Reportage

Une année en troisième : retrouvailles au collège pour la cérémonie du brevet

Une signature contre son diplôme national du brevet ? Marché conclu.
Une signature pour obtenir son diplôme national du brevet. © Martin Rhodes
Par Martin Rhodes, publié le 15 novembre 2016
1 min

IMMERSION AU COLLÈGE. Épisode 3. Alors que les 3e4 s’exercent en prévision du brevet, les anciens élèves du collège Gustave-Flaubert, à Paris, sont revenus le temps d'une soirée pour la cérémonie de remise du diplôme national.

Grosse journée. Pour les élèves de la 3e4, ce mardi de novembre s'achève par un contrôle de type brevet en technologie. Quand la sonnerie retentit à 17 h 25, les élèves se ruent hors de la salle de cours. À 17 h 28, Françoise Dedieu, la prof de techno, est seule dans la salle. La majorité des élèves de la classe ignorent l'événement qui se prépare au sein même du collège : la cérémonie de remise du diplôme national du brevet.

"Il y a une cérémonie ce soir ? Comme dans les universités américaines avec lancé de chapeaux et tout le reste ? Ah non, je ne savais pas", s'étonne avec humour Yacine. "Ma grande sœur récupère son diplôme ce soir, donc je suis au courant. Mais il me semble que ce n'est pas le cas de mes camarades", indique Sirine.

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Comme au bon vieux temps

À 17 h 45, c'est comme si une nouvelle journée commençait à Gustave-Flaubert. Une centaine de jeunes discutent et se chamaillent devant le collège en attendant l'ouverture des portes. Ces lycéens reçus au brevet 2016 sont venus récupérer leur diplôme dans leur ancien établissement. Beaucoup d'entre eux ne se sont pas revus depuis la dernière épreuve en juin 2016. Garçons et filles s'interpellent et se sautent au cou en poussant des cris de joie. Sacrée ambiance ! Les groupes d'amis se reforment très vite.

On parle du lycée, des profs sévères et des différents enseignements d'exploration proposés en seconde. On en profite pour commenter les nouveaux looks et coupes de cheveux. Comme au bon vieux temps.
Tout ce petit monde se retrouve au CDI (centre de documentation et d'information). L'équipe pédagogique est quasiment au complet. L'invité d'honneur est Ismaël M'Baye, le président de l'association Expressions de France.

Le micro à la main, Laurence Leyendecker, la principale, demande aux anciens élèves de prendre place dans le calme. "Je sens que je vais distribuer des heures de colle", ironise-t-elle. "Je n'ai plus de cahier de correspondance", lance un ancien. Rire général.

"Je remarque que certains se sont invités"

La principale est visiblement émue. Elle a vu grandir, dans tous les sens du terme, les jeunes ici présents. "Je remarque que certains élèves qui n'ont pas eu le brevet se sont invités, reprend Laurence Leyendecker. J'en suis vraiment ravie, vous êtes les bienvenus."

Les quelque parents présents dans l'assemblée échangent des regards évocateurs. La "cérémonie républicaine de remise du diplôme national du brevet" est une des innovations du nouveau brevet. Elle remplace le simple acte administratif (remise en mains propres au secrétariat) et fait débat. Certains parlent de double peine, de cérémonie qui insiste aussi bien sur la réussite que sur l'échec.

Pourquoi exclure d'un événement républicain les élèves qui ont échoué ? Sont-ils de moins bons citoyens que les autres ? Laurence Leyendecker préfère utiliser le terme de "soirée de remise du diplôme national du brevet". La principale a une idée pour l'année prochaine : instaurer "une soirée des réussites". Celle-ci rassemblerait toutes celles et ceux qui ont fait la fierté du collège dans les domaines sportifs, culturels, associatifs ou scolaires.

Le brevet : le premier diplôme

Pour l'heure, Laurence Leyendecker passe le micro à Kamel Chabane, l'actuel professeur principal de la 3e4. "Pour beaucoup d'entre vous, l'obtention du brevet n'était pas une évidence il y a quelques années, rappelle le professeur d'histoire-géographie. N'oubliez pas que vous êtes tous capables de progresser et d'accomplir de grandes choses. J'espère que ce diplôme est le premier d'une longue série."

Le collège Gustave-Flaubert compte 100 reçus sur 133 candidats. Les lauréats sont répartis par ordre alphabétique sur trois rangées. Une petite signature en face de leur nom et ils récupèrent deux documents : les notes obtenues et le précieux diplôme jaune flanqué d'une couronne de laurier. 


Léana a décroché la mention bien

La mère de Léana est "aux anges". Sa fille a décroché la mention bien. Nolan, Alexandre et Adam – qui ne se quittent pas d'une semelle – prennent des selfies avec leur diplôme. Mona, quant à elle, discute tranquillement avec Anne-Marie Jouanny. L'enseignante de musique l'a beaucoup aidée dans ses révisions. "Je suis très fière parce que ce n'était pas gagné, confie la lycéenne. Seulement, je vise déjà d'autres objectifs : le bac puis le métier de sage-femme."

Le collège Gustave-Flaubert en chiffres

560 élèves

1/4 d'élèves boursiers

5 classes par niveau

1 classe relais et 1 classe Ulis

75,2 % de réussite au DNB (diplôme national du brevet) en 2016 mais une forte hétérogénéité du niveau des élèves : 13 % de mention TB, 21 % de mention B, 18 % de mention AB, 22 % sans mention.

L'Etudiant retourne au collège !

En 2016-2017, la rédaction de l'Etudiant retourne sur les bancs du collège ! Direction l'établissement Gustave-Flaubert, à Paris. Mois après mois, on partage la vie d'une classe de 3e durant cette année scolaire rythmée par le stage, la préparation de l'orientation des élèves et celle du brevet. Pour suivre notre immersion : #letudiantretourneaucollege.

Lire aussi :

- L'épisode 1 de l'immersion au collège

- L'épisode 2 de l'immersion au collège

- L'épisode 1 de l'immersion au lycée

- L'épisode 2 de l'immersion au lycée

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