Portrait

Aurélien, 30 ans, actuaire : "Je suis un interprète des risques"

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Devenir actuaire, pour Aurélien, était un défi intellectuel : il connaît tous les aspects du risque en assurance. © Julie Balagué pour l'Étudiant
Par Catherine de Coppet, publié le 19 avril 2018
4 min

ILS GAGNENT 3.000 EUROS AVANT 30 ANS. Après des études scientifiques et une école d’ingénieurs, Aurélien, 30 ans, découvre le monde de l’assurance et de l’actuariat, lors d’un stage. Désormais, actuaire chez un courtier, il a un très bon salaire. Portrait.

Aurélien, yeux clairs et cravate rouge, est tombé un peu par hasard dans le monde de l’assurance. "C’est un secteur boudé par les étudiants et, plus globalement, par les formations", souligne le jeune homme, actuaire chez Willis Tower Watson, à Paris, pour plus de 3.000 € net par mois.

"Les métiers faisant intervenir les mathématiques et la finance sont en général très bien payés",

poursuit-il, se décrivant comme "interprète des risques". En bref, le métier d’actuaire consiste à comprendre les risques pris par une compagnie d’assurance (en assurant un client par exemple) et à les mettre en équation, pour proposer un modèle mathématique permettant de se projeter dans l’avenir. "Les actuaires sont les pionniers de l’analyse des données !"

Son parcours

La passion de l’assurance lui est venue tardivement.

Après un bac S et deux ans de prépa scientifique (PCSI et PC), Aurélien intègre l’ENSISA (École nationale supérieure d’ingénieurs Sud-Alsace), à Mulhouse (68), sans projet précis. "En cherchant mon stage de fin d’études, j’ai trouvé une offre d’ingénieur prévention chez Axa. Cela m’intéressait." Une occasion refusée par l’école, qui ne la juge pas assez en lien avec sa spécialité, la mécanique. Aurélien fait finalement son stage à la SNCF et tente de rejoindre Axa via un autre stage : "Il me fallait une convention, mais j’étais déjà diplômé ! Alors, je me suis inscrit en première année de master à l’Enass (École nationale d’assurance). C’est là qu’on m’a dit qu’avec mon profil d’ingénieur, l’actuariat pourrait me convenir !"

Motivé par le défi intellectuel, il enchaîne sur une seconde année de master au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), tout en travaillant chez Axa. Il y restera six ans, dont trois comme actuaire.

"Il m’arrive d’être en première ligne, c’est plutôt excitant !"

Depuis quelques mois, Aurélien a un nouvel employeur, un courtier en assurances. Son poste comporte deux missions : quantifier le coût, pour ses clients, des risques très spécifiques (d’où le sigle ART pour Alternative Risk Transfer), qui ne rentrent pas dans les contrats classiques ; et mettre à disposition des commerciaux en interne des outils actuariels. Ce poste à l’international l’oblige à travailler beaucoup en anglais. "Ce n’est pas forcément représentatif de la fonction des actuaires", prévient-il. De même, il ne compte pas ses heures.
Travaillant pour la zone de l’Europe de l’Ouest, Aurélien partage son temps entre travail au bureau, déplacements et réunions. "Je dois partir pour préparer une présentation à un client important. Il m’arrive d’être en première ligne avec ce poste, c’est plutôt excitant !", conclut-il.

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