Des étudiants en design ont conçu la table du Conseil des ministres du XXIe siècle

Plusieurs projets d’étudiants d’écoles supérieures d’art viennent d’être récompensés dans le cadre du prix Mobilier national. À la clé : la possibilité d’aménager le palais de l'Élysée en mobilier et luminaire.
L’apothéose d’une aventure a eu lieu mardi 8 septembre pour une centaine d’étudiants en design dans l’enclos des Gobelins à Paris, avec la remise du prix Mobilier national – Jeune création en présence de la Première dame, Brigitte Macron, et de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.
Entre septembre 2019 et janvier 2020, une vingtaine de groupes issus des écoles supérieures d’art Bleue, Boulle, Camondo, Ensaama et Ensad ont élaboré un projet de mobilier et luminaire à destination des salles du Conseil des ministres de l’Élysée. Avec un enjeu à la hauteur d’un cahier des charges complexe pour les étudiants : devenir les designers de la future table du Conseil des ministres, dite du XXIe siècle, mais aussi des chaises, fauteuils, lustres et autres lampes.
Cinq projets récompensés
"C’est une vraie chance pour nous d’avoir remporté ce prix. Nous allons être les directeurs artistiques jusqu’à la fin du prototypage et lors de la réalisation", s’enthousiasme Misia Moreau, qui étudiait en deuxième année de DSAA à l’Ensaama au moment du concours. Le projet de son groupe, "Medulla", a reçu le prix pour l’ensemble mobilier, ex aequo avec l’école Boulle. Un prix spécial a également été décerné à l’Ensaama, tandis que les projets lauréats pour les luminaires ont été portés par des étudiants des écoles Bleue et Camondo.
Les jeunes créateurs récompensés ont rendez-vous avec l’atelier de recherche et de création du Mobilier national, l’institution qui meuble les bâtiments de la République française, pour la concrétisation de leur projet.

La "première réalisation concrète" du Campus des métiers d'art et du design
Le directeur du Mobilier national, Hervé Lemoine, a vanté ce concours comme la "première réalisation concrète" du Campus des métiers d’art et du design, un rassemblement d’établissements et d’institutions visant à réaliser des synergies entre des acteurs économiques et de l’éducation. Concrète, l’aventure l’a aussi été pour les participants. "C’était du design produit pur, très appliqué, ultra concret et très exigeant. Il fallait se mettre dans la peau d’un utilisateur bien particulier", explique Etienne Lemiere, ex-étudiant de l’école Boulle. "En agence, on nous fournit souvent le dessin pour en faire une visualisation 3D. Là, on devait tout concevoir à partir de rien", résume Alexis Foiny, qui rentre en cinquième année à l’Ensad.
Une expérience qui compte sur un CV
Comme beaucoup, il raconte avoir passé "des nuits blanches" et des "week-ends" sur son projet, mené de manière volontaire. Certains étudiants ont bénéficié de semaines dédiées au sein de leur établissement. Chaque groupe a pu envoyer un représentant à l’Élysée en fin d’année dernière pour s’inspirer des lieux, avant de présenter son projet devant un jury de professionnels début 2020.
.Tous disent vouloir intégrer cette expérience dans leur CV et portfolio. Pour Lucille Poous, membre du projet lauréat "Medulla", l’effet a été immédiat : "Je viens d’intégrer un master en innovation, design et luxe en alternance chez Givenchy parfums et je suis sûre que cela a aidé !"