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Vivre de son art : des rencontres, de la persévérance et du travail

D’Instagram aux galeries, les jeunes artistes doivent tout faire pour montrer et vivre de son art.
D’Instagram aux galeries, les jeunes artistes doivent tout faire pour montrer et vivre de son art. © Africa Studio / Adobe Stock
Par Simon Mauvieux, publié le 17 juin 2022
4 min

S'il y a bien un milieu pour lequel l'insertion professionnelle donne lieu à beaucoup de questionnements, c'est bien celui de l'art. Dès ses études, il est pourtant possible de se faire connaitre pour préparer au mieux la suite.

"C’est un constat difficile, mais il faut en être conscient quand on entame des études artistiques et ne pas être naïf en se disant : 'Ça y est je suis un artiste qui va trouver sa place dans ce milieu.' Ce n’est pas aussi simple", avertit Julien Prévieux, artiste et professeur aux Beaux-Arts de Paris.

Il ne faut pas se décourager pour autant. Pour se faire connaitre, il suffit de frapper aux bonnes portes. "En France, il y a encore un vrai réseau public de centres d'art, de musée, de collection comme les FRAC (fonds régionaux d'art contemporain) ou encore des résidences, qui permettent de gagner de l'argent avec sa pratique", tempère-t-il.

Se professionnaliser pendant ses études d'art

Ryan, peintre de 25 ans, en cinquième année aux Beaux-Arts de Paris, consacre une grande partie de son temps à répondre à des appels à projets, à aller aux vernissages, à des forums publics. "Il faut être très organisé, être prêt à passer du temps à préparer des dossiers, parler de son travail et le mettre en valeur", témoigne-t-il. C'est d'ailleurs grâce à ces rencontres qu'il a pu exposer dans différentes galeries.

Il note toutefois que les Beaux-Arts de Paris disposent d’un avantage par rapport aux autres écoles d’art en France : son carnet d’adresses et sa réputation, qui permettent à ses étudiants d’obtenir une plus grande visibilité et un meilleur réseau professionnel. "C’est plus difficile dans d’autres écoles et c’est un problème, il faut que ça change", affirme-t-il.

Trouver sa place en tant que jeune artiste

Au-delà du réseau de l'école, Julien Prévieux conseille aux étudiants de tout faire pour montrer son art. D’Instagram aux galeries en passant par les salons, comme celui de Montrouge, destiné aux jeunes artistes. "Il faut forcer le réseau, ne pas attendre qu’il vienne tout seul", ajoute le professeur. Plusieurs résidences d’artistes sont d’ailleurs ouvertes aux étudiants. L’occasion de travailler sa technique et d’avoir des retours sur son travail par des professionnels ou du public.

Imane Lehérissier est programmatrice au Château éphémère, dans les Yvelines, un lieu dédié aux arts numériques et sonores qui accueille une cinquantaine d’artistes en résidence, dont de nombreux étudiants. "Les artistes peuvent se confronter pour la première fois à un public et à des professionnels. Ils peuvent montrer les différentes étapes de leur travail, de construction du projet et expérimenter des dispositifs", détaille-t-elle.

Pour autant, Julien Prévieux met en garde : "Les carrières stables il y en a très peu, même des artistes établis peuvent avoir des creux." Ryan conseille de s'accrocher et de ne pas lâcher. "C’est un milieu très compétitif, les gens travaillent beaucoup et tout le monde n’est pas forcément bienveillant. Il faut avoir les nerfs solides. Si l'on est déterminé et qu’on travaille, ça marchera", assure-t-il.

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