Comment je suis devenu ingénieur en nanotechnologies
Doué en sciences dès son plus jeune âge, Christophe, 25 ans, a très vite suivi la voie royale pour accéder à un métier où le recrutement bat son plein : ingénieur en nanotechnologies.
9 heures, dans la banlieue d’Annecy (74). Christophe, 25 ans, rejoint son bureau chez Allegro MicroSystems, entreprise américaine de semi-conducteurs au chiffre d’affaires annuel de plus de 700 millions de dollars.
Ici, ce sont les capteurs magnétiques pour automobiles qui occupent ce jeune ingénieur : définition des spécifications de circuits intégrés sur Datasheet, vérification de faisabilité par des simulations sur Matlab (un logiciel de calculs matriciels) et Simulink (logiciel de simulation système).
Des réunions avec la dizaine de personnes qui constituent son équipe et des interactions à distance avec des designers électroniques situés en République Tchèque ou en Amérique du Sud animent également son quotidien. "Je me déplace régulièrement à Prague ou au siège de la boîte, dans le New Hampshire aux États-Unis, afin de rencontrer les équipes marketing", précise Christophe, dont la journée prend fin vers 18 h 30.
La bosse des maths dès le collège et la prépa scientifique après le bac
Au collège Gustave Doré d’Hochfelden (67), son intérêt marqué pour les maths et la physique l’oriente tout naturellement vers une filière scientifique, bien qu’il n’ait pas d’idée précise de son futur métier. Excellent élève, il intègre le lycée du Haut-Barr, à Saverne (67), où il décroche son bac S option sciences de l'ingénieur avec la mention très bien.
Au cours de son année de terminale, la visite d’un intervenant venu expliquer le fonctionnement des classes prépa et les différentes options après les concours provoque chez lui un déclic : "Je me suis dit que c’était fait pour moi, et j’ai foncé en classe prépa du lycée Kléber de Strasbourg (67), filière Maths Physique".
Les Concours Communs Polytechniques en ligne de mire
Il passe plusieurs concours, est admis quasiment partout, mais seule la voie des Concours Communs Polytechniques (CCP) l’intéresse : "Je voulais uniquement intégrer Grenoble INP-PHELMA, une école publique d’excellence dans le domaine de la physique, de l’électronique et des matériaux".
Son rêve atteint, Christophe suit avec entrain, dès la première année, des cours de physique quantique, physique, statistiques, maths, programmation en langage C, économie et anglais.
Le master Nanotech MNIS : une formation unique en Europe
Ce master international, partagé par trois écoles, est unique en Europe : il permet aux étudiants issus des trois institutions partenaires (EPFL à Lausanne, INP à Grenoble et Politecnico à Turin) de suivre leur cursus tout en complétant un semestre auprès de chacune des institutions.
Entre temps, il a effectué un stage de recherche de quatre mois au laboratoire de la prestigieuse université de Pennsylvanie dont son école, Grenoble-INP, est partenaire. "C’est du même niveau que le MIT ! J’étais entouré de docteurs et de doctorants, je travaillais sur des études de polymères destinés aux batteries lithium, et je vivais sur le campus, une expérience inoubliable !"
Un début de carrière réussi dans l’univers des nanotechnologies
Fraîchement diplômé, il prend la route de Sophia Antipolis (06), où l’entreprise Thales Underwater Systems l’a recruté pour son stage de fin d’études obligatoire, qu’il a trouvé très enrichissant. Six mois plus tard, il aborde le marché du travail avec un CV en ligne posé sur IC Resources, plate-forme dédiée aux métiers de l’électronique.
Immédiatement repéré par une boîte anglaise de chasseurs de tête, il décroche son premier CDI moins d’un mois après, chez Allegro MicroSystems, où il exerce depuis bientôt trois ans. "Nous sommes une cinquantaine d’ingénieurs en micro et nanotechnologies au total, dans une entreprise qui compte 4.500 collaborateurs à travers le monde. Je suis fier d’en faire partie, et je la remercie de m’avoir aussi fortement responsabilisé".
3 avril 1994 : Naissance à Haguenau (67)
Juillet 2012 : Bac S-SI, option Spé’ Maths, mention très bien
Septembre 2012 : 1ère année de classe prépa MPSI au lycée Kléber de Strasbourg (67)
De septembre 2015 à février 2017 : en master Nanotech MNIS (INP Grenoble, Politecnico di Torino et EPFL Lausanne)
27 octobre 2017 : Diplôme d’ingénieur en micro et nanotechnologies pour les systèmes intégrés
4 décembre 2017 : Signe un CDI avec le groupe Allegro MicroSystems
De manière générale, la formation idéale est le master (bac+5) avec le plus souvent un cursus prépa/grande école d’ingénieurs. Une grande partie des étudiants poursuivent par un doctorat (bac+8). De nombreux masters permettent d’accéder au métier d’ingénieur en nanotechnologies, comme ceux de l’ENS Cachan, de CentraleSupélec, de l’INP Grenoble des universités d’Aix-Marseille, de Caen-Normandie, de Reims Champagne-Ardenne, et bien d’autres.
Salaire : De 33.000 euros brut à 45.000 euros bruts par an.