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Sans admission en master : que faire de votre année ?

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Master © Adobe Stock/Alex from the Rock
Par Clémentine Rigot, publié le 19 juillet 2023
6 min

Si, même après saisine du recteur, vous êtes sans master à la rentrée, il est toujours possible de rentabiliser les prochains mois pour dynamiser votre CV et revenir avec un dossier plus solide l’année prochaine.

Chaque année, des milliers d’étudiants titulaires d’une licence, ne parviennent pas à intégrer un master à la rentrée. Notes trop faibles, manque d'expérience professionnelle, dossier lacunaire, domaines de formation en tension… Les raisons des refus sur la plateforme Mon master sont nombreuses, et la saisine du recteur pas toujours un succès.

Alors que faire pour ne pas "perdre" son année entre la licence et le master ?

Comprendre pourquoi votre candidature en master n'a pas été retenue

"Pour rendre cette année fructueuse, il faut d’abord se demander pourquoi on n'a pas été pris en master, explique Noëlle Duport, vice-présidente en charge des formations de l'université de Poitiers (86). La première possibilité, c’est que la formation demandée n'était pas en adéquation avec le parcours antérieur et que l’étudiant avait une mauvaise vision du contenu du master."

Par exemple, un juriste qui postulerait en master gestion de patrimoine, alors que cette formation va plutôt recruter des économistes et des gestionnaires. "La deuxième, c’est que le dossier n'était pas au niveau par rapport aux autres", précise Noëlle Duport, admettant parfois refuser des dossiers d’étudiants avec 14 de moyenne dans les filières tendues.

Refaire une L3, la meilleure solution ?

"Pour ce qui est des résultats universitaires, la seule moyenne ne va pas être analysée, mais plutôt les notes des matières du cœur de programme", souligne pour sa part Fabrice Goubard, vice-président formation de CY Université. Pour un licencié en informatique, on s’attardera davantage sur les notes dans cette matière qu’en langues par exemple. "Ce qu'il ne faut surtout pas faire, c'est se dire que l’on va simplement réessayer l'année prochaine et ne rien faire en attendant", met en garde le responsable.

Solution la plus simple pour améliorer son dossier : refaire une L3 dans un cursus parfois plus adapté au master de son choix. "Si l’étudiant veut faire un master de chimie alors qu’il avait une licence de physique, il peut tenter une L3 de chimie qui sera plus adaptée", propose par exemple Fabrice Goubard.

Le service civique, un tremplin efficace ?

Autre solution pour colorer son dossier de la spécialité du master visé : les missions d'engagement.

C'est grâce à son service civique qu'Emma, 23 ans, a pu être acceptée dans le master de son choix. L'étudiante, qui se destinait à devenir professeure des écoles, a vu son seul vœu de master refusé en 2022 malgré "un très bon dossier" et une licence en sciences de l'éducation. "J’étais complètement déboussolée, je me suis dit qu’il allait falloir rebondir, car je ne pouvais pas ne rien faire de mon année", raconte-t-elle. Elle s’inscrit alors en service civique et part pour l'Équateur, où elle s’engage pendant sept mois dans une mission d’ambassadrice de l'égalité femmes-hommes. Une expérience professionnelle et personnelle qui la marque durablement.

"J'y ai découvert la notion de violence de genre. C’est quelque chose qui m'a passionnée au point d'avoir envie de reprendre mes études dans ce domaine." Pari gagné : en septembre, Emma intègrera un master en études sur le genre pour se spécialiser dans la recherche sur ces thématiques. "Mon expérience en Équateur a été une grosse plus-value sur mon CV", assure l'étudiante. Son profil est loin d’être minoritaire parmi les volontaires du service civique. En 2022, ils étaient 15% à sortir de formation initiale avec un niveau bac+3 ou bac+4.

S’engager dans la mention de son master

Si vous faites le choix d’une année de césure, assurez-vous de bien mettre en valeur vos acquis dans votre dossier. Un engagement associatif ou militant peut également faire la différence. "Je sais que j’ai eu mon affectation grâce à mon année d’engagement", assure aussi Sarah, 24 ans, membre du syndicat étudiant la Fage. Après avoir obtenu sa licence de pharmacie, elle souhaite se réorienter vers un master gestion des organisations de l'économie sociale et solidaire. Avec un bac+3 scientifique, un seul établissement l’accepte, mais refuse son projet d'année de césure, qui lui tient pourtant à cœur.

Sarah ne s’inscrit pas et rejoint à la place les rangs de l’organisation étudiante, où elle devient vice-présidente en charge de l’innovation sociale. Pendant un an, elle y coordonne les épiceries sociales et solidaires, promeut la culture chez les jeunes et organise des actions autour de la santé mentale et sexuelle des étudiants.

Savoir mettre en valeur ses acquis

"Cette année, ma lettre de motivation pour entrer en master était basée presque uniquement sur cet engagement, précise Sarah. J’ai mis en avant le fait que l’économie sociale et solidaire, c’est ce sur quoi je travaillais au quotidien au sein de la Fage." Résultat : pour la rentrée 2023, Sarah a déjà été acceptée dans plusieurs M1 ESS.

"Lors des examens de candidature, on regarde aussi la motivation, qui peut s’exprimer via des stages, des jobs", souligne Noëlle Duport. Objectif pour l’étudiant qui veut retenter sa chance : enrichir son dossier pour réussir à se "vendre". "Nous voyons fréquemment des étudiants qui ont fait des stages, des projets tutorés, ont participé à des start-up ou sont partis en Erasmus et qui n'arrivent pas à traduire ce qu'ils ont fait en termes de compétences dans la lettre de motivation", regrette la responsable.

Ces compétences se développent même dans les jobs étudiants qui peuvent sembler banals. "Par exemple, le babysitting : il faut savoir le valoriser, dire qu’on a un sens des responsabilités, de l’anticipation, qu’on sait s’occuper d’enfants", conseille Noëlle Duport.

Multiplier les stages

Pour les alternants, le focus devra surtout se faire sur vos expériences professionnelles. Misez donc, pendant l’année, sur des stages supplémentaires. "Il faut vraiment entendre qu'à ce niveau-là d’études, la motivation et le projet professionnel comptent beaucoup", ajoute Noëlle Duport.

En plus d'affiner son projet, les stages seront aussi l'occasion de se faire des contacts et de recueillir des lettres de recommandation de la part des employeurs ou d'anciens professeurs. "Cela montre une certaine attention prêtée au dossier et que c’est un étudiant sérieux, soutenu dans son projet par l'équipe pédagogique", assure Fabrice Goubard.

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