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La sixième année d'études de sage-femme repoussée

La sixième année d'études de sage-femme devrait être repoussée à la rentrée 2024.
La sixième année d'études de sage-femme devrait être repoussée à la rentrée 2024. © sushytska / Adobe Stock
Par Pauline Bluteau, publié le 19 octobre 2022
4 min

Ce ne sera finalement pas pour la rentrée 2022. Le Parlement envisagerait plutôt une mise en place de la sixième année d'études de sage-femme pour la rentrée 2024. Un soulagement pour les représentants étudiants qui craignaient une application à la va-vite.

Annoncée par le gouvernement, il y a près d'un an, le 22 novembre 2021, la sixième année d'études de sage-femme devait entrer en vigueur à la rentrée 2022. Une élection présidentielle et des législatives plus tard, silence radio. Jusqu'en août dernier, les quelque 1.000 étudiants entrants en deuxième année de maïeutique ne savaient toujours pas s'ils termineraient leurs études en 2026 ou 2027.

Le gouvernement avait finalement confirmé le report de la réforme sans donner plus de détails à la fin de l'été mais les sénateurs viennent de proposer qu'elle soit repoussée de deux ans, pour la rentrée 2024.

Les étudiants actuellement en formation de sage-femme pas concernés

Initialement, tous ceux qui entraient en deuxième année d'études de sage-femme à la rentrée 2022 devaient bénéficier de la réforme pour être avoir un diplôme de sage-femme de niveau bac+6 et non bac+5. Ce ne sera ni le cas pour eux, ni pour les suivants.

En effet, le 5 octobre dernier, la commission des affaires sociales au Sénat a voté des amendements pour repousser la réforme à 2024. Que vous soyez en PASS (parcours spécifique accès santé), en L.AS (licence avec option "accès santé") ou étudiant en maïeutique actuellement, vous n'êtes donc pas concernés par cette sixième année d'études.

Seuls les étudiants entrant en PASS/L.AS l'année prochaine puis intégrant la formation sage-femme en 2024 seraient les premiers bénéficiaires de la réforme. Rien n'est encore définitif, le nouveau texte vient d'être validé par l'ensemble des sénateurs le 19 octobre mais doit repasser en deuxième lecture à l'Assemblée nationale.

Une réforme des études de maïeutique pourtant très attendue

Pour l'association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF), cette réforme était attendue depuis des années. La mise en place dès 2022 était donc une vraie victoire mais après un calendrier politique bien chargé et peu de concertation sur le sujet, il était préférable de la repousser. "Au moins, les étudiants en PASS et L.AS décideront d'intégrer la maïeutique en toute connaissance de cause", estime Loona Mourenas, porte-parole de l'ANESF.

Avoir des études plus longues était devenu une nécessité vis-à-vis des autres professions médicales comme la pharmacie ou l'odontologie, dont les études durent au minimum six ans. Les sages-femmes obtiendront désormais un diplôme d'État de docteur en maïeutique, comme leurs confrères. Un pas de plus pour faciliter l'accès à la recherche notamment.

Un programme plus adapté au métier de sage-femme

L'occasion également de remettre à plat le programme du premier, deuxième et désormais troisième cycles des études de maïeutique car les prérogatives des sages-femmes n'ont cessé d'évoluer et de croître ces dernières années.

"La réforme permettra de mieux les préparer à leurs nouvelles compétences comme à la diversité de leurs modes d’exercice, sans pour autant aggraver l’intensité jugée excessive de leur formation", confirment les sénateurs.
Repousser de deux années la mise en place de la réforme laissera aussi le temps de la réflexion pour présenter les nouveaux programmes. Comme l'avait affirmé l'ancien gouvernement en 2021, une mission diligentée par l'inspection générale des affaires sociales et de l'éducation, du sport et de la recherche doit permettre de mener à bien ce projet. Le suspense reste donc pour l'instant, en partie, à son comble.

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