Décryptage

8 métiers qui recrutent dans les stations de ski

Secourisme à l'Alpe d'Huez
Secouriste : le bon métier pour skier et se rendre utile tout l'hiver. © zir
Par Étienne Gless, publié le 13 décembre 2018
8 min

Cet hiver, sur les pistes, les 250 stations de ski françaises vont accueillir quelque 10 millions de vacanciers. Moniteur de ski, sauveteur, dameur, faiseur de neige... Découvrez les 8 métiers clés des sports d'hiver qui font la réussite des vacances en montagne.

1. Moniteur de ski

Freeride, ski nordique hors-pistes, raquettes, ski sur pistes... Les pratiques se diversifient, le métier de moniteur aussi. En grande majorité, il s'exerce en indépendant, même si quelques-uns sont salariés d'organismes de vacances.

Pour rejoindre les près de 20.000 moniteurs et monitrices de ski en France, vous devez posséder l'un de ces deux diplômes : le diplôme d'État de ski "moniteur national de ski alpin" ou son équivalent en "ski nordique de fond" (bac+2).  En ski alpin, le diplôme se prépare à Chamonix-Mont-Blanc (74), à l'ENSA (École nationale de ski et d'alpinisme). Une partie de la formation préparatoire peut s'effectuer dans des établissements conventionnés avec l'ENSA. Prérequis pour être admis : avoir validé la formation de base aux premiers secours. En ski nordique, le diplôme se prépare au même endroit mais à l'ENSM (École nationale des sports de montagne).

Il est préférable pour le moniteur de ski d'avoir une autre activité professionnelle hors hiver pour gagner correctement sa vie. "L'été, je suis contrôleur de gestion pour un armateur à Marseille", témoigne ainsi Maxime, 28 ans, moniteur de ski de l'ESF (École du ski français) dans la station savoyarde Le Corbier (domaine skiable des Sybelles) et titulaire du DCG, le diplôme de comptabilité et gestion.

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2. Accompagnateur de moyenne montagne

Hiver comme été, ce professionnel a toujours du travail. Contrairement au guide de haute montagne qui accompagne les alpinistes et skieurs très expérimentés, l'accompagnateur en moyenne montagne encadre tous les publics pour des randonnées à pied ou en raquettes. Une grande partie de son activité consiste à faire découvrir la richesse de la flore, de la faune et des activités humaines des espaces naturels traversés.

Pour rejoindre les quelque 5.000 accompagnateurs de moyenne montagne, une bonne condition sportive et une connaissance pointue du milieu sont indispensables. Pour exercer l'hiver, vous devez obtenir spécifiquement le diplôme d'État d'alpinisme - accompagnateur en moyenne montagne option moyenne montagne enneigée. Vous devrez suivre un stage tous les six ans pour rafraîchir vos connaissances.

3. Pisteur secouriste

Il assure la sécurité et les secours sur le domaine skiable. Avant l'ouverture des pistes, il a installé les filets de protection, les pancartes, les balises. Il a vérifié le damage. En cas d'accident, il part à la recherche des personnes égarées, secourt les blessés, leur prodigue les premiers soins et les évacue sur son traîneau. Ce job en extérieur exige une excellente condition physique et une parfaite maîtrise des différentes techniques de glisse.

En outre, vous devez être titulaire du brevet national pisteur secouriste 1er degré qui se prépare dans des organismes agréés par les ministères de l'Intérieur et de la Jeunesse et des Sports. Deux options possibles : ski alpin ou ski nordique. Avec de l'expérience, vous pourrez vous spécialiser et, par exemple, devenir artificier en charge de déclencher des avalanches préventives ou encore maître-chien d'avalanches.

4. Sauveteur en montagne

Chute en crevasse, avalanche... Des milliers d'opérations de secours en montagne sont effectuées chaque hiver. Quand le personnel spécialisé des domaines skiables ne peut intervenir, les sauveteurs entrent en action. Notamment en cas d'accidents graves nécessitant une aide médicale d'urgence.

Pour être sauveteur en montagne, vous devez impérativement commencer par rejoindre sur concours un corps de la police nationale, de la gendarmerie ou des sapeurs-pompiers. Que vous soyez gendarme au peloton de gendarmerie de haute montagne, CRS montagne ou sapeur-pompier, vous suivrez ensuite une exigeante formation interne pour maîtriser les techniques de secours spécifiques. Une fois en exercice, vous continuerez de vous former pour maintenir à jour vos compétences lorsque vous ne serez pas en intervention.

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5. Conducteur d'engins de damage

Métier saisonnier, le conducteur de dameuse prépare les pistes avant l'arrivée des skieurs. Pour conduire une chenillette ou un autre engin de damage, le conducteur doit avoir du sang froid et de l'habileté : la pente affiche souvent un fort dénivelé. Le dameur, ou la dameuse, doit pouvoir assurer l'entretien de sa machine. C'est pourquoi, il a souvent effectué une formation en mécanique (CAP ou bac pro maintenance des matériels, bac pro maintenance des équipements industriels). Un CAP conducteur d'engins travaux publics et carrières est aussi un sésame pour accéder au métier. La branche professionnelle propose également un certificat de qualification professionnelle (CQP) de conducteurs d'engins de damage. Il existe aussi des CQP pour les conducteurs de téléski ou de téléphérique. 

6. Shaper de snowpark

De nombreuses stations de sports d'hiver ont désormais leur parc dédié au freestyle. Le "shaper" (de l'anglais "to shape" : tailler, façonner) sculpte les rampes de lancement utilisées pour les acrobaties des fans de glisse. Pas de formation académique pour le métier de shaper qui s'apprend principalement sur le tas. Souvent les stations en embauchent comme animateurs de snowpark ou conducteurs d'engins de damage et organisent parfois des formations "maison". L'essentiel est avant tout d'être un passionné de glisse et de freestyle ! 

7. Nivoculteur : faiseur de neige

Appelé aussi "snowmaker", ce technicien entre en action quand la neige se fait rare en station, en particulier en début de saison. Un métier – hélas – d'avenir, du fait du réchauffement climatique. La nuit, à grands renforts de canons à neige, il fait tomber la neige de culture : de l'eau puisée dans des réserves et de l'air sous pression qui produisent au contact de l'air froid les précieux flocons. Il assure aussi la maintenace des installations d'enneigement.

Souvent formé sur le tas, ce faiseur de neige est titulaire d'un bac pro (mécanique, électricité, électronique), voire d'un BTS (brevet de technicien supérieur) ou DUT (diplôme universitaire de technologie) en maintenance. Une formation spécialisée existe au lycée Général-Ferrié, le "lycée des métiers de la montagne", à Saint-Michel-de-Maurienne en Savoie (73). Celui-ci recrute à l'issue d'un bac pro ou techonologique. À l'issue de la formation, vous passez un certificat de nivoculteur (CQP) organisé par Domaines skiables de France, la chambre professionnelle du secteur.

8. Électrotechnicien/électromécanicien en remontées mécaniques

Les stations de ski en France accueillent plus de 10 millions de vacanciers durant trois à quatre mois chaque année. Pour que les installations mécaniques puissent absorber ce flux de touristes, les services techniques des stations ont besoin de nombreux professionnels. L'électromécanicien en remontée mécanique s'assure des réglages et du bon fonctionnement des appareils et dépanne en cas d'incident. Il possède des compétences en mécanique, électrotechnique ou automatismes.

Le métier recrute de plus en plus à bac+2 après un BTS électrotechnique ou un DUT génie industriel et maintenance. Il existe aussi un titre professionnel de technicien d'exploitation de remontées mécaniques.

Les formations "bi" des lycées de montagne

Moniteur de ski l'hiver, maçon ou peintre à la belle saison : en station, la saison dure de quatre à cinq mois maximum. D'où l'intérêt d'exercer un second métier le reste de l'année. Le réseau des lycées de montagne regroupe des établissements des ministères de l'Éducation nationale ou de l'Agriculture qui proposent des formations biqualifiantes.


"Commerce, maçonnerie, électrotechnique... nos 72 élèves préparent cinq spécialités de bac pro, ainsi que la formation générale commune des diplômes d'État de moniteur de ski et d'accompagnateur de moyenne montagne", explique Jean-Claude Bassani, le proviseur du lycée Général-Ferrié à Saint-Michel-de-Maurienne. Cet établissement propose de telles formations biqualifiantes depuis plus de 50 ans. 

Maxime, 28 ans : moniteur de ski et contrôleur de gestion

"Le cursus de moniteur est assez long et très exigeant"

Maxime, 28 ans, moniteur de ski ESF à la station Le Corbier en Savoie est aussi titulaire d'un diplôme de comptabilité qui lui permet d'exercer une autre activité le reste de l'année.Maxime, moniteur de ski en Savoie, a un diplôme de comptabilité. // © Photo fournie par le témoin

Contrairement à la grande majorité des moniteurs de ski, Maxime n'est pas montagnard d'origine : il a grandi à Bourgoin-Jallieu (38). À la fin du collège, il passe les tests pour entrer dans une formation "ski-études" au lycée Général-Ferrié de Saint-Michel-de-Maurienne (73). "Durant trois ans, j'ai préparé le CAP transport par câbles et remontées mécaniques ainsi que les deux premiers tests requis pour devenir moniteur de ski.

Ces tests réussis, Maxime commence sa formation à l'ENSA. La formation comprend 12 à 15 stages qui s'échelonnent sur plusieurs années. "Le cursus est assez long et très exigeant. Il faut compter de quatre à cinq ans, prévient Maxime. Les semaines passées à l'ENSA servent surtout à valider les compétences et connaissances acquises dans trois principaux domaines : la pédagogie, la montagne et la nivologie."

Diplômé de l'ENSA en 2014, Maxime travaille depuis sous statut indépendant pour l'École du ski français du Corbier. "À l'ESF, la rémunération est intéressante", confie Maxime qui estime sa rémunération annuelle brute entre 30.000 et 32.000 €.

Mais l'activité de moniteur de ski étant saisonnière, Maxime a passé par correspondance un bac général et suivi des études au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) pour décrocher le DCG (diplôme de comptablité et de gestion), de niveau bac+3. Ce qui lui permet d'exercer l'été une seconde activité de  contrôleur de gestion pour un armateur à Marseille.

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