Décryptage

PACES : le numerus clausus rendra son dernier souffle en 2020

La ministre de la Santé a annoncé la fin du numerus clausus.
La ministre de la Santé a annoncé la fin du numerus clausus. © Virginie Bertereau
Par Martin Rhodes, publié le 18 septembre 2018
3 min

Dans le cadre d’une réforme globale du système de santé, la ministre de la Santé a annoncé, lundi 17 septembre 2018, la fin du numerus clausus en 2020. Le dispositif qui régule l’entrée en deuxième année de médecine, pharmacie, odontologie et sage-femme est donc en sursis.

Les grands travaux des études médicales et paramédicales se poursuivent, dans le cadre de la transformation de l’offre de soins. Deux mois seulement après l’annonce de la disparition des ECN (épreuves classantes nationales) et du concours infirmier, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a confirmé au "Parisien" la suppression du numerus clausus. Un véritable big-bang attendu de longue date par les doyens des facultés de santé et les syndicats étudiants.

Un remède au mal-être étudiant

La ministre a notamment précisé que la suppression du numerus clausus, fixé annuellement depuis 1971 par filière et par établissement, visait à "résoudre le mal-être des étudiants en médecine". Selon un rapport remis au gouvernement en avril dernier, ainsi que plusieurs enquêtes réalisées par des syndicats étudiants, la régulation des candidats (seul un bachelier sur trois réussit à passer en deuxième année après une ou deux tentatives à un concours PACES) est à l'origine de nombreux abandons, et même de dépressions et de suicides. Un "gâchis humain" qu'il est urgent d'arrêter, a indiqué la ministre.

Diversifier les profils en deuxième année

Autre principal objectif de cette mesure : "diversifier le profil des personnes qui vont rentrer dans les études de médecine [pharmacie, odontologie et maïeutique]".

Globalement, les doyens des facultés de santé et les syndicats étudiants s'entendent pour dire que le concours PACES sélectionne un seul et même type de candidats, à savoir les meilleurs bacheliers scientifiques, à la fois matheux et bachoteurs. Des critères qui, selon ces mêmes observateurs, ne permettent pas à eux seuls de distinguer les futurs bons médecins. "Nous avons aussi besoin de profils numériques, humanistes, que l’actuelle sélection ne favorise pas", a confié Agnès Buzyn.

Encore plusieurs inconnues

Les modalités exactes d'admission et le programme de la première année, ainsi que les conditions d'accès aux différentes formations (médecin, pharmacien, etc), qui n'ont pas une capacité d'accueil illimitée, ne sont pas encore connues à l'heure où nous écrivons ces lignes. Précisons que la suppression du numerus clausus donnera ses premiers résultats 10 ans après sa mise en œuvre, le temps de former les médecins.

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