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Portrait

Comment je suis devenu ingénieur en énergie

Après une prépa scientifique, Thibaut a intégré l'ECE et sera bientôt sur le marché du travail.
Après une prépa scientifique, Thibaut a intégré l'ECE et sera bientôt sur le marché du travail. © Photo fournie par le témoin
Par Nathalie Helal, publié le 14 novembre 2019
6 min

"Biberonné aux sciences", Thibaut, 24 ans, aime concilier celles-ci avec le réel. La filière des énergies, en prise avec le quotidien, avait tout pour lui plaire !

Quartier de la Part-Dieu, à Lyon. Dans cet immeuble neuf, abritant les locaux de la branche énergie et services de Bouygues, Thibaut achève son stage de fin d’études. Après une brève réunion, entre techniciens et ingénieurs, destinée à fixer les objectifs court terme, il se concentre sur sa mission : "prévoir la consommation énergétique de l’éclairage public d’une ville, en réponse à un appel d’offres". La recherche des fournisseurs de services intelligents pour une ville connectée occupe le reste de sa journée, jusqu’à 18 heures.

Les sciences comme fil conducteur

Scientifique dès son plus jeune âge, Thibaut, fils d’un ingénieur en mécanique, a été "biberonné" aux maths et à la physique. Au collège-lycée Saint-Michel de Saint-Mandé (94), il s’ennuie dans toutes les matières, sciences comprises : "J’avais l’impression d’apprendre sans qu’il y ait du sens, sans aller au fond des choses", se remémore Thibaut. Durant son année de seconde, l’écart entre ses brillants résultats en sciences et les notes médiocres dans les autres matières se creuse. Peu investi, Thibaut finit par couler, en maths, dès l’année suivante, en première scientifique : "Je ne voulais pas aller en SVT, mais dans mon établissement, il n’y avait pas de SI (sciences de l'ingénieur), et changer de lycée quand on vient du privé n’est pas simple", témoigne-t-il. Par chance, son prof de maths décide de remettre la classe à niveau au second trimestre. Sa moyenne remonte, et c’est avec deux points d’avance qu’il se tire du bac français, assorti de l’histoire-géo et d’un TPE.

L’épanouissement en prépa

Ainsi allégé, son programme de terminale lui paraît moins complexe. Contre l’avis de ses profs, Thibaut décide de tenter une prépa pour accéder ensuite à une école d’ingénieurs : "Les classes préparatoires sont souvent diabolisées. Je trouvais au contraire que c’était le système le plus complet et le plus formateur, parce qu’il oblige à gérer tous les paramètres : la fatigue, le travail, le temps et les activités extra-scolaires". Refusé par la plupart, il est enfin accepté, une semaine avant de décrocher son bac, en PCSI/PSI, au lycée Pierre-Gilles de Gennes à Paris. Stimulé intellectuellement, le jeune homme s’épanouit en prépa et prépare durant deux ans les concours d’entrées de Mines-Ponts, CCP (concours commun polytechnique) et E3A (regroupant 40 écoles d’ingénieurs environ), toutes privées.

Les composantes sociales et économiques du cursus énergie

Admissible à une dizaine d’entre elles, il opte pour l’ECE, dont le cursus énergie, lié aux maths et à la physique qu’il adore, satisfait sa curiosité et son attirance pour le social et l’économie.
Maths, physique, informatique, analyse financière, anglais, et espagnol sont les matières enseignées en première année de tronc commun. Une spécialisation (baptisée "majeure") "ingénieur en énergie et environnement", et une "mineure" nommée "ingénierie d’affaires" lui permettent, l’année suivante, d’aborder tous les aspects de l’énergie : "fossiles et renouvelables, comment chacune fonctionne, leur dimension géopolitique, plus une analyse critique de ce métier qui impacte fortement la vie des citoyens", raconte Thibaut.

Ouverture internationale

Au cours de sa troisième année, un séjour de neuf mois aux Pays-Bas, à la Radboud université de Nimègue, principalement orienté sur les sciences biologiques, lui "ouvre l’esprit". Il réintègre ensuite l’école, où il apprend à se professionnaliser. "Les derniers mois, les cours étaient très techniques, et dispensés non plus par des profs, mais par des ingénieurs".

Innover par les sciences

Peu après, Thibaut décroche son stage de fin d’études, chez Bouygues, qui s’achèvera d’ici quelques jours, sans déboucher sur une ouverture de poste. Pas découragé pour autant, il retire de cette expérience une nouvelle envie, celle de travailler dans les sciences, en vulgarisant ses connaissances pour les mettre au service d’un média, ou du domaine de la recherche. "Il y a toujours une méthode à trouver, quelque chose dans quoi innover et une réflexion à proposer. Je ne veux pas être bloqué par les limites du réel", martèle Thibaut. De l’énergie à revendre !

Thibaut Berducat en 5 dates

14 avril 1995 : Naissance à Paris
Juillet 2013 : Bac S-SVT, spécialité physique-chimie, mention assez bien
Septembre 2013 : Entre en prépa PCSI/PSI au lycée Pierre-Gilles De Gennes à Paris
2015-2019 : Elève à l’ECE, école privée d’ingénieurs à Paris
Octobre 2019 : Diplômé de l’ECE

Formation :
ENSIAME

, INP-Ense3, ESIP, HEI, INSA Lyon et Strasbourg, Polytech Marseille, Nantes, Paris-Sud et Tours font partie des écoles d’ingénieurs qui proposent la filière énergétique. CentraleSupélec est également très bien notée pour l’énergie électrique. Il existe en outre nombreux masters professionnels : énergétique et développement, Energie solaire, sciences pour l'ingénieur spécialité énergie électrique...

Salaire
: de 32 000 à 40 000 euros nets mensuels environ.

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