Découverte

Faire son PVT en Australie : un pays qui a (trop ?) la cote

L'Australie est une destination très prisée des Français pour faire un PVT.
L'Australie est une destination très prisée des Français pour faire un PVT. © Zarya Maxim / Adobe Stock
Par Juliette Chaignon, publié le 13 février 2024
1 min

Chaque année, près de 200.000 jeunes se rendent en Australie grâce au programme vacances-travail. Une aventure assurément riche en expériences, avec parfois quelques obstacles à surmonter.

Travailler quelques mois tout en voyageant dans un pays réputé pour ses paysages et ses road-trips à couper le souffle : la promesse du PVT (programme vacances-travail) en Australie fait rêver. 

Le PVT s'apparente à un visa de travail dont le coût s'élève à 388 euros (635 dollars australiens). Il présente un avantage : il est simple à obtenir. "J’ai eu mon visa en quelques minutes", se souvient Inès, 26 ans, en Australie depuis deux ans. La confirmation peut prendre jusqu’à quelques jours. Un conseil : passer uniquement par le site officiel.

Comme Inès, tous les Français de 18 à 35 ans peuvent y prétendre, à condition de justifier de près de 3.000 euros d’épargne (5.000 dollars australiens) et parfois d’une visite médicale, exigée en fonction des pays visités auparavant.

L'Australie, les paysages, l'anglais et des opportunités

De son expérience en Australie, où "il fait souvent beau et chaud", Inès retient "les paysages incroyables". La jeune femme se réjouit d’avoir pu y "faire beaucoup de rencontres avec d’autres voyageurs qu’[elle] reverra sûrement en France". Autre point positif selon elle : "Tu peux gagner pas mal d’argent sans très grosse qualification." 

Une occasion aussi d’acquérir un meilleur niveau d’anglais. Le tout, dans un contexte rassurant : l’Australie offre le confort d’un pays développé, avec des grandes villes qui ressemblent à celles d’Europe ou des États-Unis, tout en permettant de connaître l'aventure en s'enfonçant dans les paysages sauvages du bush. 

"Partir loin de chez soi apprend à être débrouillard et l’on rentre forcément plus riche en expérience que quand on est parti", ajoute Elodie Quincieux, fondatrice de Départ Australie, spécialisée dans l’aide à l’installation dans le pays. 

Bien anticiper son installation en Australie

Pour autant, "il ne faut pas partir la fleur au fusil", conseille Elodie Quincieux. Première étape : bien choisir sa destination. Et il y a du choix : l’Australie est 14 fois plus grande que la France. "Avant, tout le monde allait sur la côte Est mais de plus en plus se dirigent vers l’Ouest, plus sauvage et moins touristique", constate la spécialiste.

Afin de se loger les premiers jours, le temps d’obtenir son numéro d’imposition et de trouver un travail, il faut prévoir le budget nécessaire. Car en Australie, le coût de la vie est environ 15% plus élevé qu’en France.

Beaucoup de PVTistes commencent aussi leur aventure par l’achat d’un véhicule aménagé, moyen de transport et de logement. Attention tout de même aux escroqueries : mieux vaut s’y connaître ou demander conseil. 

Autre point à prévoir : la couverture santé à l’aide d’une assurance privée. "Les frais médicaux sont très élevés, une consultation chez le médecin coûte 150 dollars", prévient Elodie Quincieux. 

88 jours de travail obligatoires pour conserver son PVT une deuxième année

Une fois sur place, toute l'attention va être focalisée sur la recherche d'emploi. D'autant qu'en Australie, pour prolonger un PVT une deuxième année, il faut valider 88 jours de travail dans l'année. Pour trouver son premier job, Inès s’est donc tournée vers des groupes Facebook de voyageurs. Après une première expérience infructueuse dans une ferme d’avocats, elle a trouvé un emploi dans une mine. "On travaillait 12 heures par jour, avec peu de repos, ce qui m’a permis de valider les 88 jours et d’économiser." Une somme dépensée par la suite dans un voyage en Asie.

En Australie, les PVTistes prétendent souvent à des emplois peu qualifiés et pour une durée de moins de six mois. BTP, agriculture, restauration… le salaire minimum s’établit à 29,03 dollars de l’heure (17,73 euros), avec des contrats résiliables à tout moment par l’employeur ou le salarié. 

"Il y a malheureusement de mauvais plans, des employeurs qui n’offrent que peu d’heures de travail, par exemple. Mais l’Australie dispose d’un organisme de protection des travailleurs efficace qui s’appelle Fair Work", explique Elodie Quincieux. Pour la retraite, des accords permettent de récupérer les cotisations locales une fois revenu en France. 

Gare à l’embouteillage

Très attractive, l’Australie est de plus en plus convoitée. "Sur la côte Est, je vois vraiment le boom de backpackers", raconte Inès. "L’autre jour, j’ai déposé un CV dans une boulangerie française et en cinq minutes, quatre voyageurs ont fait pareil." Les "bons plans" sont donc de plus en plus rares. Et les emplois très bien payés, dans des secteurs en pénurie après le Covid, sont de nouveau confiés aux Australiens. "Il faut être mobile et ne pas aller là où tout le monde est déjà", recommande Elodie Quincieux. 

Avec ce "boom", Inès estime que la part de voyage se réduit au profit de plus de travail. Sans compter la crise du logement : "À Sydney en 2022, juste après la réouverture des frontières, une chambre en dortoir à Sydney coûtait 27 dollars (16,5 euros), aujourd’hui, ça a doublé." 

Ces difficultés ne sont pas toujours racontées sur les réseaux sociaux, où fleurissent de plus en plus de comptes sur l’expérience PVT en Australie. Quand certains affirment avoir pu économiser des dizaines de milliers d’euros en quelques mois, Elodie Quincieux nuance : "Il ne faut pas se laisser avoir par les belles images, il y a des jours où c’est dur de vivre dans un 4x4, le travail est difficile et on n’a pas le moral…" Mais, c’est peut-être aussi cela qui fait la richesse de l’expérience : sortir de son quotidien et sa routine confortable. 

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