Interview

Parcoursup 2021 : "Placer l'élève au centre"

Pour Jérôme Teillard, l'année 2020 et la crise sanitaire "nous ont appris la nécessité de nous adapter, de réfléchir à des solutions différentes".
Pour Jérôme Teillard, l'année 2020 et la crise sanitaire "nous ont appris la nécessité de nous adapter, de réfléchir à des solutions différentes". © Photo fourni par le témoin
Par Thibaut Cojean, publié le 13 octobre 2020
6 min

Aujourd'hui lancé sur son rythme de croisière, Parcoursup devra s'adapter en 2021 à la réforme du bac. L’accompagnement et l’information aux candidats présentant des profils désormais très variés sera le cœur du travail de la plateforme, estime Jérôme Teillard, responsable de Parcoursup auprès du ministère de l’Enseignement supérieur.

Jérôme Teillard, chargé de mission Parcoursup auprès de la ministre de l’Enseignement supérieur, livre à l’Etudiant les grandes nouveautés de l’édition 2021. Au-delà de l’arrivée de nouvelles formations sur la plateforme, l’enjeu de Parcoursup sera désormais de construire une cohérence avec la réforme du bac, à la fois par l'information donnée aux candidats et par la prise en compte de la diversité de leurs profils.

Parcoursup 2020 vient de s’achever et le calendrier de l’édition 2021 est déjà disponible. Quelles nouvelles formations intégreront la plateforme ?

De nouvelles formations en apprentissage seront intégrées à Parcoursup. En 2020, nous avons déjà augmenté d’un tiers l’offre de ce type de cursus et beaucoup de candidats étaient intéressés. Les écoles vétérinaires viendront aussi enrichir l’offre de formations, avec un concours national dédié. Il y aura également la création de licences professionnelles accessibles dès la première année. Dans les IUT, elles prendront le nom de bachelor universitaire de technologie (BUT) à partir de la rentrée 2021.

Parcoursup 2021 intégrera aussi deux nouvelles voies de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) : la MP2I (pour mathématiques, physique-chimie, informatique et ingénierie, NDLR) en 1ère année, une nouvelle classe prépa scientifique avec une dominante informatique et la voie ECG, issue de la réforme des classes prépas économiques et commerciales, en lien avec la réforme du bac. Enfin, Sciences po Paris sera de plain-pied dans Parcoursup, dans un format de sélection rénové, avec la fin des écrits.

Pour la première fois, les notes aux épreuves de spécialités seront indiquées dans les dossiers Parcoursup. Comment seront-elles prises en compte par les formations ?

Nous sommes en train d’y travailler, notamment pour donner une information générale à l’ensemble des lycéens. La réforme du bac permet aux élèves de choisir et d’approfondir des enseignements dans la perspective de leur projet d’orientation. L’objectif est de prendre en compte les résultats du travail fait par les élèves tout au long de leur scolarité de première et de terminale, tout en discutant avec les formations du supérieur pour intégrer cette nouvelle diversité de profils.
On crée les conditions pour placer l’élève au centre, parce que c’est lui qui fait les choix. On se focalise d’ailleurs beaucoup sur les enseignements de spécialité, alors que les formations du supérieur prendront en compte aussi le tronc commun, qui est un élément important de la scolarité au lycée.

Dans certaines formations, le choix des spécialités sera pourtant déterminant. Est-ce qu’il pourra être imposé dans Parcoursup ?

Il n’y aura pas sur Parcoursup d’indication sur une doublette de spécialités "gagnante". Nous travaillons avec les formations qui ont des exigences disciplinaires particulières pour les aider à informer les lycéens tout en encourageant la diversité des profils. Ces renseignements seront données dans les journées portes ouvertes ou sur les sites Internet des formations, mais il faut encore améliorer cette information pour tous.

Beaucoup d’autres formations diront que tous les profils peuvent être accueillis. Le "oui, si" prendra peut-être d’ailleurs une autre dimension. Avec les nouveaux profils de bacheliers, certains candidats pourront intégrer des formations qui les motivent et bénéficier d’un accompagnement pour un renforcement disciplinaire spécifique sur un champ qu’ils auront moins approfondi au lycée car ils n’ont pas fait ce choix en spécialité.

Si la crise sanitaire continue et que des élèves en quarantaine ne peuvent pas passer les épreuves de spécialités en mars, qu’est-ce qui sera pris en compte dans leur dossier ?

C’est un sujet travaillé du côté du ministère de l’Éducation nationale et nous sommes en appui. Il va sans doute y avoir beaucoup d’imprévus à prendre en compte. Il faut faire confiance à l’intelligence de tous les acteurs, dont le souci est d’accompagner les élèves et d’être à leur service.

L’année 2020 devait être une année "tranquille", mais elle a été marquée par la crise sanitaire et ses conséquences. Elle nous a appris la nécessité de nous adapter, de réfléchir à des solutions différentes en fonction du contexte sanitaire. Ce n’est pas la plateforme seule qui s’est adaptée, c’est l’accompagnement porté dans les établissements scolaires, par les commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES) et dans les services académiques et de l’enseignement supérieur. C’est un travail considérable qui a été conduit au service des élèves.

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