Décryptage

Quel niveau faut-il pour entrer en master ?

La question de l'importance du niveau pour entrer dans les masters varie en fonction des formations.
La question de l'importance du niveau pour entrer dans les masters varie en fonction des formations. © Adobe Stock/Julien Eichinger
Par Valentin Moinard, mis à jour le 22 janvier 2024
6 min

A partir du 26 février, les étudiants pourront entrer leurs vœux de master sur la plateforme Mon Master. Mais en fonction des domaines d’études choisis, le niveau et le profil attendus de la part des élèves ne sont pas toujours les mêmes.

Trois ans après les vœux post-bac sur Parcoursup, il est déjà l’heure pour les futurs diplômés de licence de faire un nouveau choix : continuer ou non en master, et si oui, vers lequel se tourner ? Une décision forcément difficile à prendre, même si elle est censée être facilitée par la mise en place en 2023 de la plateforme Mon Master, centralisant les inscriptions.

La cohérence du projet essentiel pour intégrer un master

De l’autre côté de l’ordinateur, la période est aussi importante pour les responsables de masters, qui s’appliquent à composer les meilleures promotions pour la rentrée. "Nous cherchons surtout les étudiants ayant le plus de cohérence entre le projet professionnel et la formation demandée, rappelle Noëlle Duport, présidente de la Commission de la formation et de la vie universitaire à l’université de Poitiers (86). Il faut casser l’image de l’algorithme inhumain qui vient classer les étudiants sur le seul critère de notes."

La question du niveau pour entrer dans les masters reste tout de même fondamentale pour les futurs étudiants de master. "C’est très variable en fonction des domaines d’études", explique Pascal Lecroart, vice-président en charge de la formation et de la vie universitaire à l’université de Bordeaux (33). Dans cet établissement, "il y a beaucoup de pression" pour certains masters, à l’image du droit et de la psychologie.

"Les formations en santé, en économie et en Staps n’ont pas de mal à se remplir non plus. Au contraire, nous avons moins de demandes pour les masters en mathématiques, en physique ou en Meef", précise le vice-président.

Une exigence plus forte dans les masters en tension, notamment en droit

À Poitiers, le droit et la psychologie aussi ont la cote, et les demandes en master affluent. Lors de la dernière rentrée, le master en droit pénal et sciences criminelles a ainsi reçu 3.750 candidatures pour 37 places, et celui en droit des affaires n’a pu délivrer que 47 sésames pour 1.400 demandes.
"On ne cherche pas, à la base, de meilleurs étudiants dans ces masters que dans les autres, ajoute Noëlle Duport. Mais comme il y a beaucoup de candidats, forcément, les commissions d’examen des vœux sont plus exigeantes. Elles le sont moins quand il y a un nombre inférieur de demandes, en lettres, en langues ou dans les matières scientifiques par exemple."

Une corrélation entre les mentions au bac et l'intégration en master

Tous les responsables interrogés l’assurent : les notes de licence ne font pas tout, et celles du bac sont peu regardées, voire pas du tout. Reste que la corrélation entre une mention à la fin de la terminale et la poursuite des études jusqu’au master quelques années plus tard semble établie.
Selon des chiffres du SIES (systèmes d'information et d'études statistiques du ministère de l'Enseignement supérieur), 62,3% des étudiants ayant été diplômés d’une licence en 2021 – après avoir eu la mention "très bien" au bac – continuent leur cursus en master.
Des chiffres qui décroissent quand on s’intéresse aux mentions inférieures. Pour la même année, on ne retrouve en master que 56,1% de ceux ayant eu la mention "bien", 47,5% des mentions "assez bien", et seulement 38,9% des élèves n’ayant pas eu de mention à leur sortie du lycée.

Au-delà des notes, focalisez-vous sur votre motivation

Dans ces conditions, comment mettre toutes ses chances de son côté à l’heure des inscriptions en master ? D’après Christel Beaucourt, vice-présidente en charge de la formation à l’université de Lille (59), "la lettre de motivation est très importante, surtout si on sent qu’elle a été écrite spécifiquement pour un master en particulier".
Des pièces complémentaires comme des attestations de stages ou des lettres de recommandation peuvent aussi être demandées, et certains masters font passer un oral durant lequel "tout peut changer", rappelle Christel Beaucourt.
"Les attendus ne seront pas les mêmes en fonction des domaines d’études, ajoute Pascal Lecroart de l’université de Bordeaux. Nous nous intéressons par exemple aux expériences en encadrement d’un candidat en Staps, alors qu’on regardera peut-être un peu plus les notes pour quelqu’un postulant en droit."

Des critères de sélection qui varient d'un master à l'autre

Il n’y ainsi pas de véritable règle de recrutement en master, sachant que les critères prioritaires de sélection varient d’une formation à l’autre. Parfois, les profils des étudiants sont plus importants que leurs bulletins de notes, et les expériences professionnelles tiennent souvent un rôle fondamental dans la décision finale des responsables de master.
Christel Beaucourt de l’université de Lille le résume ainsi : "Je ne vous dirais pas qu’un étudiant avec un parcours pas très brillant en licence à les meilleures chances d’entrer en master. Mais je ne vous dirais certainement pas non plus qu’il n’en a aucune."

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