Portrait

Alexandre Lloveras, un étudiant en kiné en compétition aux Jeux paralympiques de Tokyo

Alexandre Lloveras disputera trois épreuves aux Jeux paralympiques de Tokyo avec son coéquipier Corentin Ermenault.
Alexandre Lloveras disputera trois épreuves aux Jeux paralympiques de Tokyo avec son coéquipier Corentin Ermenault. © C.E.
Par Florian Dacheux, mis à jour le 31 août 2021
4 min

VOUS FAITES L'ACTU. Étudiant en kinésithérapie à Lyon et membre de l'équipe de France en paracyclisme tandem, Alexandre Lloveras participe aux Jeux paralympiques 2021 de Tokyo. Ce mardi, il a remporté avec son guide Corentin Ermenault la médaille d'or du contre-la-montre. Malgré sa déficience visuelle, il arrive à concilier études et carrière sportive. Nous l'avions rencontré avant le début de la compétition.

Atteint depuis sa naissance d’une maladie rare de la rétine appelée l’amaurose congénitale de Leber, Alexandre Lloveras est privé d’un champ visuel périphérique. Il voit "comme dans un trou de serrure", dit-il, avec seulement un dixième à chaque œil.

À 21 ans, cet étudiant en kinésithérapie s’apprête pourtant à disputer les Jeux paralympiques de Tokyo. Résultat de plusieurs années d’efforts et de persévérance pour ce jeune homme féru de sport (ski alpin, natation, équitation, athlétisme) avant son entrée au Centre fédéral handisport en 2015.

C’est à la suite de nombreuses blessures aux pieds en athlétisme qu’il effectue un stage de rééducation en 2018. Un stage de cyclisme au cours duquel il découvre le tandem. Une révélation pour ce compétiteur dans l’âme qui n’a jamais caché son attirance pour les sports de vitesse.

Il vise l’or en poursuite sur piste

Après des stages intensifs à Roubaix (59) et à Hyères (83), Alexandre s’est envolé le 14 août pour le Japon. "Nous sommes bien arrivés à Matsumoto, notre base arrière pour le dernier stage, confie-t-il. En théorie, c’était pour nous acclimater à la chaleur, sauf qu’il pleut et qu’il ne fait pas très chaud. Mais cela permet de prendre ses marques, de récupérer des sept heures de décalage horaire et de se préparer tranquillement pour la compétition."

Et Alexandre ne cache pas ses ambitions aux côtés de l’ancien cycliste professionnel, Corentin Ermenault. Tout juste titré vice-champion du monde du contre-la-montre en juin dernier, le binôme peut viser haut.

Trois épreuves les attendent à Tokyo : une poursuite de 4 km sur piste le 25 août, un contre-la-montre de 33 km sur circuit le 31 août et, enfin, une course de 120 km en peloton, le 3 septembre. "On espère des médailles dans les trois épreuves, affirme-t-il. On a travaillé pour. La poursuite sur piste est l’épreuve où on a le plus de chances d’obtenir l’or car c’est notre spécialité."

Têtu et persévérant

C’est tout ce que l’on souhaite à Alexandre qui, dès son retour en France, courant septembre, reprendra en parallèle ses études. Le jeune homme est actuellement en 3e année à l'Institut de formation en masso-kinésithérapie pour déficients visuels dans les locaux de l'université Claude Bernard à Lyon (69) et il s’y accroche autant qu’à son guidon.

"Grâce à mon statut de sportif de haut niveau, j’ai un contrat qui me permet de faire mes années étalées sur deux ans, précise le sportif qui se décrit comme têtu et persévérant. Jusqu’ici tout va bien, ça me plaît beaucoup."

De quoi bien l’occuper d’ici les Jeux paralympiques de Paris 2024 qu’il a déjà en ligne de mire !

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