Reportage

Bienvenue dans les start-up de l’agriculture high-tech !

Créée par deux jeunes diplômés en robotique et informatique, la start-up Naïo conçoit des robots électriques agricoles qui se substituent aux désherbants chimiques.
Créée par deux jeunes diplômés en robotique et informatique, la start-up Naïo conçoit des robots électriques agricoles qui se substituent aux désherbants chimiques. © Etienne Gless
Par Étienne Gless, publié le 03 mars 2020
4 min

Agrobotique, agriculture urbaine… L’agriculture se modernise et le numérique se porte au secours du monde rural. De jeunes pousses innovent pour répondre aux enjeux du moment. Quelques exemples d’agriculture 4.0 puisés à l’espace de la Ferme Digitale, au dernier Salon international de l’agriculture.

Des robots électriques se substituent aux désherbants chimiques

Voici Naïo, start-up qui conçoit, fabrique et commercialise des robots électriques agricoles. "Nous sommes convaincus que, d’ici 10 ans il y aura des robots dans tous les champs d’Europe et d’Amérique du nord", estime Aymeric Barthès président cofondateur de cette start-up avec Gaëtan Severac. Tous deux sont diplômés de l’IMERIR, une école de robotique et d‘informatique basée à Perpignan. "L’innovation robotique permet d’améliorer les conditions de travail des agriculteurs tout en respectant mieux l’environnement. C’est ce que nous appelons l’agrobotique !", explique le jeune ingénieur entrepreneur.

L’entreprise propose des robots désherbants qui évitent aux agriculteurs d’utiliser des désherbants chimiques. L’emploi des robots permet aussi de pallier le manque de main d’œuvre. En effet, chaque année en France il manque 10.000 ouvriers agricoles. Oz, le petit robot (voir photo d'illustration ci-dessus), s’occupe des petites exploitations maraîchères de moins de 40 hectares et son grand frère (baptisé Dino), destiné aux plus grandes exploitations, est capable de désherber 40 hectares par jour. L’entreprise, basée à Toulouse, a déjà commercialisé plus de 150 machines dans des exploitations agricoles d’Europe, d’Amérique du Nord et même du Japon. Elle emploie désormais 70 personnes et vient de réussir une grosse levée de fonds des 14 millions d’euros pour accélérer son développement.

Des potagers urbains poussent dans les magasins

"Cette technique permet aussi d’économiser 95% d’eau et 75% d’engrais par rapport à la technique conventionnelle, ce qui est précieux pour l’environnement", argumente Florian Cointet.

"J’aime l’idée que l’on puisse apporter de l’innovation dans l’agriculture", confie le jeune ingénieur manager, diplômé à la fois de l’INSA de Lyon et d’ESCP Business School. "Cette double formation d’ingénieur et d’école de commerce me permet de consolider la partie technique de notre start-up et d’ouvrir le marché français", affirme-t-il.

Recréer un marché fermier en hypermarché

À 2 pas d'ici

est une start-up du secteur de l'économie sociale et solidaire basée à Lille qui travaille dans le domaine des circuits courts. "Nous offrons aux petits producteurs locaux de vendre directement leurs produits aux consommateurs dans les grandes surfaces", explique Stéphane Darguesse, son fondateur et diplômé de l'IAE de Lille. "Il s'agit d'amener la ferme au sein des lieux de consommation habituels, qui restent les grandes surfaces. Songez qu'un hypermarché enregistre plusieurs millions de passages en caisse par an".

Concrètement, À 2 pas d'ici loue un espace (20 m2 en supermarché, 100 m2 en hypermarché) au cœur d'une grande surface et se rémunère sur le prix de vente consommateur. Les petits producteurs de fruits, viande, légumes ou fromages sont quant à eux libres de fixer leur prix de vente et empochent les deux tiers du prix de vente au consommateur. Ils peuvent ainsi vendre plus et au prix qu'ils ont eux-mêmes fixés. Mieux rémunérés, les petits producteurs gagnent ainsi mieux leur vie et peuvent continuer à produire une agriculture saine et raisonnable !

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