Conférence

Covid-19 : poursuivre en master une bonne solution en période de crise ?

Par Lison Bourgeois, publié le 29 avril 2021
4 min

Face à la crise sanitaire, la poursuite en master semble être une option pour différer son entrée sur le marché du travail tout en continuant à se former. Romain Maugey, Senior manager chez Robert Half et François Germinet, président de la commission de la formation et de l’insertion professionnelle à la CPU, vous donnent des clés pour réfléchir sereinement à ce choix.

Entre travailler et poursuivre en master, votre cœur balance ?

Il est évident qu’avec la crise sanitaire à laquelle s’ajoute une crise économique sans précédent, ce choix n’a rien d’anodin. La poursuite en master doit être réfléchie au cas par cas, estime ainsi François Germinet, président de la commission de la formation et de l’insertion professionnelle à la CPU (Conférence des présidents d'université) et président de CY- Cergy Paris Université à l’occasion d’une conférence organisée dans le cadre du Salon spécial master de l’Etudiant.

Les portes du marché de l’emploi restent ouvertes malgré la crise

"Il n’existe pas de solution unique", martèle d’ailleurs François Germinet. Et s’il y a bien une chose pour laquelle les deux invités sont d’accord : chaque cas est particulier. En effet, si vous souhaitez vraiment vous insérer, pas de panique, les offres existent. "Avec la crise sanitaire, il y a un peu moins de sollicitation pour les emplois de non-cadres en CDI", explique Romain Maugey, Senior manager chez Robert Half. Cependant, cette légère baisse ne se confirme pas pour les emplois de cadre en CDI. Il n’y a donc pas de baisse généralisée des offres d’emplois, mais des secteurs plus ou moins touchés par la crise.

Pour Romain Maugey, l’essentiel est surtout de "s’informer et de développer son réseau". Vous pouvez notamment commencer par regarder sur des réseaux sociaux professionnels. LinkedIn, par exemple, vous permettra d’interroger des professionnels de votre secteur, mais aussi d’envoyer des CV à des recruteurs. En élargissant ainsi votre réseau de contacts, vous allez vous rendre compte de la réalité du monde de l’emploi. Vous serez ensuite mieux armés pour choisir de continuer en master ou d’entrer directement sur le marché de l’emploi.

Faire un master après quelques années d’expérience professionnelle

Vous pouvez aussi choisir de travailler après un premier cycle (licence, bachelor, BUT, etc.) puis après quelques années décider de retrouver les bancs de la fac. "En France, on dit à tout le monde : à 25 ans, tu dois avoir tous tes diplômes pour les 40 années qui suivent. Et bien, je pense que ce n’est pas vrai !" ose ainsi François Germinet.

D’ailleurs, selon lui, les formations pour les métiers disponibles dans vingt ans n’existent pas encore.

Mais au-delà de la formation académique, n’hésitez pas à miser sur vos autres talents. "Les entreprises sont sensibles aux compétences acquises avec un master, mais aussi à vos soft skills." ajoute Romain Maugey. Une expérience au sein d’une association, en service civique par exemple, peut être un réel avantage pour votre CV.

Cela dit, attendre la fin de la crise sanitaire en développant de nouvelles compétences peut vous permettre de vous placer sur le marché de l’emploi. Romain Maugey conseille aussi de regarder les nouvelles offres de formations en développement durable ou vers la transition énergétique par exemple. "Il faut que chacune de vos expériences donne du sens et puisse raconter votre histoire", conclut François Germinet. Si l’entreprise retrouve dans votre candidature les mots clés ou les valeurs qu’elle transmet, alors le tour est joué !

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