Colocation : est-ce réellement le bon plan ?

Appréciée pour son côté économique et convivial, la colocation peut aussi avoir ses revers : mieux vaut en être conscient et s'y préparer, avant de s'engager dans cette voie.
Charles est un grand adepte de la colocation : en cinq ans d'études d'ingénieur, il n'a connu que ça. "J'ai fait sept colocs différentes, de deux personnes à une trentaine ! Je ne conçois pas de vivre autrement", explique le jeune homme de 23 ans, qui a "horreur d'être seul". Logement plus grand et moins cher, partage des frais, compagnie... Les avantages de la colocation sont indéniables, mais elle peut aussi avoir ses écueils.
Au-delà des différences de caractères, la grosse difficulté se cache dans les détails du quotidien. Partie à Rennes (35) pour ses études d'histoire, Nora s'est installée dans un appartement avec deux amies d'enfance. Deux ans plus tard, "il y en a une avec qui je m'entends toujours très bien. L'autre, on ne se parle plus depuis plusieurs mois", relate-t-elle. Les désaccords sur le ménage, les courses ou les soirées entre amis se sont accumulés. "Elle ne me disait pas ce qui lui déplaisait, donc ça a pris des proportions énormes. Si on n'arrive pas à bien communiquer, ça dégénère", analyse Nora.
"Je n'osais pas lui dire que c'était sale"
L'étudiante de 19 ans recommande de "poser les bonnes questions dès le début : quelle est l'attitude de chacun par rapport au ménage, est-ce que c'est un problème si je fais une soirée, etc.". Mieux vaut choisir des colocataires avec qui l'on peut s'accorder sur le mode de vie. "Il faut s'attendre à faire avec les envies des autres, s'entendre sur le partage des tâches, spontanément ou par un planning, et ne pas avoir peur de dire ce qui ne va pas", préconise Clémence, après plusieurs expériences de colocation, dont l'une gâchée par un colocataire réfractaire à la vaisselle. "Comme c'était mon pote, je n'osais pas lui dire que c'était sale et nos relations se sont dégradées."