Les trois clichés sur les études d’art qui ont la vie dure

Du dessin toute la journée, des études sans avenir, des étudiants plutôt extravagants ou au contraire très solitaires : les stéréotypes ont la vie dure pour ces futurs artistes. L’Etudiant est allé démêler le vrai du faux autour de ces clichés… pas toujours fondés.
Des clichés sur les études artistiques, en voulez-vous en voilà… Attaqués sur leurs personnalités et leurs styles excentriques, taxés de futurs chômeurs, de fainéants ou de passionnés qui ne vivront jamais de leur art… Autant de petites phrases, remarques ou réflexions que Joséphine, 18 ans, étudiante à Prép’Art et Igor, 19 ans, en deuxième année de bachelor photographie à l'école des Gobelins, à Paris, ont, tous les deux, déjà entendues. Mais, finalement, ces stéréotypes ne les atteignent plus, ils en jouent presque.
Cliché 1 : les étudiants en art, des personnes atypiques ?
Cliché 2 : les études d’art, des études à mi-temps ?
Si le profil atypique des étudiants en art ne semble donc pas un mythe, qu'en est-il de leur formation en tant que telle ? Là encore, il n'est pas rare d'imaginer des étudiants se friser la moustache… et les chiffres semblent le confirmer. Les emplois du temps des formations artistiques sont plus légers qu'ailleurs. Par exemple, la prépa publique des Beaux-Arts de Rouen (76) propose une formation d’un an - comme celle de Joséphine - avec seulement 450 heures de cours dans l’année. À titre de comparaison, en licence, les étudiants suivraient en moyenne 500 heures de cours par an contre environ 1.000 heures de cours en DNMADE (diplôme national des métiers d'art et de design).
Joséphine insiste, il fait partie intégrante de sa formation : "Notre quotidien, c’est de nous informer. Les profs nous demandent sans cesse d’aller au cinéma, au musée, de regarder ce qui nous entoure. Finalement, on se cultive et on travaille en permanence."
Cliché 3 : les métiers artistiques, le chômage à la clé ?
De quoi inquiéter les futurs artistes, même s'ils sont lucides face à la précarité de leur métier. "La précarité c’est sûr, on en a peur. C’est même devenu une blague entre nous, s'amuse Joséphine. Tu vas devenir chômeur, le RSA t’attend ! Mais dans le fond, je sais que les métiers du numérique sont moins précaires car ils sont plus récents et en expansion." L'étudiante a d'ailleurs un parcours professionnel bien dessiné : elle voudrait être graphiste pour les musées, un métier avec plus de débouchés dès la sortie des études.
Si le cliché autour de l'entrée sur le marché du travail n'est donc pas totalement faux, pour la Cour des comptes, plusieurs facteurs l'expliquent comme "la qualité du suivi de l’insertion professionnelle, l’accompagnement des diplômés, l’adaptation des enseignements au contexte dans lequel évolue l’art contemporain, et le niveau de professionnalisation des cursus".