Décryptage

Plateforme Mon master : le casse-tête des étudiants en attente de convocation

La phase de réponse de la plateforme Mon master ouvre le 23 juin.
La phase de réponse de la plateforme Mon master ouvre le 23 juin. © Adobe Stock/Prostock-studio
Par Thomas Leduc, publié le 16 juin 2023
4 min

Le fonctionnement de la nouvelle plateforme Mon master est au centre des attentions alors que la phase de réponse aux vœux approche. Entre manque de communication et réponses d'admission implicites avant l'ouverture de la phase d'admission, le déroulement de la procédure interroge.

Quand les candidats à l'entrée en master vont-ils réellement recevoir une proposition d'admission ? Si la phase d'admission de la plateforme MonMaster ouvre le 23 juin, les universités sont autorisées à envoyer des convocations depuis près de deux mois maintenant. À quel moment faut-il s'inquiéter de ne pas recevoir de réponse pour votre candidature en master ? On fait le point.

Mon master : pourquoi certains sont convoqués en entretien et d'autres pas encore ?

La méthode et le déroulé du processus ne plaisent ni aux nombreux étudiants non-convoqués, ces dernières semaines et forcés de s’informer via des comptes communautaires d’étudiants sur les réseaux sociaux, ni aux universités elles-mêmes, frustrées de ce système.  Si les candidats déjà en cours d'admission ayant reçu une convocation sont prévenus, les autres restent dans le flou et surtout l'inquiétude.

Face aux questions, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche rappelle : "Ce sont les établissements qui sont en responsabilité de tout le recrutement, et qui décident des modalités, y compris des entretiens".

Les réponses implicites à l'entrée en master ont-elles été données trop tôt ?

Les étudiants ne sont pas censés connaître la réponse à leurs vœux avant le début de la phase d’admission - pourtant, ces comptes communautaires sur les réseaux sociaux fournissent d'ores et déjà des réponses implicites aux étudiants non-convoqués.  

Selon Christian Gensbeitel, co-responsable du master Patrimoines et Musées de l’université de Bordeaux Montaigne (33) – qui a déjà réalisé ses entretiens – cette méthode pose problème : "Forcément, quand on ne reçoit pas de convocation, et qu’on voit sur Twitter qu’elles ont été envoyées à d'autres, c’est une réponse implicite avant l’heure, alors que le cadre ne prévoit pas de réponse officielle à ce stade". Il ajoute même avoir eu des "échos provenant d’autres universités" que des réponses officielles avaient été transmises à des étudiants.

Un calendrier long et stressant pour les candidats

Pour les étudiants comme Manuella, actuellement inscrite sur Mon master et en attente d’une convocation, recevoir une réponse en avance est plutôt une bonne chose : "Le calendrier est beaucoup trop long et stressant. Savoir si on est pris ou pas plus tôt que prévu permet d’être fixé plus rapidement afin de pouvoir imaginer la suite". 

Ce qui dérange néanmoins les étudiants, c’est le manque de communication autour de ces décisions.  

Manque d'accompagnement et flou sur l'avancement réel des dossiers

Les universités n’informent pas les étudiants qui n’auront pas d’entretien, une décision qui peut se comprendre quand on sait qu’ils sont parfois plusieurs centaines à candidater pour un master.  

Cependant, il peut parfois s’écouler plusieurs mois entre l’envoi d’une convocation et l’ouverture de la phase d’admission. "On est livrés à nous-mêmes tout au long de ce processus", regrette Manuella. La jeune femme ajoute également que la situation est "très floue" : "Mon seul moyen de rester informée par rapport à cela, c’est Twitter, notamment via les comptes @EnConfinement et @Aide_Master. Ce serait bien d’avoir un peu plus d’informations..." 

Anaïs, qui a elle reçue une convocation d’entretien pour le master Médiation culturelle et Patrimoine Numérique de l'université Paris 8 (75), considère pourtant qu’il n’y a "quasiment eu aucune communication autour des modalités d’admission"

Un avis partagé du côté des universités : Christian Gensbeitel regrette ce nouveau système, auquel il préférait largement celui de l’an dernier. Selon lui, il semblerait "logique" de pouvoir dire à "ceux qui ne sont pas convoqués qu’ils le sont" plutôt que de devoir attendre plusieurs semaines. 

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