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Plateforme Mon master : "Je reste inquiète car les places sont chères"

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adobe dernier jour inscription master © Elnur / Adobe Stock
Par Clémentine Rigot, mis à jour le 21 avril 2023
5 min

Alors que le dépôt de candidatures sur Mon master est clos, les candidats reviennent sur la prise en main de la plateforme, entre inquiétude face à la sélection en master et bugs techniques.

Ils auront eu un peu moins de quatre semaines pour monter leurs dossiers et choisir jusqu'à 30 masters différents (15 vœux en alternance et 15 en formation continue). Les étudiants ont pu, jusqu'au jeudi 20 avril à 23h59, faire leurs vœux sur la nouvelle plateforme Mon master, lancée cette année par le gouvernement. Les candidatures seront ensuite étudiées, avec des premières réponses à partir du vendredi 23 juin.

A l'heure de la clôture de la phase d'inscription, les étudiants sont plutôt satisfaits de la plateforme Mon master. "L’interface est accessible, compréhensible", admet Loriane, 24 ans, licenciée en psycho et souhaitant s’inscrire, pour la rentrée 2023, en master du même domaine. L’étudiante avait déjà tenté, l’année dernière, d’intégrer un M1 en psychologie, en vain.

Une inquiétude face à la sélection en master

Nouvelle plateforme ou pas, les étudiants s’inquiètent toujours de la sélection en master qui devrait rester inchangée, le ministère n’ayant prévu, pour l’heure, aucune ouverture de places supplémentaires. L'Unef déplorait, d'ailleurs, dès le lancement de ce portail, l’aggravation de la "crise dramatique de l’entrée en master" qu’il allait engendrer, citant notamment la limitation du nombre de vœux ou l’absence de phase complémentaire.

"Pour moi, l'entrée en master était déjà sélective avant la plateforme. Mais je n’ai que ce prisme-là, celui d’une filière psychologie en très forte tension, analyse Loriane. J’ai mûri mon projet professionnel, mais je reste inquiète car il y a des centaines de candidats et les places sont chères.

Des dossiers de master chronophages

Dans les secteurs moins tendus, l’heure n’est pas (encore) à la panique. Louise, 21 ans, n’a pas encore finalisé tous ses vœux pour postuler aux masters de lettres qui l’intéressent. Car cette année, le calendrier est particulier. "Je ne comprends pas pourquoi ça arrive en plein milieu du deuxième semestre", s’étonne l’étudiante en lettres à Paris IV.

Pour les étudiants de dernière année de licence, il faut donc jongler entre révisions de partiels et dossiers de candidature. "J’ai manqué de temps. Moins d’un mois ça passe très vite", confie Louise qui a dû revoir sa stratégie, décidant de limiter son nombre de candidatures et se concentrer sur la qualité de ses envois.
Car composer ses dossiers ne se fait pas en quelques minutes. Si Loriane salue le fonctionnement sur la base d’un dossier central, avec des éléments spécifiques à ajouter pour certaines candidatures, qui reste un gain de temps dans l’ensemble, elle regrette pourtant la complexité des dossiers à composer.
"Certaines universités nous demandent, en plus de lettres de motivation, de remplir des retours d'expérience sur stages très précis, des résumés de travaux de recherche ou même des introductions de projets de mémoire", énumère l’étudiante. Postuler en master demande un investissement en temps et financier, puisque certaines universités réclament des certifications en anglais ou demandent de se déplacer pour des entretiens". Des coûts que l’on n’anticipe pas toujours avant de sélectionner un parcours.

Des bugs et dysfonctionnements sur la plateforme Mon master

Côté enseignants et administration, on s’agace aussi de dysfonctionnements informatiques qui entrainent parfois la suppression momentanée de cursus, et donc des inscriptions perdues. "Pour un master à la Sorbonne, on a reçu un mail assez alarmant nous expliquant que la formation avait été supprimée, sans vraiment plus d’explications", raconte Louise.
L’étudiante a alors dû candidater à nouveau, une fois le master remis sur la plateforme par l’université. Des bugs, des disparitions, des candidatures à recommencer… Plusieurs établissements ont rencontré des problèmes similaires et enjoignent les candidats à bien revérifier leurs dossiers une dernière fois.

La Fage, premier syndicat étudiant, a de son côté développé une page dédiée "SOS Mon Master" pour aiguiller les étudiants sur cette nouvelle plateforme. Le site propose des tutos, des conseils et même un formulaire de contact pour recevoir une aide personnalisée. A quelques jours de la fermeture, le syndicat n’est pas encore trop sollicité. Mais il se pourrait bien que "les appels à l’aide explosent à l’approche de la date buttoir", confie une responsable.

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