accueil souhaité (ou déjà sur son site Internet). Puis dirigez-vous vers les agences officielles qui centralisent les informations relatives à un pays. En voici une liste non exhaustive : DAAD pour l'Allemagne, British Council et UCAS pour l'Angleterre, Study in Australia pour l'Australie, Commission Fulbright pour les États-Unis… Certaines disposent de services qui vous aideront dans vos démarches.

En contactant directement l'établissement de votre choix

Si vous optez pour cette solution, vous serez traité exactement comme un étudiant local. Une fois sur place, vous n'entretenez plus aucun lien avec un établissement français.

Marion a effectué un BA (bachelor, l'équivalent de la licence) en “free mover” à Londres. Elle raconte : “Je suis partie tout de suite après mon bac. En France, je me sentais prise en étau entre le choix de la classe prépa ou celui de l'université. Moi, j'avais envie d'une année de césure à l'étranger et je savais que ce type d'expérience est plutôt mal vu dans le système français. À l'époque, j'étais au lycée français de Bruxelles, et beaucoup de mes camarades d'origines diverses s'apprêtaient à s'inscrire en fac en Angleterre. Je me suis dit ‘pourquoi pas moi ?’ et j'ai tenté l'aventure.”

La jeune fille prévient que la préparation ne s'est pas révélée de tout repos : “C'était très lourd : choix des universités, envoi des dossiers, tests de langues, entretiens d'admission… Heureusement, nos profs étaient vraiment impliqués et nous ont beaucoup aidés. Ils nous entraînaient même pour les entretiens ! Sans eux, je crois que je n'y serais pas arrivée. Pourtant je parlais déjà très bien anglais : j'avais passé une partie de mon adolescence aux États-Unis.”

“En Grande-Bretagne, j'ai été traitée exactement comme les étudiants locaux. J'ai obtenu mon BA au bout de quatre ans et, depuis, je me suis inscrite en master, toujours en Grande-Bretagne, en poursuivant sur ma lancée. J'imagine que je resterai à Londres pour trouver un premier emploi. Ensuite, je ne sais pas encore…”

Ce qu'il faut savoir sur le Brexit

Fin juin 2016, le Royaume-Uni a voté par référendum pour sa sortie de l'UE (Union européenne), ce qu'on appelle le Brexit. Si la sortie effective ne devrait pas intervenir tout de suite, se pose la question de l'accueil des étudiants étrangers dans les universités britanniques.

Droits d'inscription, bourses, prêts étudiants… Les règles post-Brexit s'appliquant aux étudiants européens inscrits dans les universités anglaises et galloises ne devraient pas changer, du moins à court terme. Le gouvernement britannique a assuré que les étudiants européens inscrits pour l'année 2016-2017 ou l'année 2017-2018 ont la garantie de continuer à payer les mêmes droits d'inscription que les Britanniques, qui bénéficient du “home fee status”, pendant toute la durée de leur premier cycle. Et ce, même après que le Royaume-Uni aura quitté l'UE. Ce statut dérogatoire permet aux étudiants européens d'éviter le barème des droits d'inscription appliqué aux internationaux.

POUR ALLER PLUS LOIN
À découvrir aux Éditions de l'Etudiant :
Partir étudier à l'étranger”,
par Sophie Collet.

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