Etudiants engagés : ils ont fait de l'Europe leur vocation
Candice, Arthur et Lucas en sont convaincus : défendre l'Europe est devenue leur affaire d'État. Plutôt que la citoyenneté et le côté institutionnel, c'est tout le pan culturel, historique et le partage des valeurs qui les a séduits. À la veille de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, ils racontent leur vision de l'Europe.
Des jeunes engagés pour l'Europe
"J'étais en première au lycée quand des membres du Parlement européen, des jeunes, sont venus nous parler d'un événement national organisé à Limoges. Ils avaient besoin de jeunes pour y participer. Ça a été une révélation", raconte Candice. Passée par l'École normale supérieure de Lyon et Sciences po Toulouse, l'étudiante travaille depuis peu à temps plein pour l'association Article 1. Mais en parallèle de ses études, depuis 2015 et la rencontre avec l'équipe du Parlement européen des jeunes, Candice n'a jamais cessé de s'investir auprès de l'association.
Tout a également commencé au lycée pour Lucas, étudiant de Sciences po Paris sur le campus de Nancy. En première, le Strasbourgeois participe à une simulation du Parlement européen organisé par l'association des Jeunes européens. Quelques mois plus tard, il s'engage auprès de la section locale puis devient vice-président des Jeunes européens de Lorraine et depuis peu, il a rejoint l'équipe nationale.
Quant à Arthur, c'est depuis la Bretagne que le jeune diplômé d'une école d'ingénieurs suisse poursuit ses différents engagements associatifs. "J'y consacre tout mon temps depuis un an mais j'avais déjà commencé à m'engager pendant mes études, depuis que j'ai 16 ans", explique-t-il. Le jeune homme mène des projets artistiques et musicaux et s'est investi dès 2020 auprès de l'association Up for Europe. Au printemps dernier, Arthur est donc parti trois mois dans différents pays européens pour promouvoir l'écologie. "J'ai eu l'occasion de voyager en Amazonie pendant mes études et à mon retour, ça a été un choc culturel : je voulais m'engager et j'ai découvert Up for Europe où l'objectif était d'aller à la rencontre des jeunes pour porter des projets, c'est tout ce qui m'intéressait."
L'Europe, un enrichissement culturel avant tout
Tous ont dû apprendre à redécouvrir l'Europe. Une Europe que l'on n'étudie pas dans les bouquins, où il n'est pas question uniquement de construction européenne. "C'est ce qu'on nous apprend en histoire au lycée mais on ne nous explique pas ce que nous apporte l'Union européenne au quotidien, estime Lucas. Moi, j'associe la citoyenneté européenne à la paix, à l'ouverture d'esprit, à une conscience d'avoir les mêmes intérêts. On partage une culture commune avec toute l'Europe et pas uniquement entre Français et Allemands comme on l'entend souvent." Lui-même franco-allemand, installé à Strasbourg, Lucas a toujours "baigné dans cet environnement" et s'y intéresse. L'association est l'occasion pour lui de sortir du côté théorique de ses études, de voir l'Europe de manière plus concrète.
C'est ce que cherche aussi Arthur à travers son périple en Europe. La petite équipe doit repartir en avril prochain en Scandinavie, en Espagne, Pologne, Slovénie afin de sensibiliser des lycéens grâce à des ateliers créatifs ou du théâtre. "L'autre partie de notre temps, nous le consacrons à la rencontre des personnes impliquées dans le pays, cela nous permet de comprendre aussi leurs enjeux, leurs logiques qui diffèrent parfois complètement de celles françaises", souligne Arthur.
L'engagement pour l'Union européenne suscite des vocations
Le dépassement, la confiance en soi, l'organisation, la prise de parole en public… Ce sont autant de qualités et de compétences qu'ont pu acquérir les trois engagés. "L'association m'a permis de me former mais surtout d'avoir des amis, des relations fortes. Pour moi, c'est un espace de liberté, l'associatif fait grandir", complète Arthur.
Un avis partagé par Lucas qui compte bien se servir de toutes ses connaissances pour exercer son métier de journaliste. "J'aimerais me spécialiser dans les questions européennes car je trouve que l'Union européenne est assez mal traitée dans les médias. Et si ce n'est pas le journalisme, ce sera les affaires européennes ou la partie institutionnelle." En attendant, l'étudiant espère que la présidence française du Conseil de l'Union européenne sera un bon prétexte pour parler de l'Europe et de renforcer les actions entre les différents pays.