Témoignage

Rentrée décalée en écoles d'ingénieurs : "C'est beaucoup de travail personnel"

Plusieurs mois de travail intenses attendent les étudiants ayant choisi la rentrée décalée.
Plusieurs mois de travail intenses attendent les étudiants ayant choisi la rentrée décalée. © DEEPOL by plainpicture
Par Clément Rocher, publié le 23 novembre 2023
1 min

La rentrée décalée offre une deuxième chance aux étudiants qui souhaitent se réorienter dans leurs études. Au début de l'année 2023, Cassandre et Jean ont changé de voie pour rejoindre une école d'ingénieurs. Un parcours sélectif et intense, mais qui permet d'accéder en quelques mois à la deuxième année d'études.

En février 2023, Cassandre a rejoint une école d'ingénieurs après une année et demie d'études peu concluante. Une première année de PASS soldée par un échec, puis une licence de maths.

"Ce parcours restait très théorique et formel. Il n’y a pas beaucoup de matières autres que les maths. La manière dont se déroulent les cours à la fac ne me convenait pas non plus. Je voulais quand même continuer à travailler les matières scientifiques", explique-t-elle.

"Je n’avais pas envie de reperdre une année"

La jeune étudiante s’est donc renseignée pour faire une rentrée décalée en école d’ingénieurs. "J'ai découvert la rentrée décalée par le bouche-à-oreille. Plusieurs écoles d’ingénieurs proposent ce dispositif en région parisienne. Je n’avais pas envie de reperdre une année."

Cassandre a donc rejoint les bancs de l’ESILV à la fin du mois de février 2023. "Il y avait deux classes de 30 élèves. Personne n’était là depuis le début. On venait tous de différentes formations. On a fait connaissance très naturellement", se souvient-elle.

"J’ai pris la décision de perdre un an de scolarité"

La rentrée décalée est aussi le choix qu'a fait Jean. Mais à l'inverse de Cassandre, il a sciemment perdu une année. Sa prépa PCSI (physique, chimie, sciences de l'ingénieur) validée, il s'est en effet lancé en 2e année (prépa PC) mais n'est pas allé au bout. Le jeune homme a rejoint l’ECE en mars 2023, mais en première année post-bac.

"J’ai un profil très scientifique. J’avais hésité entre la CPGE ou la prépa intégrée après le bac. Mais j’aimais l’idée de me surpasser en prépa, de travailler comme jamais je ne l’avais fait", raconte l'étudiant. Mais sa prépa était au Mans, et le Parisien vivait "assez mal" cet éloignement.

Jean s’est donc intéressé aux écoles d’ingénieurs proches de chez lui. "Je sais que je veux travailler plus tard dans le domaine de l’informatique. J’ai regardé les possibilités d’admission et j’ai pris la décision de perdre un an de scolarité comme si je sortais du bac", confirme-t-il.

De la sélection avant les rentrées décalées

Mais on n'accède pas à une rentrée décalée si facilement. Après l’examen d’un dossier de candidature, les écoles d’ingénieurs font passer des entretiens de motivation aux étudiants admissibles.

"J’ai passé cinq entretiens en février puis j’ai choisi l’école qui m’intéressait le plus. La plupart des entretiens se font en présentiel. Je m’y étais bien préparée donc je n’étais pas stressée", témoigne Cassandre. Ce face-à-face avec un jury demande en effet un temps de préparation. "Lors des entretiens, j’ai parlé de moi. On m’a interrogée sur le choix de l’école, sur mon projet d’avenir, mes qualités et mes défauts, mes activités extrascolaires."

De son côté, Jean a "mis en avant [son] parcours en prépa". "J'ai dit que l’ECE était l’école que je voulais si je n’étais pas allé en prépa, j’avais même passé le concours d'entrée. J’ai aussi parlé du fait que je suis engagé en tant que bénévole à la protection civile."

S'adapter au rythme en rentrée décalée

A sa grande satisfaction, Cassandre a trouvé à l‘ESILV une grande pluralité d’enseignements scientifiques : maths, informatique, physique, mécanique, thermodynamique, électricité… et même des projets technologiques à réaliser en groupe.

"Le rythme était assez intense. On avait des journées bien complètes avec des contrôles régulièrement jusqu’à la fin du mois de juin. Pour tout le monde, ce sont de nouvelles notions, c’est aussi beaucoup de travail personnel", assure l'étudiante.

Jean confirme que la semaine peut parfois être assez chargée. Les cours d’électronique lui ont demandé un peu plus d’effort. "C’est moins intense que la prépa. Je n'ai pas eu de mal à m'adapter, mais ça dépend beaucoup du profil de chacun. Je n’ai pas eu de vacances pendant quatre mois", témoigne-t-il.

Néanmoins, se retrouver dans une petite promotion a permis aux élèves de bénéficier de cours plus personnalisés. "Les profs nous connaissent individuellement, ils étaient à l’écoute et répondaient énormément à nos questions. Ils s'adaptent pour accompagner tout le monde", continue Jean.

Tout le monde ne passe pas en 2e année

A la rentrée de septembre 2023, tous les étudiants de rentrée décalée ne passent pas en 2e année. A l'ECE par exemple, Jean fait partie des 50% d'heureux qui ont rejoint les autres élèves-ingénieurs l'année suivante. Un élément à considérer dans son choix. Les élèves qui n'ont pas validé leur année peuvent repartir pour une première année dès le mois de septembre.

"On est un peu plus soudés avec les anciens de la rentrée décalée. Sur 28 élèves, on est 14 à être passé en 2e année, cela dépend de la motivation de l’étudiant. Si comme moi, il n’y a pas de doute, il faut se donner à 100%," conseille Jean.

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