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Stages à l’étranger : à quelle rémunération peut-on s'attendre ?

Rares sont les pays étrangers qui vous accorderont une rémunération durant votre stage...
Rares sont les pays étrangers qui vous accorderont une rémunération durant votre stage... © Adobe stock/The img
Par Juliette Chaignon, publié le 13 septembre 2023
5 min

Si en France, les stages de deux mois et plus sont obligatoirement rémunérés, la plupart des pays étrangers n'accordent pas de gratification à leurs stagiaires. Seules des compensations financières pour les frais engagés peuvent être envisagées... et encore.

À l’étranger, pas le choix quand on y fait un stage : c’est le droit local qui s’applique. Or, la majorité des pays ne disposent pas de statuts aussi protecteurs qu’en France pour les stagiaires et rares sont ceux qui imposent une rémunération. Lorsque vous cherchez un stage à l'international, mieux vaut donc bien se renseigner sur les conditions de travail proposées par votre entreprise.

À l'étranger, des stages rarement rémunérés

Première chose à savoir : tous les pays n’ont pas la même vision des stages. Certains pays, comme l’Australie, considèrent les stages comme une période d’apprentissage par observation, justifiant souvent l’absence de gratification. De même en Italie, en Espagne, au Mexique, au Maroc ou en Chine. Les stages y sont très rarement rémunérés et, quand c’est le cas, il s’agit de quelques centaines d’euros ou de participation aux frais.

Très convoités, les stages aux États-Unis revêtent diverses formes, du "summer internship" de deux mois l’été au long stage de huit mois voire un an. Près de 40% de ces expériences ne sont pas rémunérées. Si gratification il y a, celle-ci varie en fonction de la ville, de la taille et du secteur économique de l’entreprise et, surtout, des responsabilités, avec des sommes pouvant aller de 300 euros à 2.000 euros tout de même.

Des stages à l'étranger assimilés à un premier emploi

Les stages aux États-Unis les plus susceptibles d’être payés se trouvent dans la "tech" ou la finance, avec des salaires mensuels pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros. Mais la sélection pour les obtenir s’avère rude : l’idée est avant tout de dénicher de nouveaux talents et ces stages s’apparentent en réalité à un premier emploi.

En Roumanie, qui propose un cadre légal strict, le stage s’entend là aussi plus communément comme un premier contrat de six mois entre la fin d’études et l’entrée sur le marché du travail. Il doit obligatoirement être rémunéré à hauteur de 50% du salaire minimum (216 euros).

Plusieurs pays, tels que l’Allemagne, différencient aussi les stages obligatoires pour l’obtention d’un diplôme et les stages non-obligatoires, dans le cadre d’une césure, par exemple. Dans le premier cas, rien n’oblige l’employeur à verser une gratification.

En revanche, s'il s'agit d'une césure, cela devient très intéressant pour un stage de plus de trois mois outre-Rhin : le stagiaire reçoit le salaire minimum, soit 2.080 euros bruts mensuels pour des semaines de 40 heures.

Négocier une gratification ou une compensation auprès de l'entreprise

Si de nombreux pays n’obligent pas les entreprises à payer les stagiaires, certaines proposent tout de même une compensation financière pour le logement ou les frais de transport. Les montants sont alors à négocier avec l’entreprise.

Attention à bien vous renseigner sur le coût de la vie : 200 euros en Inde ou en Argentine n’offrent pas les mêmes possibilités qu’au Canada.

De même, la rémunération est négociable en fonction des responsabilités données au stagiaire. Exemple en Australie : si l’étudiant est opérationnel dès ses premiers jours ou si le stage dure plus de trois mois, le stage doit être rémunéré au moins 14 euros bruts par heure, le salaire minimum australien.

Viser les entreprises françaises pour être rémunéré

Pour avoir plus de chances d’être rémunéré à l’étranger, il est possible de postuler à des stages ou des services civiques dans des institutions françaises, notamment les ambassades, avec des conditions de rémunération similaires à celles d’un stage en France.

Autre solution : chercher un stage dans un groupe international ou une entreprise française implantée à l’étranger. Certes, le droit local s’applique mais les chances de rémunération sont plus importantes.

Au-delà de la rémunération, s'informer sur le cadre du stage

Reste à ne pas négliger certains aspects comme le temps de travail légal et les droits du stagiaire, la nécessité d’une convention ou non, les conditions de couverture santé, l'assurance accident du travail, les délais et le coût du visa en dehors de la zone euro… Les dispositions varient d’un pays à l’autre.

Attention, enfin, aux nombreuses offres de placement qui existent en ligne : beaucoup de site internet proposent aux étudiants de payer un service pour obtenir un stage. Avant de se lancer dans ce genre de démarche, mieux vaut bien se renseigner sur la qualité du service et les bénéfices espérés.

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