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Coronavirus : une aide de 200 euros versée aux 800.000 étudiants et jeunes précaires

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La démarche pour effectuer votre demande d'aide auprès du CROUS sera possible dès le 12 mai. © Adobe Stock/Frog 974
Par Pauline Bluteau, publié le 05 mai 2020
5 min

À partir du mois de juin, 800.000 jeunes en situation de précarité en raison de la crise sanitaire pourront recevoir une aide de 200 euros. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le premier ministre, Edouard Philippe, le 4 mai devant les sénateurs. L’Etudiant vous en dit un peu plus sur la procédure à suivre à partir de ce mardi.

L’annonce était attendue depuis le dernier discours d’Emmanuel Macron le 13 avril dernier. Le président de la République avait alors évoqué la création d’une éventuelle aide pour les étudiants en situation de précarité. C’est désormais chose faite. Le 4 mai, le premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé le versement de 200 euros à tous les jeunes de 18 à 25 ans "précaires ou modestes".

Quels sont les jeunes concernés par cette nouvelle aide ?

D’après Edouard Philippe, 800.000 jeunes pourraient bénéficier de cette aide. Parmi eux, la moitié sont des "étudiants en formation initiale inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur ainsi qu’en BTS (hors apprentis) boursiers et non boursiers", précise le ministère. La condition : avoir perdu son job étudiant (8 heures par semaine minimum) pendant la crise sanitaire ou ne pas avoir pu effectuer son stage obligatoire gratifié. Les étudiants en chômage partiel ne sont donc pas concernés.

Les étudiants ultra-marins en formation initiale, contraints de rester en métropole, font aussi partie des principaux bénéficiaires.

Les 400.000 autres sont des jeunes de moins de 25 ans dans une situation de précarité, "notamment ceux qui bénéficient des APL (aides personnalisées au logement)", a précisé aujourd'hui la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, sur l'antenne d'Europe 1.

Faire sa demande à partir du 12 mai

L’aide sera versée en une fois à partir de début juin aux étudiants. Boursiers ou non, tous devront remplir un questionnaire via le site etudiant.gouv.fr pour en faire la demande auprès de leur CROUS (centre régional des œuvres universitaires et scolaires). La démarche sera possible "dès mardi prochain", le 12 mai, a avancé la ministre.

Pour les autres, il faudra attendre mi-juin. L’aide sera automatiquement versée aux jeunes de moins de 25 ans par la CAF (centre d’allocations familiales), elle-même chargée de verser les APL.

À savoir : l'aide est cumulable avec les bourses du CROUS sur critères sociaux, les aides spécifiques d'urgence (ponctuelles ou annuelles) et les aides accordées par votre établissement (matériel informatique, bons alimentaires..).

Une aide nécessaire mais toujours insuffisante

Pour les associations nationales étudiantes, cette annonce est une belle avancée même si les modalités sont encore floues et le montant attribué insuffisant. Bien avant l’épidémie, la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) et l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) militaient déjà en faveur d’un meilleur l’accompagnement financier des jeunes, trop souvent précaires. La FAGE demande donc que le montant de cette aide dépende des pertes induites pour l’étudiant et qu’elle puisse être reconduite en fonction des besoins.

La crise sanitaire est aussi l’occasion de réaffirmer leurs convictions. Car pour ces associations, tous les jeunes en situation de précarité ne sont pas obligatoirement bénéficiaires des APL. La FAGE et l’UNEF souhaitent ainsi que l’aide s’étende à tous les 18-25 ans, que ce soit soit à travers l’accès au revenu de solidarité active (RSA) ou au revenu universel d’activité (RUA), par la création d’une garantie jeune diplômé ou par la réintroduction de l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE, supprimée en janvier 2019).

L’UNEF milite également pour que les étudiants soient dès maintenant exonérés de leurs loyers en résidence CROUS

et pour que les bourses continuent d’être versées en juillet-août.

Du côté du gouvernement, la ministre de l’Enseignement supérieur rappelle que ce soutien financier est "une brique supplémentaire" vis-à-vis de toutes les aides déjà "prises en charge par les établissements et l'État pour répondre aux demandes". Pour rappel, 10 millions d’euros ont été débloqués fin mars en faveur des étudiants en situation de précarité.

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