Témoignage

Charlotte, étudiante en peinture murale : "Il faut avoir envie de se donner à 100%"

Par Pauline Bluteau, publié le 31 mars 2023
4 min

C'est un métier assez mystérieux et la formation pour devenir peintre et concepteur de décors l'est tout autant. Charlotte, 24 ans, est étudiante à l'Ecole d'art mural de Versailles et pendant un an, elle découvre la magie des décors en trompe-l'œil.

C'est au fond d'une cour, dans un bâtiment tout de blanc vêtu que l'on entre au sein de l'Ecole d'art mural de Versailles (78). À l'intérieur, on entend à peine les coups de pinceaux. Le calme est de rigueur et pourtant, une dizaine d'élèves s'affairent sur des maquettes et sur un somptueux décor de théâtre. Exceptionnellement, l'établissement a accepté d'ouvrir ses portes. Charlotte, étudiante en peinture et conception de décors nous montre les coulisses le temps de quelques heures.

Coups de pinceaux, faux marbre et décors de théâtre

Après un bac professionnel de photographie et trois années dans le graphisme, Charlotte est revenue à sa première passion : la peinture. "J'ai toujours aimé peindre, j'avais envie d'apprendre à force de voir des œuvres, je voulais me lancer… et quitter le côté numérique qui ne me plaisait plus !", s'amuse-t-elle.

À 24 ans, elle débute cette formation unique, proposée à l'Ecole d'art mural de Versailles en tant que peintre et conceptrice de décor. Il s'agit d'un diplôme de niveau 5 (bac +2) que l'on peut obtenir en un an. Seuls 15 élèves par an sont sélectionnés sous certaines conditions (avoir plus de 18 ans, être titulaire d'un bac +2 ou justifier d'une année de prépa artistique, fournir lettre de motivation, CV, book et passer un test de dessin et un entretien).

"Le programme est très intense, annonce Charlotte. On a des profs différents à chaque cours." En effet, toute l'année, les étudiants découvrent différentes techniques : la scénographie, le faux marbre - un cours qui a subjugué Charlotte -, le faux bois – où l'on travaille parfois avec de la bière, oui oui ! -, les maquettes, le panoramique, les fausses moulures, la dorure… "On vient tous d'un milieu différent donc on reprend les bases du dessin, les couleurs, mélanger les pigments… Il faut aimer se donner à 100% !"

Reproduire des chefs d'œuvre

Pour Charlotte, cette formation est une révélation. L'étudiante se targue de pratiquer toute la journée. "On n'est jamais assis sur une chaise très longtemps !", s'exclame-t-elle. Toutes ces techniques lui sont utiles pour reproduire des œuvres ou "copier" l'existant, donner une sensation de réel. Le résultat est époustouflant mais il faut dire que les élèves s'appliquent.

Depuis trois semaines, ils travaillent sur un chantier d'envergure : la réalisation d'un décor de théâtre du 17e siècle. S'inspirer, imaginer les dessins, confectionner les maquettes jusqu'à se lancer sur de grandes toiles. "Tout ça c'est nouveau, on a appris à dessiner et à peindre debout avec notre brosse au bout d'une canne ou d'un balais, c'est incroyable."

Un secteur de niche mais du travail à la clé

Les étudiants en prennent aussi plein les yeux pendant leurs stages. Après deux ou trois semaines passées en entreprise, ils sont revenus impatients de commencer à travailler. "J'ai travaillé sur un vrai chantier dans un hôtel particulier. C'était génial, on a appris à travailler en équipe avec des professionnels passionnés qui transmettent leurs savoirs", s'enquit Charlotte.

Selon elle, les qualités indispensables pour réussir dans ce métier si peu connu mais très recherché, c'est surtout de se montrer curieux et patient. "Il faut s'informer sur l'histoire de l'art, s'intéresser aux décors… Si on est sensible à la peinture et à l'art alors c'est une formation qui est très intéressante." Il faut dire que du patrimoine à restaurer, la France n'en manque pas, des peintres-concepteurs de décors devraient aisément trouver de quoi nous éblouir.

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