Témoignage

Eco-délégué, s'engager pour verdir le quotidien

Collecte des déchets, recyclage...Les éco-délégués ont mis en place des initiatives écologiques à l'échelle de leur établissement.
Collecte des déchets, recyclage...Les éco-délégués ont mis en place des initiatives écologiques à l'échelle de leur établissement. © Adobe Stock/SpicyTruffel
Par Thibaut Cojean, mis à jour le 28 septembre 2021
5 min

Alors que se profilent les élections des éco-délégués, d'anciens élus racontent avoir réussi à mener de vrais projets durant leur année de mandat, même si le confinement les a éloignés de l'école. Malgré la difficulté à mettre en place des idées ambitieuses, ils retiennent une expérience enrichissante et motivante.

Pour Alice, 17 ans, c’est une deuxième année d’engagement qui se profile. Après avoir été "représentante écologie" de son lycée de Mâcon (71) en 2019-2020, elle a été élue éco-déléguée de sa classe en 2020-2021, avec un objectif : "Poursuivre ce qu’on a commencé l’année dernière."

Priorité aux gestes du quotidien

Cette élève de terminale, qui s'est engagée pour "faire plus de choses", compte remettre sur la table une question laissée en suspens par le confinement, celle de la gestion des déchets de son lycée. Elle espère faire cesser la vente de bouteilles d’eau en plastique et compte "sensibiliser les élèves à l’usage des gourdes". Autre projet : arrêter l’usage des capuchons de gobelets de café en plastique, qui ne sont "pas nécessaires".

La collecte des déchets était justement l’une des missions de Gaëlle, éco-déléguée l’an dernier dans un lycée du Finistère. "J’avais remarqué de gros soucis dans mon lycée : énormément de mégots sur le sol, pas de poubelles de recyclage, les desserts de la cantine servis sur des coupelles en plastique, énumère-t-elle. Des choses qui peuvent être résolues simplement, mais ça faisait des années que rien ne changeait."

Avant les projets, les réunions

Avec les autres éco-délégués, elle est parvenue à organiser des collectes de stylos et de bouchons de bouteilles pour des associations, mais aussi à mettre en place le recyclage et à remplacer une partie du plastique de la cantine par de la céramique. "Nous utilisions l’heure d’accompagnement personnalisée pour nous réunir entre éco-délégués et développer nos projets", explique-t-elle. D’autres réunions étaient également organisées avec des professeurs ou CPE engagés, et des représentants de l'administration et de la direction.

S’ils ont reçu le soutien de plusieurs professeurs, elle considère aujourd’hui que le manque de volonté et de moyens de son lycée a empêché d’autres projets d’éclore, comme la collecte du compost au self ou l’installation d’une urne à mégots, sous forme de cendrier à double réponse (cendrier au dessus duquel est affichée une question et proposant à l'utilisateur de voter en jetant son mégot dans une des deux urnes, NDLR).

Marco, éco-délégué la même année à Vanves (92), avait, lui, la chance d’être inscrit dans un lycée qui "faisait déjà beaucoup" pour l’environnement. Il se souvient que "les deux, trois premiers mois, c’était surtout des réunions". Ensuite, plusieurs projets ont commencé à prendre forme, mais ont été avortés en raison du confinement. Une journée de "cleanwalk" (marche de nettoyage, NDLR) au marché municipal a été annulée au dernier moment et d’autres initiatives auraient dû voir le jour : le remplacement de Google par Ecosia sur tous les ordinateurs, l’installation d’une urne à mégots ou la tenue d’une journée de sensibilisation avec Greenpeace et WWF.

Un engagement enrichissant et frustrant

Malgré la "bonne dynamique" de cet engagement, Marco nourrit quelques regrets : "À notre échelle, on ne pouvait pas tellement agir." Leurs idées de plus grande envergure (créer une ressourcerie ou installer des panneaux solaires sur le toit du lycée) se sont en effet heurtées à des contraintes plus difficiles à résoudre.

Gaëlle, désormais étudiante en classe préparatoire vétérinaire, reste elle aussi un peu sur sa faim, considérant n’avoir pu faire que de "tous petits gestes qui ne permettront pas au lycée de devenir écolo". Elle retient malgré tout une expérience enrichissante. "J’ai rencontré des gens avec les mêmes principes et valeurs que moi et je suis sortie de ma zone de confort, se réjouit-elle. Je me suis rendu compte que c’est vraiment un sujet qui me plait et ça m’a confortée dans mon choix d’orientation."

Articles les plus lus

Contenus supplémentaires

Partagez sur les réseaux sociaux !